La CAQ et l’enseignement supérieur : chronique d’une marchandisation annoncée ?

L’un des grands absents de la dernière campagne électorale est très certainement l’enjeu de l’enseignement supérieur. Alors que François Legault n’a cessé de mettre de l’avant sa fameuse maternelle 4 ans, on l’a peu, voire pas du tout, entendu parler des cégeps et des universités.

Les nouveaux « prophètes » de l’université marchande et globalisée

Le 25 janvier dernier, La Presse publiait un article dont le titre donne ton : «  Formation préuniversitaire collégiale : des chercheurs contestent l’efficacité des cégeps ». Après l’épisode du Rapport Demers qui s’attaquait à la formation générale collégiale au nom de l’arrimage école-marché, voici qu’une autre salve s’abat sur l’existence même de la formation préuniversitaire collégiale, qu’il faudrait abolir pour imiter le Canada anglais. La proposition en question émane de Robert Lacroix et Louis Maheu[1], membres du CIRANO, et a été publiée dans un livre à l’intitulé tout aussi transparent : Le Québec économique. Éducation et capital humain. 

« Le gouvernement de l’éducation » : oui mais laquelle?

Puisque vous en doutiez, Philippe Couillard a tenu à vous rassurer : « Nous sommes le parti de l’éducation, nous sommes le gouvernement de l’éducation, je suis le premier ministre de l’éducation ». Au conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ) la fin de semaine dernière, le premier ministre voulait visiblement ramener l’attention vers son parti dans le dossier de l’éducation.

L’assurance qualité au cégep (2 de 2) : quelle conception de l’éducation?

salle de classe

Dans la première partie de ce texte, nous avons montré que le processus d’assurance qualité actuellement en cours d’implantation dans les cégeps du Québec repose sur une conception gestionnaire de la qualité qui a (paradoxalement) très peu à voir avec l’enseignement. Dans cette deuxième partie, nous verrons en quoi ce processus d’assurance qualité s’inscrit directement dans une perspective de marchandisation et de technocratisation de l’éducation. Voilà en effet le second constat auquel nous mène la lecture du document de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC) : Évaluation de l’efficacité des systèmes d’assurance qualité des collèges. Orientations et cadre de référence.

À première vue, on pourrait croire que l’assurance qualité, telle que mise de l’avant par la CEEC, ne promeut pas une vision spécifique de l’éducation, dans la mesure où les cégeps jouissent d’une autonomie considérable dans l’élaboration de leur système d’assurance qualité. On l’a vu, chaque cégep définit lui-même ses objectifs, sa mission et les mécanismes par lesquels il va les réaliser. Puisque la CEEC comprend la qualité comme étant « la capacité pour un établissement d’atteindre ses objectifs et de réaliser sa mission », on pourrait ainsi penser qu’il appartient également à chaque cégep de définir la vision de l’éducation qui se retrouvera au cœur de sa mission.