Salaire minimum : la mobilisation paie

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La semaine dernière, Statistique Canada dévoilait un rapport sur l’évolution du travail au salaire minimum au cours des vingt dernières années. On y apprenait que le taux de salarié·e·s gagnant le salaire minimum a doublé au Canada depuis 1998, passant de 5,2% à 10,4%. Cette augmentation n’est heureusement pas due au fait que plus d’emplois sont mal payés, mais plutôt à l’augmentation rapide et substantielle du salaire minimum dans de nombreuses provinces, principalement l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Ainsi, les salarié·e·s qui gagnaient plus que l’ancien taux mais moins que le nouveau dans ces provinces ont commencé à recevoir le salaire minimum et ont vu leur pouvoir d’achat augmenter également.

Élections fédérales et assurance médicaments : les leçons du « modèle québécois » public-privé

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Un des enjeux importants de la campagne électorale qui s’amorce sur la scène politique fédérale sera l’instauration au niveau national d’une assurance médicaments publique et universelle (AMPU). En effet, le Nouveau parti démocratique (NPD) et le Parti vert se sont engagés à mettre sur pied un tel régime, tandis que le Parti libéral envisage sérieusement de le faire. Tout indique donc que l’AMPU comptera parmi les promesses phares de trois des quatre principaux partis en lice pour le pouvoir. Or, la ministre québécoise de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a déjà signifié son opposition à toute intervention du gouvernement fédéral dans ce domaine, faisant valoir que le Québec jouit déjà de son propre régime d’assurance médicaments. Mais aux besoins de qui ce « modèle québécois » d’assurance répond-il?

Investir 70 millions de plus au stade du parc Jarry ?

L’ouverture des Internationaux de tennis du Canada nous donne l’occasion de rappeler que Tennis Canada demande à tous les ordres de gouvernement un appui de 70 millions afin de doter le stade IGA, situé au cœur du parc Jarry, d’un toit rétractable. Alors que, depuis 1996, les investissements pour la mise en place du stade totalisent 53,4 millions (dont plus de 41,1 millions provenant de fonds publics) et que la Ville de Montréal alloue environ 1,7 million annuellement à Tennis Canada pour son entretien, cette nouvelle dépense est-elle justifiable ? 

Interdiction des signes religieux : l’effet de consensus (3e partie)

Depuis l’élection de François Legault et de la CAQ, les médias ont systématiquement minimisé, ignoré ou mésestimé à quel point l’opinion publique est divisée face aux interdictions de la CAQ et à leurs modalités de mise en œuvre. Dans le cadre de la guerre culturelle menée par la mouvance identitaire québécoise au cours des deux dernières décennies, cet « effet de consensus » s’est révélé être une arme des plus efficaces.

Loterie vidéo : changer de politique au lieu de déplacer le problème

Réagissant à un article de La Pressequi indiquait que quatre dollars sur cinq insérés dans les appareils de loterie vidéo (AVL) provenaient de la poche de joueurs pathologiques ou en voie de le devenir, le premier ministre Legault nous apprenait qu’il « haïssait » ce type de machine.

Interdiction des signes religieux : quel consensus?

La victoire de la CAQ du 1er octobre 2018 a été largement interprétée comme la preuve que le raz-de-marée des populismes de droite qui déferlent sur l’Occident depuis 2016 avait finalement atteint le Québec. La plupart des sondages avaient prédit que la CAQ aurait, au mieux, un gouvernement minoritaire, mais après une campagne où les débats sur l’immigration ont souvent occupé une place centrale, le parti de François Legault s’est doté d’une majorité importante à l’Assemblée nationale.

4e budget Morneau : moyen jusqu’à la fin

Dans le budget 2019-2020, le gouvernement réaffirme sa volonté d’« investir dans la classe moyenne ». Pourtant, les efforts déployés pour y arriver sont plus que timides. Faute d’être le véritable budget de la classe moyenne, le dernier budget de l’ère Trudeau est celui d’un gouvernement moyen.

Baisser les impôts, rembourser la dette ou changer le monde ?

Si on regarde le portrait du Québec en ce moment, on voit que les surplus s’accumulent dans les coffres du gouvernement, alors qu’un peu moins d’un million de travailleurs québécois sont pauvres, que les écoles sont aux prises avec un trou récurent qui dépasse le milliard de dollars, que le réseau de la santé est exsangue et que le Québec enregistre une hausse de ses émissions de CO2.

Du gouvernement des médecins à celui des comptables

Dans son discours suivant l’assermentation de son Conseil des ministres, le nouveau premier ministre François Legault a enjoint son cabinet à « se mettre au service de l’économie ». La centralité des questions économiques est indéniable pour l’ancien PDG d’Air Transat qui, dès son arrivée en politique avec le Parti québécois, avait comparé son travail de ministre à celui d’un chef d’entreprise. C’est donc sans surprise que 20 ans plus tard, plus de la moitié de son cabinet est composé d’hommes et de femmes d’affaires, d’entrepreneurs et de gestionnaires issus du secteur privé.

Préparer intelligemment la prochaine crise

À l’approche de la prochaine crise économique mondiale, la priorité d’un nouveau gouvernement au Québec doit être d’élaborer une stratégie pour contrer l’inévitable enlisement dans la récession qui découlera d’un tel choc. Offrir des baisses d’impôt sous prétexte que le Québec nage dans les surplus budgétaires l’obligerait en fin de compte à sabrer les services à la population. Un gouvernement lucide doit plutôt se préparer à faire face à deux grands défis : la crise économique et la crise écologique.

L’ambition n’a pas la cote

Le cadre financier des partis politiques est un exercice approximatif ; il devrait néanmoins proposer, dans le Québec de 2018, un plan pour affronter la crise économique et le désastre écologique à venir. Or, force est de constater que, pour plusieurs, l’objectif de gagner les élections prime sur celui de s’attaquer aux chantiers prioritaires que sont les luttes contre la croissance des inégalités et les changements climatiques.