La vraie valeur de l’éducation : bientôt une réponse?

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Les nombreux débats des dernières années au Québec concernant l’éducation font ressortir un constat flagrant : on ne s’entend pas sur ce qu’est la valeur de l’éducation. La Loi sur l’instruction publique précise que l’école a pour mission d’instruire, de socialiser et de qualifier les élèves. Mais encore? Comment mesure-t-on réellement les effets de l’éducation au sein d’une société? Pour y répondre, il faut comprendre la portée de chacun des aspects de la mission de l’école.

L’impasse de l’argumentation

L’aspect de la qualification a depuis toujours l’avantage d’être quantifiable et clair, ce qui en fait un instrument constamment utilisé pour mesurer l’efficacité d’un système d’éducation. En effet, on emploie régulièrement les variables de « taux d’emploi » et de « salaire moyen » pour évaluer l’apport de l’éducation sur les plans individuel et collectif. Le caractère « qualifiable » de l’éducation est également apprécié pour sa capacité de comparaison entre les différents systèmes, cette valeur étant présente et mesurable partout. Mais la facilité avec laquelle on mesure la capacité du système d’éducation à qualifier les étudiant.e.s signifie-t-elle que cette mesure soit la plus appropriée pour examiner l’efficacité du système d’éducation? La qualification des étudiant.e.s reflète-t-elle l’efficacité des autres aspects de la mission de l’école, soit socialiser et instruire? Bien sûr que non. Mais comment évalue-t-on les bienfaits de la socialisation et de l’instruction au sein de la société?

Le faux Nobel

Chaque automne, les prestigieux prix Nobel sont décernés à des personnes ou des organisations pour leurs « bienfaits à l’humanité ». Chaque fois, on attribue cinq prix, conformément au testament de l’inventeur de la dynamite, Alfred Nobel. Le plus célèbre est sans doute le prix Nobel de la paix, attribué cette année à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Les quatre autres sont les Nobel de littérature, de médecine, de physique et de chimie.

Et c’est tout. Mais attendez, direz-vous. Ne décerne-t-on pas chaque année un prix Nobel de l’économie?

L’assurance qualité au cégep (2 de 2) : quelle conception de l’éducation?

salle de classe

Dans la première partie de ce texte, nous avons montré que le processus d’assurance qualité actuellement en cours d’implantation dans les cégeps du Québec repose sur une conception gestionnaire de la qualité qui a (paradoxalement) très peu à voir avec l’enseignement. Dans cette deuxième partie, nous verrons en quoi ce processus d’assurance qualité s’inscrit directement dans une perspective de marchandisation et de technocratisation de l’éducation. Voilà en effet le second constat auquel nous mène la lecture du document de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC) : Évaluation de l’efficacité des systèmes d’assurance qualité des collèges. Orientations et cadre de référence.

À première vue, on pourrait croire que l’assurance qualité, telle que mise de l’avant par la CEEC, ne promeut pas une vision spécifique de l’éducation, dans la mesure où les cégeps jouissent d’une autonomie considérable dans l’élaboration de leur système d’assurance qualité. On l’a vu, chaque cégep définit lui-même ses objectifs, sa mission et les mécanismes par lesquels il va les réaliser. Puisque la CEEC comprend la qualité comme étant « la capacité pour un établissement d’atteindre ses objectifs et de réaliser sa mission », on pourrait ainsi penser qu’il appartient également à chaque cégep de définir la vision de l’éducation qui se retrouvera au cœur de sa mission.

Plan économique du gouvernement : priorité emploi?

Le gouvernement du Québec a publié, hier, sa nouvelle politique économique « Priorité emploi ». La première ministre ainsi que son ministre des Finances constatent que l’accélération attendue de la croissance économique n’est pas au rendez-vous. Ils mettent donc de l’avant un plan de stimulation destiné à redynamiser l’économie québécoise afin de créer de nouveaux emplois.

Trop peu, trop tard, pourrions-nous dire. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Marois met en place des politiques d’austérité qui minent les chances de reprise. Bien que plusieurs intervenant.e.s aient prévenu le gouvernement à ce sujet, l’obsession du déficit zéro semble avoir été résolument trop forte pour prendre de bonnes décisions au bon moment.

Concentration de la presse : qui est le monstre?

Alors que la fusion Bell-Astral semble tourner à l’avantage de Bell, mais pas nécessairement à l’avantage du Québec – comme c’était prévisible – revenons sur le débat ayant entouré cette fusion. Maintenant que les esprits se sont calmés, on se surprend à relire la teneur de certaines déclarations du printemps dernier.

Rappelons les faits, une fois annoncée la volonté de créer un nouveau titan des médiasdes voix se sont élevées contre cette concentration encore plus grande des médias du secteur télévisuel. Les plus énergiques protestations sont venues d’un regroupement de trois entreprises Cogeco, EastLink et Québecor qui, à grand renfort de publicité, ont attaqué cette fusion. On les comprend, elle crée un compétiteur majeur dans leur secteur.

La dette souveraine dans la tourmente

Blogue PBeaulneDans une récente note, l'IRIS traite de la dette souveraine. Nous assistons présentement à la première grande crise de la nouvelle économie financiarisée et mondialisée, crise consécutive à l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis qui a entraîné l’implosion d’un système financier débridé et mené le monde au bord du gouffre à l’automne 2008. Cette crise dont les pays avancés ne parviennent toujours pas à s’extirper, et qui plombe maintenant l’essor des pays émergents et en développement, ne constitue que le dernier avatar de l’évolution d’un système chaotique qui intensifie le saccage de l’environnement. Celle-ci a provoqué un gonflement des dettes d’un grand nombre d’États, obligés d’éponger les dégâts : déficits alourdis en raison de la chute des recettes fiscales, déboursés accrus pour les protections sociales et les mesures économiques de stimulation, coût du sauvetage des banques et du soutien du crédit, effets de la spéculation, etc.

La majorité silencieuse est derrière le projet de Charte… Que nous disent vraiment les sondages?

Sondage

Au cours des deux dernières années, la majorité silencieuse du Québec aurait coup sur coup appuyé le gouvernement de Jean Charest contre la grève étudiante et la Charte des valeurs québécoises mise de l’avant par celui de Pauline Marois. Dans ces deux « crises », la majorité silencieuse a servi à faire taire la critique qui ne proviendrait de toute manière que d’une minorité. Autant Jean Charest que Pauline Marois ont dit que les sondages étaient derrière eux, que la majorité silencieuse parlait à travers les sondages.

Est-ce que les sondages effectués autour d’un sujet épineux comme la Charte peuvent vraiment représenter ce que pense la population québécoise?

L’IRIS publiera des billets dans le blogue du Journal de Montréal

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À partir d'aujourd'hui, l’IRIS diffusera des billets dans le blogue du Journal de Montréal. Certains de ces billets seront également repris dans la version papier du quotidien.

L’équipe de l’IRIS est enthousiaste devant cette occasion de rendre ses idées et ses analyses visibles à un plus grand public et, en particulier, à une partie de la population que l’IRIS a parfois de la difficulté à atteindre.

Cette collaboration ne fera l’objet d’aucun compromis de la part de l’IRIS. En effet, nous choisirons sans aucune restriction les sujets qui seront abordés dans ces billets et ne cèderons aucun droit de propriété intellectuelle au Journal de Montréal sur ce qui y sera publié.

La Chine, la croissance et le taux de croissance

La Chine

De nombreux articles ont paru récemment sur l'inquiétude face au «ralentissement» de la croissance du PIB en Chine. On pouvait par exemple lire dans cet article que la croissance de 7,7% du PIB en 2012 était «la plus faible croissance enregistrée par la Chine depuis 13 ans», et que la «faible» croissance de 7,5 % au premier trimestre jetait des doutes quant aux possibilités de la Chine de maintenir son taux de croissance au dessus de 7 %.

L'objet de ce billet n'est pas de discuter des bienfaits ou des horreurs liés à cette croissance, ni de l'imprécision des données chinoises, mais de tenter d'illustrer que le discours sur la croissance et les taux de croissance peut donner des mauvais signaux de la situation.

Charte des valeurs québécoises : une mauvaise réponse au mauvais problème

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Impossible d’ignorer le débat actuel entourant la Charte des valeurs québécoises. Une société qui fait le choix de réfléchir aux valeurs qui sont les siennes semble a priori une chose louable. Le débat actuel n’offre malheureusement pas l’occasion de se réjouir d’une telle pertinence. Il n’y sera pas question des valeurs québécoises en ce qui a trait à l’exploitation de nos ressources, à l’occupation du territoire ou encore à notre volonté de respecter les limites que nous impose notre écosystème. Il ne sera pas non plus question des valeurs québécoises dans les domaines si importants de l’accès universel aux services de santé gratuits et de qualité, des soins aux personnes âgées ou du maintien de notre réseau d’éducation publique hors des pressions du monde des affaires.

Ce que l’on nous présente comme un débat sur « nos valeurs » n’est en fait qu’une reprise du mélodrame sur les accommodements raisonnables qu’a connu le Québec en 2006-2007 et qui a débouché sur la Commission Bouchard-Taylor. Le gouvernement actuel, manifestement anxieux de masquer son incapacité à traiter directement de cet enjeu, accouche donc de cette Charte des valeurs.