Les agences privées de placement préparent l’après-COVID en santé et services sociaux

Photo : Martha Dominguez de Gouveia

Les agences de placement de personnel actives dans le réseau de la santé et des services sociaux ont très mauvaise presse depuis le début de la pandémie, et le discours gouvernemental s’est fortement durci à leur égard au cours des derniers mois. Mais alors que le ministre de la Santé Christian Dubé assure vouloir réduire et même éliminer le recours aux agences de placement, un des gros joueurs du secteur, l’agence Premier Health of America, se vante auprès de ses investisseurs de bénéficier d’un canal de communication privilégié avec le gouvernement. De fait, elle affirme siéger en compagnie d’autres agences à des comités de gestion de la pandémie avec des représentant·e·s de différents ministères. Doit-on vraiment croire le premier ministre François Legault lorsqu’il affirme que son gouvernement « n’aime pas ça, les agences privées »?

L’industrie de la santé à Pittsburgh, un modèle à éviter

Photo: Arseny Togulev

Plus tôt cette année paraissait The Next Shift, The Fall of Industry and the Rise of Health Care in Rust Belt America, un livre de Gabriel Winant, professeur d’histoire à la University of Chicago. Cet ouvrage se lit comme un récit historique des laissés-pour-compte des politiques interventionnistes dans un contexte de désindustrialisation. Du point de vue du Québec, il doit aussi se lire comme un avertissement sévère quant aux dangers de la croissance remarquable de la distribution privée des soins et des services de santé. 

En un graphique: Le pont d’or des médecins spécialistes

Photo: Guillaume Piron (Unsplash)

Le gouvernement du Québec a donné à l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) le mandat d’évaluer la rémunération des médecins spécialistes et de la comparer avec celle des autres provinces canadiennes. Début mars, le rapport de l’ICIS pour l’année 2016-2017 était enfin disponible.

La santé et la sécurité du travail au bas de l’échelle

Quelques semaines avant le dépôt du projet de loi 59 visant la « modernisation » du régime de santé et de sécurité du travail, je publiais un billet affirmant que le Québec ne peut plus se permettre d’être le cancre de l’Amérique du Nord dans ce domaine. Or, loin de renforcer et d’étendre les dispositions du régime actuel, la réforme proposée par le ministre Jean Boulet aura pour effet, si elle est adoptée telle quelle, de provoquer des reculs majeurs. Sans surprise, le projet de loi fait face à un barrage de critiques, dont certaines ont toutefois eu très peu d’écho médiatique, même si elles méritent d’être entendues.

Protocole de priorisation : les profits ou la vie?

Le gouvernement et les médias nous préparent depuis plusieurs jours à l’application imminente du « Protocole de priorisation aux soins intensifs ». Ce terme pudique et en apparence purement bureaucratique désigne la procédure à suivre et les critères éthiques à respecter pour celles et ceux qui, si ce protocole devait s’appliquer, auraient la tâche ingrate de choisir entre les personnes qui auront accès aux soins intensifs, et celles qui en seront privées. Il peut paraître étonnant que le recours à de tels extrêmes (on parle ici de choisir entre soigner ou laisser mourir) soit envisagé avec résignation et fatalisme, comme s’il était normal, ou du moins inévitable, d’en arriver là en temps de pandémie. Or, la pandémie ne fait qu’exacerber le « triage » généré par un autre « protocole de priorisation », qui s’applique quant à lui depuis déjà très longtemps : celui imposé par le capitalisme et son impératif de profits.