À partir de ce matin, les Québécoises travaillent gratuitement pour le reste de l’année

Photo: Arlington Research

Malgré les gains réalisés par les Québécoises au cours des dernières décennies en matière d’égalité et d’équité salariale, les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) montrent qu’il existe encore aujourd’hui un écart de rémunération non négligeable entre les femmes et les hommes au Québec : en 2020, la rémunération horaire moyenne des premières (26,98$) représentait 91,9 % de celle des seconds (29,36$).

Les milliards dans l’angle mort de la Loi sur l’équité salariale

Depuis l’adoption d’une loi visant sa pleine réalisation en 1996, on aurait pu penser que l’équité salariale était un dossier réglé. Si cette loi a bel et bien favorisé l’atteinte d’une plus grande équité salariale en emploi, elle a toutefois gardé tout un pan du problème dans son angle mort, soit la création d’écarts de rémunération gigantesques au sein même du secteur public. Ce problème est l’objet d’une étude que j’ai réalisée en collaboration avec Eve-Lyne Couturier et qui est publiée cette semaine par l’IRIS.

Budget Morneau : Une autre année sur le neutre

Dans son budget 2018-2019, le gouvernement Trudeau, une fois de plus, ne réponds pas aux attentes suscitées lors de son élection. En dépit de quelques mesures sociales bienvenues, le ministre Morneau poursuit sur la lancée de ses deux premiers budgets : il échoue à opérer une véritable reconfiguration des politiques économiques et budgétaires comme l’avait fait le gouvernement précédent qui n’avait pas hésité à utiliser sa majorité parlementaire pour imposer un programme politique férocement conservateur. Le troisième budget de l’ère Trudeau ne fait guère de vague, en attendant la prochaine année électorale, semble-t-il.

11 novembre : jour du souvenir de l’inégalité salariale

En 1996, le gouvernement du Québec votait à l’unanimité une loi visant l’équité salariale qui souhaitait corriger le fossé de revenu entre les femmes et les hommes. Où en sommes-nous en ce qui concerne l’égalité des salaires au Québec après 17 ans du vote de cette loi et trois ans après les délais légaux fixés pour y arriver?

En reprenant les données sur le taux horaire de Statistique Canada, on remarque que l’égalité de revenu est loin d’être atteinte. En 2010, la différence était de 11,9%, tandis qu’aujourd’hui elle se chiffre à 12,1% : cela fait donc trois ans que ça stagne. Ceci veut aussi dire qu’un homme gagne en moyenne 3$ de l’heure de plus qu’une femme. Donc, un homme qui travaille à temps plein gagnerait environ 5000$ de plus par année qu’une femme qui travaillerait le même nombre d’heures. Il pourrait arrêter de travailler aujourd’hui et il aurait atteint le même revenu, au total, qu’une femme à la fin l’année.