Le 15 décembre dernier, mon collègue Guillaume Hébert et moi avons publié une note socioéconomique ayant pour titre: « Les ordres professionnels peuvent-ils garantir la protection du public? ». Ce titre n'a pas plu à M. Claude Leblond, président de l'Ordre des travailleurs sociaux et thérapeutes conjugaux du Québec car, nous dit-il dans une lettre (et dans cet article du Devoir), cela «laisse planer un doute sur la manière dont nous nous acquittons de notre mandat de protection du public. C’est sérieux comme sous-entendu et discriminant non seulement pour notre ordre professionnel, mais pour l’ensemble du système professionnel.». En plus de ne pas apprécier notre titre, M. Leblond déplore le «ton éditorialiste» qu’il pense déceler dans notre étude.
Catégorie : Santé
Cinq milliards dépensés dans le noir
Au Québec, pour tous les soins offerts dans le système public, un seul organisme paie les services médicaux. Tous les services médicaux, de tous les médecins, pour tous les patients, depuis plus de 40 ans. Cela constitue une base de données d'une incroyable richesse pour comprendre comment la manière dont sont payés les soins influence les pratiques cliniques et ultimement les soins reçus par la population. C'est une mine d'or potentielle pour les ordres professionnels, les chercheurs ou les journalistes. Mais dans les faits, l'exploitation du potentiel d’information que constituent ces données pour mieux comprendre, décider et intervenir est presque impossible.
Réplique à l’IEDM : mettre fin au bar ouvert
La campagne électorale fédérale permet de constater à nouveau comment l’idée d’un régime public d’assurance-médicament progresse. Il s’agit désormais d’un enjeu électoral. L’idée d’un tel régime a fait beaucoup de chemin ces dernières années et ce, à tel point que les opposant-e-s à cette proposition préfèrent désormais influer sur le régime que le gouvernement mettra en place plutôt que de suggérer le maintien du statu quo.
Est-ce que le CHUM aussi pourrait brûler?
Encore des raisons de frissonner devant les partenariats public-privé (PPP). Une fois de plus, c’est d’Angleterre que nous viennent les nouvelles qui minent plus avant la crédibilité de cette formule déjà terriblement amochée pour la construction d’infrastructures.
L’inefficacité de l’assurance-médicaments privée coûte 5 milliards chaque année aux entreprises
Il existe beaucoup de gaspillage au sein des systèmes de santé, mais un aspect qui semble avoir échappé à cette analyse est le gaspillage dans les assurances-médicaments privées au Canada. Estimés à plus de 5 milliards par année, cela représente la moitié des dépenses annuelles des prescriptions payées par les assureurs privés canadiens. Ces montants versés par les employeurs pourraient être mieux investis dans l’augmentation salariale et dans l’amélioration d’autres avantages sociaux, comme les couvertures dentaires.
Il n’y aura pas d’invasion de sauterelles
Pas plus que des invasions de sauterelles, il n’y aura pas de « tsunami gris » au Québec. Cette expression loufoque avait été utilisée par certains, dont un ancien président de l’Association médicale canadienne (AMC), pour laisser croire que les personnes âgées deviendraient tellement nombreuses lorsque les baby-boomers auraient terminé de prendre leur retraite, que le poids de ceux-ci sur le reste de la société serait dévastateur.
Les hôpitaux américains surclassés par les hôpitaux canadiens
S’ils étaient mieux gérés, une famille moyenne de quatre personnes économiserait 2000$ par an en frais de santé
Dans bon nombre de pays, les familles endeuillées reçoivent des fleurs et des cartes de condoléances. Aux États-Unis, elles reçoivent un déluge de factures d’hôpital et de formulaires d’assurance à remplir. Toute cette paperasse n’est pas seulement offensante; elle coûte une fortune à la société américaine. Prenons l’exemple des hôpitaux. Selon les données que nous avons publiées récemment dans la revue Health Affairs, les hôpitaux américains ont dépensé en 2011 215 milliards de dollars en matière de facturation et d’administration, soit pas moins de 1,43% du PIB.
« La grosse » argent de la santé
50% des dépenses du Québec vont à la santé? C’est vrai, si on ferme les yeux sur les angles morts du calcul derrière ce chiffre. Si on faisait preuve d’un peu plus de nuances et d’honnêteté sur les « coûts de la santé », on arriverait à un chiffre qui tourne autour de 33-34%. On s’apercevrait également que comparées à la taille de l’économie québécoise, les dépenses de santé des Québécois-e-s augmentent à un rythme qui n’a rien d’insoutenable. Finalement, on verrait que les dépenses qui augmentent le plus ne sont pas forcément celles qu’on pense.
L’assurance obligatoire ne favorise pas un accès abordable aux médicaments d’ordonnance
En instaurant un régime à payeur unique, le Nouveau-Brunswick aurait l’occasion de faire baisser leurs coûts de manière substantielle.
Il semble que le gouvernement du Nouveau‑Brunswick soit sur le point de renoncer à instaurer l’assurance‑médicaments obligatoire, à deux doigts de l’entrée en vigueur de celle-ci. C’est une bonne décision.
RIP AQESSS
Nous apprenions hier la disparition de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), une organisation patronale œuvrant dans le secteur parapublic. Est-ce que sa participation récente en compagnie d’organisations de « la société civile » au « Rendez-vous national sur l’avenir du système de santé et de services sociaux » a signé son arrêt de mort? Ou l’AQESSS avait-elle simplement compris et anticipé ce qui l’attendait?
C’était une drôle de créature, comme le sont souvent les administrations publiques à notre époque. D’un côté, elles sont très proches du statut qu’ont les fonctionnaires, ou comme on dit en anglais, du public servant (« serviteurs du public »). En théorie, leur existence dépend ultimement de la volonté populaire et démocratique de se doter de travailleuses et de travailleurs pour servir ses intérêts collectifs.
Financement par activité : un saut dans l’inconnu
La majorité de la population ne se rend probablement pas compte que le système de santé au Canada subit actuellement une profonde transformation de son financement, qui bien qu’en sourdine, est susceptible d’avoir de grandes répercussions sur les patient.e.s. En effet, trois provinces – le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique – sont en voie d’adopter un nouveau mécanisme de financement des hôpitaux.
PPP : l’effoirement
La consistance des partenariats public-privé (PPP) ramollit tellement vite qu’on se demande combien de temps encore pourra survivre cette rhétorique pâteuse dans le débat public. Depuis que l’IRIS a publié une note socio-économique favorable à l’interruption des PPP des CHUs montréalais, les mauvaises nouvelles continuent de venir s’abattre sur le corps déjà inerte de cette mauvaise méthode de gestion de fonds et d’infrastructures publics.