Et si le travail était la solution au problème du travail?

La Fête du travail, qui était célébrée hier dans plusieurs pays dont le Canada, est censée souligner l’apport des travailleurs et des travailleuses à la société. Lorsqu’on réfléchit à la condition salariale aujourd’hui (stagnation des salaires, emplois précaires, épuisement professionnel, etc.), on a pourtant l’impression que l’ambiance n’est pas à la fête. Tant le droit au travail que les droits des travailleurs et travailleuses sont mis à mal par les transformations qui sont en cours dans l’économie depuis les années 1970 et les attaques que doivent subir les salarié.e.s sont autant d’ordre matériel que symbolique.

Manque à gagner de 6 000 $ par année pour les travailleuses et travailleurs

productivite

On nous dit souvent qu’il faut créer de la richesse avant de la distribuer. Annoncé comme cela, ça semble être une évidence. On peut cependant se demander si la richesse qu’on crée est effectivement distribuée en fin de compte. C’est à cette question que l’IRIS a voulu répondre dans une note publiée dernièrement.

L’IRIS a comparé l’évolution de la productivité du travail (mesurée par le produit intérieur brut –PIB- par heure travaillée) et la rémunération horaire des travailleuses et travailleurs (salaires et avantages sociaux) entre 1981 et 2010 au Québec. Alors que la productivité a augmenté de plus de 30% pendant cette période, la rémunération des salarié.e.s n’a, elle, augmenté que de 15%, soit la moitié moins. En dollars de 2010, si la rémunération horaire des travailleuses et travailleurs avait suivi le rythme de la productivité, elle aurait progressé en moyenne de 22$ à 29$ entre 1981 et 2010, alors qu’elle est seulement passée à 26$. Pour une personne travaillant 40 heures par semaine pendant 50 semaines, l’écart équivaut à 6 000$.

Les joueurs autonomes dans la LNH : dysfonction du marché

Joueurs autonomes

Le 5 juillet dernier s’ouvrait le marché des joueurs autonomes dans la Ligue nationale de hockey (LNH). À cette occasion, un déluge de signatures de contrat a déferlé sur la Ligue. En incluant les quelques jours qui ont précédé l’ouverture officielle du marché, 617,6 millions $ furent consentis à des joueurs autonomes (ou sur le point de l’être) entre le 2 et le 16 juillet, dont 398,8 millions $ pour la seule journée du 5 juillet. À ce montant astronomique, il faut ajouter les centaines de millions qui seront dépensés dans les prochaines années pour de coûteux rachats de contrats dont bénéficient certains joueurs surévalués (un exemple connu ici). L’ampleur des sommes engagées donne le tournis, mais révèle par la même occasion quelques dysfonctions du libre-marché qui méritent d’être soulevées.

La répartition des ressources

En théorie, le libre-marché est le système de répartition des ressources le plus efficace. Pas besoin de représentation globale du monde, d’évaluation générale des besoins et des ressources ou encore de plan complexe visant à donner à chacun sa juste part. Le marché, qui permet la rencontre d’agents économiques supposés libres et rationnels, permettrait alors à chacun de vendre et d’acheter selon ses besoins, ses désirs et ses moyens. Ce système est réputé plus efficace parce que, en théorie toujours, les agents directement impliqués dans une transaction seraient plus à même d’évaluer le bien-fondé d’un choix économique qu’une tierce instance (l’État par exemple).

Les flux et les stocks

Flux et stocksLe concept des flux et des stocks peut sembler bien nébuleux. Il est pourtant fondamental pour bien comprendre les phénomènes économiques. Un stock est la somme des éléments dans un domaine, tandis qu'un flux, c'est l'ensemble des mouvements dans ce même domaine, ce qui s'ajoute ou s'enlève du stock. Nébuleux, disais-je…

Pour clarifier ces concepts, je vais utiliser des exemples tirées des données sur l'emploi. En effet, on confond régulièrement ces concepts dans ce domaine. À chaque nouvelle parution des données sur l'emploi de l'Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada, des journalistes ou des économistes parlent par exemple de création d'emplois ou d'emplois créés.

Dix propositions pour mieux vivre sans croissance (2e partie)

Dans notre premier billet nous nous sommes attardés aux 5 propositions d’un dossier intitulé Vivre mieux sans croissance du magazine français Alternatives économiques afin de diminuer les dépenses individuelles de manière à défavoriser la recherche de l’accumulation monétaire.  Nous poursuivons cette série en présentant les 5 autres propositions du mensuel français tout en les adaptant à la situation québécoise.

6.  Consommer mieux

Afin de réduire les coûts de consommation tout en assurant une amélioration de la qualité des aliments Alternatives économiques propose de diminuer les intermédiaires entre les clients-es et les producteurs-trices d’aliments locaux. Il s’agit donc de favoriser l’instauration de marchés publics ou de paniers bio (agriculture soutenue par la communauté) sur une large échelle. Ajoutons le jardinage collectif, qui permet une augmentation de l’autonomie alimentaire individuelle face à l’hypermarchandisation de la nourriture.

Quelles alternatives à la réforme de l’assurance-emploi?

Au lendemain de la manifestation syndicale du 27 avril contre la réforme de l’assurance-emploi et quelques semaines après l’annonce du gouvernement Marois de la tenue d’une commission nationale d’examen de cette réforme, que comprenons-nous du contexte dans lequel elle s’inscrit et des impacts qu’elle aura sur la population?
Au lendemain de la manifestation syndicale du 27 avril contre la réforme de l’assurance-emploi et quelques semaines après l’annonce du gouvernement Marois de la tenue d’une commission nationale d’examen de cette réforme, que comprenons-nous du contexte dans lequel elle s’inscrit et des impacts qu’elle aura sur la population?

La nouvelle réforme de l’assurance-emploi présentée par le gouvernement conservateur s’inscrit à la suite de nombreuses autres initiatives similaires entrées en vigueur depuis le début des années 1990. Selon le Conseil national des chômeurs, la multiplication des critères d’admissibilité ainsi que les réductions des montants et des durées de prestations ont fait passer le ratio prestataires/chômeurs de 85% en 1989, à 49% en 2012.

Qu’est-ce que le travail autonome?

J’écoutais RDI économie l’autre soir, quand deux dames sont venues présenter leur livre de conseils pour les travailleurs.es autonomes (type de livre qui existait déjà). Je me suis aperçu que la vision qu’elles montrent des travailleurs autonomes (la même que l’autre livre) ne correspond qu’à une tranche minoritaire de ceux-ci. Je me suis donc dit que ce serait bon de faire le point.