La PCU, un frein à l’emploi?

Photo: zenjazzygeek (Flickr)

S’il ne fallait s’en tenir qu’aux discours patronaux, la Prestation canadienne d’urgence (PCU) aurait un impact catastrophique sur l’emploi, causant une réelle pénurie de main-d’œuvre et freinant la relance. Ainsi, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a martelé tout au long de l’été que la PCU nuisait à l’emploi. Même son de cloche du côté du Bloc Québécois, du Conseil du patronat du Québec ou de Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec.

Des économistes recommandent d’imposer les riches à 100 % (et plus encore)

Nombre d’économistes, de commentateurs et de commentatrices n’ont de cesse de répéter que « trop d’impôt tue l’impôt ». Dans son dernier billet, ma collègue de l’IRIS Eve-Lyne Couturier remettait en question les conclusions d’une récente étude du Centre sur la prospérité et la productivité (CPP) de HEC Montréal sur l’imposition des mieux nanti·e·s au pays qui allait dans le sens de ce populaire adage. Dans ce billet, je montre en quoi les résultats de l’étude du CPP préconisent en réalité des hausses substantielles d’impôt chez les contribuables québécois les plus fortunés. Je conclus en énumérant brièvement les principaux arguments théoriques et empiriques démontrant que non, trop d’impôt ne peut pas réellement « tuer l’impôt ».

Le scepticisme compulsif n’équivaut pas à de l’esprit critique

Dans une lettre ouverte publiée le 3 septembre 2020, le professeur titulaire et directeur du département de français de l’Université d’Ottawa, Maxime Prévost, soulevait plusieurs interrogations quant aux mesures de restriction sanitaire appliquées un peu partout au pays. Sous couvert de questionnement raisonnable, les sous-entendus du directeur sont toutefois problématiques autant d’un point de vue logique que factuel.

Les paradis fiscaux contre les écoles : petite leçon de la rentrée

Photo: Bibliojeunes (Wikipédia)

En revenant de ma première rencontre de parents pour la rentrée de mon plus vieux à la maternelle, des paroles de l’enseignante me sont revenues en tête : « Je n’ai pas de matériel, pas de livres, pas de jeux, rien. Si vous avez des dons, je suis preneuse. » Peut-être sans le vouloir, elle venait de nous donner un sérieux rappel à l’ordre sur l’état du financement du réseau scolaire.

Trop d’impôt tue l’impôt? Un disque usé, mais surtout erroné

Photo: Will Keightley

L’économie est une science à slogan. Pensons à « La marée montante lève tous les bateaux », « L’offre crée la demande » ou encore « trop d’impôt tue l’impôt », une maxime reprise par Francis Vailles pour parler de la dernière étude du Centre sur la prospérité et la productivité (CPP). Selon le journaliste, il s’agit d’un « phénomène [qui a] abondamment été démontré dans la littérature scientifique. » Qu’en est-il vraiment?

Un régime d’assurance-emploi digne du XXIe siècle ?

Photo: Raysonho

Le 31 juillet, le premier ministre canadien Justin Trudeau annonçait que les prestataires de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) seraient désormais pris en charge par le régime fédéral d’assurance-emploi. Jeudi, les ministres Chrystia Freeland et Carla Qualtrough présentaient les détails de ce transfert, notamment les nouvelles prestations qui doivent poser les jalons d'une assurance-emploi « adaptée au XXIe siècle ». On comprend bien que les propositions du gouvernement libéral sont au centre d'un jeu politique avec l'opposition à la Chambre des communes, mais on peut d'ores et déjà se réjouir que le caractère désuet du régime d'assurance-emploi soit désormais consensuel. Les nouvelles modalitées envisagées pour le régime contiennent par ailleurs des avancées intéressantes.

Voici pourquoi la plupart des études d’impacts du salaire minimum sont biaisées

Beaucoup d’encre a coulé sur les questions de salaire minimum dans les dernières décennies, notamment en raison des mouvements états-uniens et canadiens réclamant des hausses substantielles de salaire minimum à court terme. Plusieurs économistes et analystes en politiques publiques en ont profité pour ressortir la fameuse « cassette » des pertes d’emploi : les fortes hausses de salaire minimum peuvent faire plus de mal que de bien si les pertes d’emploi qu’elles engendrent sont trop élevées. Mais qu’en est-il réellement? Dans ce billet, je présente sommairement les résultats d’une toute nouvelle étude, réalisée dans le cadre de ma scolarité doctorale, qui démontre que la grande majorité des études sur le salaire minimum au Canada (et aux États-Unis dans une moindre mesure) ont fort probablement surestimé les pertes d’emploi subséquemment engendrées par une telle politique, le tout au détriment des faibles salarié-e-s

Faire la grève pour protéger les services essentiels et mettre fin au régime « d’exception permanente »

Au milieu des années 1960, après plusieurs vagues de grèves illégales menées par les travailleurs (et surtout les travailleuses) de la santé et de l’éducation, un gain majeur est arraché au gouvernement du Québec : le droit de grève dans le secteur public.

Assouplissement quantitatif : tendances et perspectives

Le monde s’installe présentement dans une nouvelle dynamique financière reposant sur les faibles taux d’intérêt et un système d’endettement croissant que les banques centrales entretiennent et alimentent par leurs politiques d’assouplissement quantitatif. Au moins faudrait-il en corriger les effets néfastes.

Les belles histoires du pays d’en haut

Photo: Shealah Craighead (The White House)

L’entrée en vigueur, le 1er juillet, de l’Accord Canada – États-Unis – Mexique (ACÉUM) suscite relativement peu de réactions dans les médias, la plupart positives, presque avec des lunettes roses. Un bel exemple en est la lettre ouverte des professeurs Jean-Frédéric Morin et Richard Ouellet, publiée le 2 juillet dans Le Devoir. Les deux auteurs s’évertuent à donner le beau rôle au gouvernement canadien, comme si ce dernier avait réussi à tromper l’administration Trump avec un traité bien plus favorable au Canada qu’il n’y paraît. Ce point de vue, aussi défendable qu’il soit, ne repose que sur une perspective partielle, celle de la concurrence entre les pays.