L’État assureur : quand la collectivité se porte au secours du privé

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Au printemps dernier, l’IRIS présentait une série de vidéos portant sur le néolibéralisme. Nous y proposions une lecture qui va à l’encontre de l’idée largement répandue selon laquelle le néolibéralisme est synonyme de retrait de l’État ou encore de diminution de sa taille. Nous avons plutôt montré que c’est la nature de son intervention qui se transforme. Trois qualificatifs nous servent à décrire cette nouvelle réalité : l’État est facilitateur, puisqu’il encourage et soutient l’investissement privé. Il est distributeur, en ce sens qu’il a recours, autant que faire se peut, à la sous-traitance. Enfin, il est compétitif, c’est-à-dire qu’il réorganise les services publics de manière à les rendre concurrentiels.

Déficit zéro : Marceau démissionnera-t-il?

Nicolas Marceau

Le ministre des Finances et de l’Économie du Portugal, Vítor Gaspar, a démissionné la semaine dernière entraînant ce pays et l’Europe dans un nouveau psychodrame dont les principaux acteurs sont à nouveau l’austérité, la confiance des marchés et l’avenir de la zone euro. Et si au Québec Nicolas Marceau mettait le pied dans la même trappe d’austérité avec sa résorption précipitée du déficit, démissionnerait-il?

Depuis la présentation de son premier budget à l’automne dernier, le gouvernement Marois a été très clair à propos de l’équilibre budgétaire : il est exclu de déroger d’une quelconque façon à cette priorité. Il semble que le gouvernement y voit une condition à sa crédibilité économique. Il a donc maintenu l’objectif du gouvernement précédent d’un retour (inutilement) rapide au déficit zéro. Pour ce faire, le ministre des Finances et de l’Économie Nicolas Marceau s’est résolu à effectuer des coupures aussi douloureuses que douteuses, telles que celles dans l’aide sociale.

Est-ce que le Québec est plus corrompu que le reste du Canada?

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Ma collègue Marie Léger-St-Jean nous a présenté le drame consternant de la corruption au Québec dans son précédent billet. On y voit défiler les personnages classiques : des polichinelles aux arlequins en passant par les roublards, les tristes sires et les joyeux drilles. Alors même que son billet était publié hier s'ajoutait un nouvel acte pathétique : la police arrêtait le maire de Montréal.

À les voir ainsi exposer non seulement la profondeur de la corruption, mais son long historique, on comprend qu’elle est un rouage de l’économie québécoise bien intégré au système. Il ne s’agit ni d’une exception, ni d’une nouveauté. Les liens entre contrats publics, développement du secteur privé et financement des partis remontent à longtemps et ont participé à la construction économique du Québec, pour le meilleur et pour le pire.

La Commission Charbonneau ou la corruption déconstruite

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Au terme d’une année presque complète d’audiences, il serait opportun de prendre le temps de revoir ce que nous avons appris jusqu’à maintenant dans le télé-drame du canal Charbonneau.

Prologue

Bien que les audiences aient commencé l’an dernier, au son des casseroles du printemps érable, les révélations concernant les liens douteux entre la construction, la mafia et le financement des partis politiques ont commencé à faire les unes de manière régulière en 2009 grâce au journalisme d’enquête de Radio-Canada (Enquête), de La Presse, du Devoir et de la défunte Rue Frontenac.

Dix propositions pour mieux vivre sans croissance (1ère partie)

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ».

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ». À l'occasion de ce colloque sur la décroissance, on a entendu de très pertinentes critiques du mouvement décroissant à l'égard de l’économie de l’accumulation qui recherche des profits illimités alors que les limites environnementales et sociales de la planète sont de plus en plus précises.

Au même moment, la revue française Alternatives économiques publiait un dossier intitulé Vivre mieux sans croissance qui met de l’avant 10 propositions afin d'améliorer notre vie dans le contexte 0ù la fin de la croissance est soit souhaitable, soit inévitable. Les propositions avancées sont très intéressantes, aisément réalisables et devraient être mieux connues. Elles ont pour but de diminuer les dépenses individuelles de manière à défavoriser la recherche de l’accumulation monétaire. Nous en faisons ici la recension en les adaptant à la situation québécoise.

Y a-tu des jokes? L’exception culturelle et le soutien au cinéma

Par le passé, le Québec a développé ses politiques de soutien aux milieux culturels au nom de la défense du principe d’exception culturelle. Essentiellement, ce principe se donnait pour objectif de limiter les effets de la mondialisation de l’industrie culturelle sous dominante anglo-saxonne. Le soutien à l’industrie cinématographique québécoise s’inscrit dans ce contexte.

Par le passé, le Québec a développé ses politiques de soutien aux milieux culturels au nom de la défense du principe d’exception culturelle. Essentiellement, ce principe se donnait pour objectif de limiter les effets de la mondialisation de l’industrie culturelle sous dominante anglo-saxonne. Le soutien à l’industrie cinématographique québécoise s’inscrit dans ce contexte.

Au cours de la dernière année, certains ont complètement remis en doute cette approche. Monsieur Vincent Guzzo, président à la fois de l’entreprise des Cinémas Guzzo ainsi que de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ), s’est lancé dans une première dénonciation du cinéma québécois à la fin de 2012. M. Guzzo est revenu à la charge en 2013 armé cette fois d’un sondage qui prouverait que les spectateurs québécois veulent entendre plus de « jokes » dans les salles de cinéma de la province.

Rapport D’Amours : pourquoi s’arrêter à mi-chemin ?

Au début des années 1980, la récession avait forcé le gouvernement fédéral à prendre acte du dysfonctionnement des pensions de retraite. Après avoir consulté les différents secteurs de la population, le gouvernement tranche entre les plusieurs propositions qui s’offrent à lui. Il choisit de consolider le versant privé des systèmes de retraite au Canada en mettant désormais l’accent sur l’encadrement des régimes complémentaires et le relèvement des plafonds de cotisations aux REER (l’épargne individuelle).

Le régime fiscal des entreprises au bénéfice des entreprises financières

Nous avons l’habitude de décrire le régime fiscal des sociétés comme étant au bord de la rupture, comme si toute hausse ou demande supplémentaire de participation des entreprises au financement des services publics relevaient de l’hérésie.