Une discrimination flagrante dans le revenu garanti aux personnes seules

La machine gouvernementale est bel et bien partie en matière de revenu minimum garanti. L’épaisse documentation du budget du Québec 2016-2017 rendue publique le 17 mars dernier en donne des signes indiscutables. Et elle livre sur un plateau d’argent… un exemple patent de discrimination systémique quant au revenu présentement garanti aux personnes seules sans emploi comparativement à celui qui est garanti aux familles dans le même cas.

Voici ce qui en est.

Le gouvernement Trudeau est-il préoccupé par l’endettement des ménages canadiens ?

Éclipsé par les attentats de Bruxelles et le décès de l’ex-maire de Toronto Rob Ford survenus le même jour, le premier budget Morneau, dévoilé le 22 mars dernier, ne mérite pas moins qu’on s’y attarde. Voilà un document qui nous permet d’avoir une meilleure idée de ce qui attend le pays sous la gouverne des Libéraux. Mon attention s’est portée sur le chapitre 8, intitulé « Un régime fiscal équitable et un secteur financier vigoureux », où il est question de « renforcer le secteur financier pour soutenir la croissance économique ». Le gouvernement souhaite entre autres renforcer la résilience du secteur financier, mieux protéger les consommateurs et les consommatrices et contenir les risques qui pèsent sur le système financier. Pour ce faire, il entend notamment « Analyser le secteur du logement et l’endettement des ménages ».

Les niveaux de vie décile par décile : des différences énormes

Comment nous répartissons-nous dans la société québécoise en dessous et au-dessus de la ligne de ce qu’il faut pour couvrir le strict nécessaire ?

Dans une note récente, Le déficit humain imposé aux plus pauvres, nous avons utilisé la Mesure du panier de consommation (MPC) comme indicateur reconnu «pour suivre les situations de pauvreté du point de vue de la couverture des besoins de base». Nous nous intéressions alors aux dollars qui manquent selon cette ligne de couverture minimale dans les revenus des ménages. Tout en rappelant que cette mesure détermine un seuil du strict nécessaire qui ne suffit pas à indiquer un seuil de sortie de la pauvreté, nous avons posé que ces dollars vitaux et manquants pouvaient à coup sûr être considérés comme un emprunt à la qualité de vie et l’espérance de vie des plus pauvres. Nous avons montré que de 2002 à 2011, ce déficit humain selon la MPC était passé de 2,5 G$ à 3,6 G$ en dollars constants de 2011. Sur dix ans, ce déficit dont on ne parle pas était trois fois plus élevé que le déficit budgétaire total du Québec, dont on  a abondamment parlé. Pendant ce temps le revenu excédentaire au seuil de la MPC des ménages situés au-dessus de cette ligne était passé de 81,2 G$ à 91 G$. La simple croissance de ce revenu excédentaire aurait suffi à régler le déficit humain en question.

L’Institut Fraser et le salaire minimum

La semaine dernière, des économistes du Fraser Institute ont publié un document sur les travailleurs et travailleuses au salaire minimum dans lequel ils affirmaient qu’une proportion importante de ces derniers et dernières restent chez leurs parents ou vivent avec un·e conjoint·e qui gagne assez pour que le ménage se retrouve au-dessus du seuil de la pauvreté. 

Vivre en-dessous de la ligne

Nous savons toutes et tous qu’il existe une ligne en-dessous de laquelle il ne faut pas passer. Un niveau de revenu en bas duquel nous ne sommes pas capable de vivre décemment. Comme pour le fil de l’eau, quand on passe en-dessous, on se noie. Vivre avec moins que le minimum, ça veut dire hypothéquer sa santé tant physique que mentale et emprunter sur sa durée de vie. Nous savons aussi qu’au Québec plusieurs personnes vivent en-dessous de cette ligne. Dans une note publiée hier, nous avons tenté de savoir combien d’argent permettrait à tout le monde de se sortir la tête hors de l’eau.

Surprise : la fausse collaboration ne fonctionne pas

Dans un texte récent, The Economist s’en prenait à l’excès de collaboration qu’on trouverait au sein des entreprises, notamment dans la fort mal nommée économie du savoir. S’appuyant sur un numéro de la Harvard Business Review et sur un bouquin de Carl Newport, l’auteur arrive à l’étonnante conclusion que de harceler les employé·e·s avec des apps collaboratives et de remplir leur journée de réunion nuirait à leur travail. La lecture du célèbre magazine britannique nous renverse une fois de plus par sa clairvoyance.

 

Les travailleurs pauvres, l’épicerie et une résolution pour 2016?

Le début d’une année signifie souvent un moment de renouveau. C’est notre chance de faire des bilans et de mettre en branle des projets. C’est aussi un moment porteur d’espoir. Les un·e·s prennent des résolutions, d’autres vont faire de belles promesses à leurs proches. Certain·e·s vont même se dire que l’année à venir sera celle où ils et elles amélioreront leur situation financière en grimpant les échelles sociales et économiques. 

Une société bâtie pour le 1%

Vous l’avez peut-être vu passer, le rapport qu’Oxfam vient de publier a été repris dans les médias à juste titre pour les chiffres scandaleux qu’il contenait.  Une poignée d’individus, 62 au total, possèdent à eux seuls une richesse cumulée plus grande que le 50% de la population la plus pauvre. Pire encore, si on agrandit ce cercle au 1% le plus riche de la population, eh bien, il a accumulé plus de richesse que le 99% restant mis ensemble. Ce sont des données aussi saisissantes qu’inquiétantes. Malgré, plusieurs autres informations sont encore plus importantes dans ce rapport.

Coupes à l’aide sociale : la guerre aux pauvres continue

Québec a déposé un tout nouveau projet de loi cette semaine qui vise à réaliser des économies dans le budget de l’aide sociale. Dans le contexte général d’austérité, il n’y a pas grand-chose là pour surprendre. Avec le projet de loi 70, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale Sam Hamad veut économiser jusqu’à 50 M$ par année à l’aide de programmes de diminution des prestations à ceux et celles qui reçoivent de l’aide sociale.

La démocratie au travail : des milieux de travail plus heureux… et plus productifs

Société démocratique, entreprises démocratiques?

Nous passons une très grande partie de notre vie au travail, beaucoup plus que dans nos activités dites sociales ou politiques. 

Nous avons tendance à croire que nous vivons dans une société démocratique, alors que, en règle générale, les entreprises fonctionnent selon un modèle autocratique. Et malgré de nombreux changements depuis la révolution industrielle jusqu’à nos jours, le capitalisme n’a pas vraiment changé de nature depuis 200 ans en ce qui concerne les rapports de travail : les rapports entre un maître et les personnes qui lui sont subordonnées. 

Dans tout projet de démocratisation réelle de notre société et de notre économie, il faut réfléchir à la démocratisation de nos milieux de travail. Bien qu’aucun modèle ne soit parfait, il y a certainement des pratiques qui sont meilleures que d’autres. Examinons-en. 

9 novembre: le bénévolat féminin commence

Le gouvernement libéral que Justin Trudeau a nommé la semaine dernière est un cabinet paritaire. Plusieurs étaient aux premières loges pour s’empresser de féliciter l’« effort » de constituer un cabinet composé d’autant de femmes que d’hommes. De l’autre côté, encore en 2015, il faut faire des « efforts » pour y arriver. Cet « effort » reflète justement la persistance des inégalités de genre dans nos sociétés.