Il y a un lien entre la dette du Québec et le taux d’emprunt mais pas celui que vous pensez

Entre 2010 et 2015, c’est 20,2G$ de dollars que le gouvernement québécois a imposés en « effort » budgétaire dans le but d’atteindre le déficit zéro. Durant cette période, il a haussé ses revenus de 6,2G$ et réduit ses dépenses de 14G$. Ironiquement, on apprenait dans le dernier budget de la CAQ que le gouvernement prévoit dégager des surplus de 21,1G$ sur six ans.

Passer le seuil de la pauvreté, lequel ?

Un projet de loi fédéral à amender[1]

En intégrant le projet de loi C-87, Loi sur la réduction de la pauvreté, déposé l’automne dernier à la Chambre des communes, dans le projet de loi omnibus post-budgétaire C-97 (section 20), le gouvernement fédéral s’apprête à officialiser en mode accéléré certaines dispositions de sa première stratégie de réduction de la pauvreté qui risquent d’emblée d’en compromettre le succès et la crédibilité. L’essentiel du problème tient dans la désignation de la mesure du panier de consommation (MPC) en tant que « seuil officiel de la pauvreté au Canada », là où le Québec a choisi depuis 2009 de l’utiliser « pour suivre les situations de pauvreté sous l’angle de la couverture des besoins de base » et non sous l’angle de la sortie de la pauvreté. Cette impasse pourrait être résolue par un amendement qui ferait toute la différence.

Budget de la CAQ: pragmatique? Plutôt archaïque

Après le dépôt du budget du Québec le mois dernier, une illustration géniale du caricaturiste Tom Toro du New Yorker m'est revenue à l'esprit. On y voit un survivant de l'Ancien Monde, le nôtre, assis sur le sol près d'un feu avec des enfants condamnés comme lui à une vie misérable. Le complet de l'homme est en lambeaux, mais il a un regain de nostalgie en racontant le passé aux petits : « Oui, bien sûr, la planète a été détruite. Mais pour un moment merveilleux dans l'Histoire, nous sommes parvenus à créer tout plein de valeur pour les actionnaires. »

Qui profite des investissements publics en intelligence artificielle?

À l’occasion de la présentation du budget 2019-2020 le 21 mars dernier, le gouvernement provincial annonçait des investissements de 330 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le domaine de l’intelligence artificielle (IA), en plus de 68,5 millions de dollars sur dix ans en infrastructures dans le cadre du Plan québécois des infrastructures 2019-2029. Ceux-ci s’ajoutent aux 1,6 milliard de dollars investis depuis 2016 par les gouvernements du Canada et du Québec, en plus des généreux avantages fiscaux accordés aux entreprises et des exemptions d’impôt offertes aux « talents » étrangers. Quels moyens seront pris pour que ces investissements se traduisent en bénéfices économiques et sociaux concrets au niveau local ?

4e budget Morneau : moyen jusqu’à la fin

Dans le budget 2019-2020, le gouvernement réaffirme sa volonté d’« investir dans la classe moyenne ». Pourtant, les efforts déployés pour y arriver sont plus que timides. Faute d’être le véritable budget de la classe moyenne, le dernier budget de l’ère Trudeau est celui d’un gouvernement moyen.

Profilage racial et social : et si la solution ne provenait pas de la collecte de données?

Le 11 décembre dernier, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) publiait son nouveau plan stratégique pour lutter contre le profilage racial et social: Écouter, comprendre et agir (à ne pas confondre avec le manuel scolaire du même nom). Faisant suite à la consultation publique sur la lutte au profilage racial et profilage social organisé par la Ville de Montréal en 2017, le document présentait une dizaine d'actions qui ont pour objectif d’éliminer la pratique du profilage racial et social des forces de police. Parmi l'une des actions, le SPVM s'engageait à recueillir des données afin de documenter et de contrer ce phénomène.

Agir tôt, mais bien! Trois idées pour (mieux) dépenser 700 millions de dollars

Une des priorités affichées du gouvernement caquiste est de favoriser la réussite scolaire en intervenant dès la petite enfance (0-5 ans). C’est dans ce contexte que s’inscrivent l’initiative gouvernementale « Agir tôt », pour laquelle plusieurs mesures ont déjà été annoncées, ainsi que le projet d’universaliser l’accès aux maternelles 4 ans. Si on ne peut que se réjouir de voir un gouvernement enfin résolu à investir des ressources substantielles pour le bien-être des tout-petits, force est de constater qu’en ce qui concerne les maternelles 4 ans, le moyen choisi fait l’unanimité contre lui, y compris dans le réseau scolaire lui-même. Heureusement, nous avons des idées pour mieux dépenser les 700 millions de dollars que le gouvernement est prêt à investir en petite enfance.

Cette fois-ci, c’est peut-être la bonne.

Après des années de largesses à l’endroit des assureurs privés, des pharmaciens et surtout des entreprises pharmaceutiques, il semble que le gouvernement québécois n’aura plus le choix de se positionner clairement sur tout l’appareillage institutionnel de l’achat de médicaments.

Les milliards dans l’angle mort de la Loi sur l’équité salariale

Depuis l’adoption d’une loi visant sa pleine réalisation en 1996, on aurait pu penser que l’équité salariale était un dossier réglé. Si cette loi a bel et bien favorisé l’atteinte d’une plus grande équité salariale en emploi, elle a toutefois gardé tout un pan du problème dans son angle mort, soit la création d’écarts de rémunération gigantesques au sein même du secteur public. Ce problème est l’objet d’une étude que j’ai réalisée en collaboration avec Eve-Lyne Couturier et qui est publiée cette semaine par l’IRIS.