Des CLSC aux GMF

On apprend aujourd’hui qu’une partie importante des activités et des ressources des CLSC sera transférée vers les Groupes de médecine de famille (GMF) et ce, aux frais du ministère et des établissements publics. Selon Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la santé et des services sociaux, « ce transfert est une ‘pièce maîtresse’ de la réforme des services de première ligne pour sortir de l’hospitalo-centrisme ».

La contre-révolution Barrette

Le ministre Gaétan Barrette est peut-être le politicien québécois qui ressemble le plus à Stephen Harper. Comme l’ancien premier ministre du Canada, il passe de la parole aux actes sans broncher alors qu’il écrase un après l’autre les contrepoids du parlementarisme, de l’administration publique et même de la science. Ils en retirent une grande popularité parce qu’ils maîtrisent l’art des communications, mais au passage, ils brisent un à un les attributs de la démocratie parlementaire.

Baisse d’impôt des sociétés = hausse de l’investissement et meilleurs salaires?

Lors d’une entrevue que j’ai donnée accompagné de l’économiste principal de la Fédération Canadienne de l’Entreprise Indépendante (FCEI), ce dernier a affirmé qu’il serait bénéfique pour l’économie que la contribution fiscale des entreprises –qu’elles soient des PME ou des multinationales– diminue. Pour justifier cette position, qui fait tout de même son chemin dans l’espace public, le représentant de la FCEI a avancé que cette baisse d’impôt se traduirait par deux actions majeures des entreprises, soit une hausse de l’investissement et des augmentations salariales de leurs employé·e·s. Pour justifier une telle chose, il se basait sur un sondage réalisé par la FCEI chez leurs membres, donc chez des entreprises.

Sondage de l’IEDM sur le pétrole: et la majorité silencieuse fut!

L’Institut économique de Montréal (IEDM) n’a pas digéré la volte-face de Philippe Couillard dans le dossier de l’exploration et de l’exploitation pétrolière sur l’île d’Anticosti. Pas plus que le rejet par les maires des 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal du projet de pipeline d’Énergie Est, qui vise à acheminer du pétrole de l’Ouest canadien vers le terminal de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick via de nombreuses municipalités du Québec. Dans le but de faire contrepoids à autant d’hérésie, l’IEDM a donc sollicité l’aide d’un allié qu’il savait ne pouvait les trahir : le sondage d’opinion.

L’austérité permanente

Le premier ministre se plait à le répéter, les temps difficiles sont derrière nous et le Québec serait maintenant prêt à renouer avec la prospérité. En début d’année, lors du remaniement ministériel, M. Couillard a eu beau répéter que le ciel se dégageait pour laisser place au soleil, il fut assez difficile de le croire sur parole. L’annonce de cette semaine au sujet de la révision du financement des services de garde est venue confirmer nos doutes.

Vivre en-dessous de la ligne

Nous savons toutes et tous qu’il existe une ligne en-dessous de laquelle il ne faut pas passer. Un niveau de revenu en bas duquel nous ne sommes pas capable de vivre décemment. Comme pour le fil de l’eau, quand on passe en-dessous, on se noie. Vivre avec moins que le minimum, ça veut dire hypothéquer sa santé tant physique que mentale et emprunter sur sa durée de vie. Nous savons aussi qu’au Québec plusieurs personnes vivent en-dessous de cette ligne. Dans une note publiée hier, nous avons tenté de savoir combien d’argent permettrait à tout le monde de se sortir la tête hors de l’eau.

L’argent virtuel, vive le progrès?

Quand j’étais jeune, mes parents me donnaient 5$ cash chaque semaine. CASH! Pas un chèque, pas un virement bancaire, pas une promesse de m’acheter quelque chose à 5$ plus tard. Un rectangle de papier bleu, avec un bonhomme d’un côté et un geai bleu de l’autre. Une autre raison de (bientôt?) me sentir vieille. En effet, l’idée d’abolir la représentation physique de l’argent circule de plus en plus. Vos portefeuilles n’en seront que plus minces, et vos transactions, plus traçables. Mais est-ce vraiment juste ça que ça changerait?

 

Surprise : la fausse collaboration ne fonctionne pas

Dans un texte récent, The Economist s’en prenait à l’excès de collaboration qu’on trouverait au sein des entreprises, notamment dans la fort mal nommée économie du savoir. S’appuyant sur un numéro de la Harvard Business Review et sur un bouquin de Carl Newport, l’auteur arrive à l’étonnante conclusion que de harceler les employé·e·s avec des apps collaboratives et de remplir leur journée de réunion nuirait à leur travail. La lecture du célèbre magazine britannique nous renverse une fois de plus par sa clairvoyance.

 

Six observations sur Uber

1- Une image qui séduit

Uber, c’est un joli nom. [You-beur], un peu moins. Mais s’il faut concéder une chose à cette puissante entreprise transnationale, c’est son habilité pour les relations publiques. Les porte-paroles d’Uber sont jeunes, dynamiques et toujours gentils. Même Eugénie Bouchard aime Uber. L’entreprise a vite compris qu’elle pouvait séduire des générations de nouveaux consommateurs et consommatrices en se faisant le porte-étendard d’une avancée technologique d’une infinie coolness qui vient, lentement mais sûrement, supplanter les vieux et dispendieux chauffeurs de taxis qui, on s’en doute, auront tôt fait de rejoindre les calèches dans le Vieux-Québec. Uber, dit-on, est le digne représentant d’une nouvelle « économie du partage ».

Ces mythes fiscaux qui ne s’en vont pas

Au début du mois de février, la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke a publié son rapport sur le bilan fiscal du Québec. Le rapport, co-signé par Luc Godbout, revient sur des enjeux chers à ce dernier et qui se retrouvent dans plusieurs de ses publications : l’utilisation plus importante que les autres pays de l’OCDE des impôts sur le revenu par le Québec juxtaposée au recours moins imposant aux taxes à la consommation et cotisations sociales. À la lumière de ce nouveau rapport, et donc de certaines nouvelles données, j’aimerais déboulonner certains mythes dominants dans l’espace public sur la fiscalité, soit 1) le façon dont le Québec traite ses riches sur le plan fiscal et 2) le lien entre l’imposition des sociétés et compétitivité.