Êtes-vous plutôt SABSA ou Lacroix ?

Deux initiatives différentes, toutes deux dans la région de Québec. Les deux visent à offrir des services de première ligne parce que le réseau de la santé et des services sociaux en a cruellement besoin. Pourtant, ces deux expériences sont fondamentalement différentes. La première est une coopérative qui cherche à s’émanciper de l’autorité bureaucratique et médicale. La seconde est « une business ».

 

Échec des CLSC ou abandon du ministère de la Santé et des Services sociaux?

Dans une entrevue accordée sur les ondes de Radio-Canada, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, justifiait le transfert d’activités et de ressources importantes des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF) en évoquant « l’échec » du « concept initial du CLSC ». Les propos du ministre semblent suggérer que les CLSC sont les principaux responsables de cet « échec », qu’ils n’ont en quelque sorte pas su livrer la marchandise, d’où la nécessité de recentrer la première ligne sur les GMF.

Crouler sous les indicateurs

L’IRIS publiait hier une brochure sur les indicateurs de santé, notamment les indicateurs de performance censés améliorer le fonctionnement des établissements du réseau socio-sanitaire québécois.

Des CLSC aux GMF

On apprend aujourd’hui qu’une partie importante des activités et des ressources des CLSC sera transférée vers les Groupes de médecine de famille (GMF) et ce, aux frais du ministère et des établissements publics. Selon Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la santé et des services sociaux, « ce transfert est une ‘pièce maîtresse’ de la réforme des services de première ligne pour sortir de l’hospitalo-centrisme ».

La contre-révolution Barrette

Le ministre Gaétan Barrette est peut-être le politicien québécois qui ressemble le plus à Stephen Harper. Comme l’ancien premier ministre du Canada, il passe de la parole aux actes sans broncher alors qu’il écrase un après l’autre les contrepoids du parlementarisme, de l’administration publique et même de la science. Ils en retirent une grande popularité parce qu’ils maîtrisent l’art des communications, mais au passage, ils brisent un à un les attributs de la démocratie parlementaire.

Il faut rompre avec Tina

Contrairement à l’habitude, les questions de santé mentale ont été très médiatisées ces derniers jours. Ceci surtout en raison de grandes entreprises comme Bell et Morneau Shepell qui ont respectivement lancé des campagnes et projets de recherche leur permettant de se positionner comme des acteurs importants dans le domaine. Cette tendance à la corporatisation de la santé mentale s’inscrit dans une vision néolibérale qui nie l’existence d’alternatives aptes à solutionner les problèmes humains en dehors de la logique de marché.

Les effets secondaires de l’amertume médicale

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt une lettre d’opinion rédigée par un médecin saskatchewanais, le Dr Dennis Kendel. Il a pris la plume pour mettre en garde les médecins canadiens contre « les effets à long terme de l’amertume ». Une maladie peu connue ? Non, il explique pourquoi l’hostilité des médecins envers l’État peut avoir de fâcheuses conséquences lorsqu’elle devient plus pathologique que raisonnée.

Philpott fera-t-elle le travail du Collège des médecins ?

Les négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces sont en cours à Victoria en Colombie-Britannique. Il s’agit de la première véritable occasion de tester la nouvelle ministre fédérale de la santé, Jane Philpott. Bien que le gouvernement Trudeau ait montré plus de bonne volonté que son prédécesseur sur la question onéreuse des achats de médicaments (strictement le pôle d’achat et pas l’assurance universelle), on ne sait rien encore de ses intentions réelles vis-à-vis de l’avenir général des systèmes de santé publics. L’enjeu des frais accessoires au Québec pourrait justement s’avérer à cet effet révélateur.

 

Protection du public et système professionnel: Du vœu pieux aux garanties

Le 15 décembre dernier, mon collègue Guillaume Hébert et moi avons publié une note socioéconomique ayant pour titre: « Les ordres professionnels peuvent-ils garantir la protection du public? ». Ce titre n'a pas plu à M. Claude Leblond, président de l'Ordre des travailleurs sociaux et thérapeutes conjugaux du Québec car, nous dit-il dans une lettre (et dans cet article du Devoir), cela «laisse planer un doute sur la manière dont nous nous acquittons de notre mandat de protection du public. C’est sérieux comme sous-entendu et discriminant non seulement pour notre ordre professionnel, mais pour l’ensemble du système professionnel.». En plus de ne pas apprécier notre titre, M. Leblond déplore le «ton éditorialiste» qu’il pense déceler dans notre étude.

Cinq milliards dépensés dans le noir

Au Québec, pour tous les soins offerts dans le système public, un seul organisme paie les services médicaux. Tous les services médicaux, de tous les médecins, pour tous les patients, depuis plus de 40 ans. Cela constitue une base de données d'une incroyable richesse pour comprendre comment la manière dont sont payés les soins influence les pratiques cliniques et ultimement les soins reçus par la population. C'est une mine d'or potentielle pour les ordres professionnels, les chercheurs ou les journalistes. Mais dans les faits, l'exploitation du potentiel d’information que constituent ces données pour mieux comprendre, décider et intervenir est presque impossible. 

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Réplique à l’IEDM : mettre fin au bar ouvert

La campagne électorale fédérale permet de constater à nouveau comment l’idée d’un régime public d’assurance-médicament progresse. Il s’agit désormais d’un enjeu électoral. L’idée d’un tel régime a fait beaucoup de chemin ces dernières années et ce, à tel point que les opposant-e-s à cette proposition préfèrent désormais influer sur le régime que le gouvernement mettra en place plutôt que de suggérer le maintien du statu quo.