COP24 : Envoyons Desjardins plutôt que Legault

Le premier ministre québécois François Legault n’ira finalement pas en Pologne pour la rencontre de la COP24 qui portera sur les changements climatiques. Dommage, ce séjour aurait pu prendre la forme d’un voyage éducatif pour un gouvernement qui apparaît complètement dépassé par les enjeux environnementaux. Comme solution de rechange, on pourrait peut-être envoyer une délégation québécoise composée d’économistes du Mouvement des caisses Desjardins qui publiaient le mois dernier une étude sur les problèmes que pose la référence au produit intérieur brut (PIB), notre principal indicateur de richesse. L’IRIS traitait de la question il y a sept ans déjà, mais si le message cette fois provenait de représentants d’un groupe financier dont les actifs sont de 275 milliards de dollars, peut-être que la communauté internationale prêtera davantage l’oreille ?

L’appauvrissement de la classe moyenne n’est pas un mythe

En réponse au texte de Pierre Sormany, « Le mythe tenace de l’appauvrissement de la classe moyenne », publié le 13 octobre dernier. Un sondage Angus Reid révélait en août dernier qu’environ 40 % des répondants jugent qu’il est « plus difficile aujourd’hui de maintenir un niveau de vie de classe moyenne ». Dans une lettre publiée dans La Presse+ le 13 octobre dernier, le journaliste Pierre Sormany soutient que ce n’est pas parce qu’elle s’est appauvrie que la classe moyenne peine à joindre les deux bouts. « Ce sont leurs dépenses qui augmentent », affirme-t-il.

SAQ : le rapport que le PLQ et la CAQ voudront enterrer

Les entreprises publiques n’occupent pas une très grande place dans le cœur des gouvernements qui se sont succédé depuis les années 1980 au Québec, de telle sorte que le monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ) sur la vente de vin et de spiritueux a été maintes et maintes fois remis en question. La privatisation complète de cette société d’État n’est certes plus considérée comme une option crédible, notamment suite à la tentative ratée du ministre péquiste Rodrigue Biron en 1985 ; or, plusieurs continuent de jubiler à l’idée de vendre une partie des actifs de la SAQ, ou minimalement d’ouvrir le commerce de l’alcool au privé afin de permettre à des entreprises de lui faire compétition, au bénéfice, avancent-ils, des consommateurs et consommatrices de la province.

L’ambition n’a pas la cote

Le cadre financier des partis politiques est un exercice approximatif ; il devrait néanmoins proposer, dans le Québec de 2018, un plan pour affronter la crise économique et le désastre écologique à venir. Or, force est de constater que, pour plusieurs, l’objectif de gagner les élections prime sur celui de s’attaquer aux chantiers prioritaires que sont les luttes contre la croissance des inégalités et les changements climatiques.

Trop d’impôt tue l’impôt?

Dans le cadre de son émission matinale sur les ondes du 98,5 FM à Montréal, l’animateur Paul Arcand commentait la semaine dernière la proposition de Québec solidaire d’augmenter le taux d’imposition sur les hauts revenus afin de dégager des revenus supplémentaires pour l’État. Son propos était le suivant : « (…) sur le taux d’imposition des gens qui ont des revenus plus élevés, Justin Trudeau vient d’avoir sa leçon, parce que le fédéral avait augmenté, et cette semaine on a eu les chiffres : y a augmenté l’impôt de la classe supérieure, pis les revenus ont baissé de 5 milliards. Fait que des fois, t’as l’effet inverse de ce que tu recherches. »

A25 : Qui est le nouvel amant du gouvernement?

Selon le professeur Pierre J. Hamel, un PPP « c’est comme un contrat de mariage, sauf qu’on ignore qui, dans vingt ans, est la personne qui partagera notre lit ». Dans le cas de l’A-25, le contrat de 246 pages a beau prévoir toutes sortes d’éventualités, l’identité du partenaire, elle, peut changer. Justement, en juin dernier, la multinationale australienne Transurban complétait – moyennant 858 millions $ – l’acquisition de Concession A25, qui gère le pont de l’autoroute 25 sur la Rivière-des-Prairies au nord de Montréal.

Faites-vous confiance à votre compagnie d’assurance?

En tout cas, le ministre des Finances, Carlos Leitão, lui, semble avoir une confiance aveugle envers les grands assureurs. La centaine de lobbyistes dépêchés par ceux-ci au Parlement seraient parvenus à attendrir le ministre afin que lui-même attendrisse la législation. C’est justement ce que propose l’actuel projet de loi 141 (PL 141), dont on attend de voir s’il sera adopté avant la fin de la session parlementaire. Les associations de protection des consommateurs s’y sont vertement opposées, mais les dernières années nous ont enseigné comment le gouvernement libéral était plus proche de la grande entreprise que des regroupements citoyens. Il faut croire que l’intérêt collectif manque de lobbyistes.

La monnaie, une institution méconnue

La monnaie est au cœur de nos vies et de notre économie et pourtant, son rôle et sa nature sont bien souvent mécompris. Depuis quelques années, les partisans de la théorie de l’argent-dette diffusent par exemple des thèses sur la monnaie qui témoignent de cette mécompréhension. Il en sera question plus loin. Dans ce billet, qui s’appuie principalement sur l’ouvrage La monnaie ─ Un enjeu politique, je présenterai ainsi les principales caractéristiques de la monnaie dans le but d’en démystifier les rouages.

Marx avait raison

L’économiste Patrick Artus accordait la semaine dernière une interview sur France 5 à propos du dernier livre qu’il a publié avec Marie-Paule Virard, « Et si les salariés se révoltaient ? ». Le propos n’a rien d’étonnant pour celles et ceux qui suivent l’évolution du capitalisme mondial depuis une dizaine d’années. Ce qui en revanche est fort surprenant, c’est que cet économiste du monde de la finance – il travaille pour la banque Natixis – insiste pour donner raison à Karl Marx.

Netflix et le sirop d’érable québécois

Une série de Netflix dédiée à la corruption au sein des grandes entreprises, « Dirty money », s’est intéressée à l’industrie québécoise du sirop d’érable. Les producteurs ont construit l’un des six épisodes de la première saison autour du fameux braquage de sirop d’érable au Québec en 2012. C’est ainsi que la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) s’est étrangement retrouvée aux côtés de la banque HSBC pointée du doigt pour ses liens avec le Cartel de Sinaloa, de Volkswagen pour le scandale des émissions polluantes et de Donald Trump pour l’ensemble de son œuvre. Et le résultat n’est pas convaincant du tout.

Le monde selon Amazon

Nombreux sont ceux qui, depuis que le scandale Facebook-Cambridge Analytica a éclaté, ont critiqué Mark Zuckerberg pour sa gestion de crise. Marie Muzard, à la tête d’une entreprise spécialisée en communications digitales, a affirmé que « le fait qu’il ait dit ne pas avoir imaginé qu’on puisse utiliser les données à des fins de manipulation électorale pose problème. Ce n’est pas crédible de la part de Facebook, qui concentre autant d’intelligence. Cela donne l’impression que Zuckerberg a créé un monstre qu’il ne contrôle pas, comme le Dr Frankenstein ».