Que faire contre la crise du logement?

Depuis quelque temps, plusieurs intervenants sonnent l’alarme quant à la situation du logement à Montréal, mais aussi dans plusieurs villes du Québec telles que Laval, Longueuil, Sherbrooke ou Gatineau. On considère que la situation du marché locatif est à l’équilibre lorsque le taux d’inoccupation atteint 3 %. Or, dans la métropole, le taux d’inoccupation se situe désormais à 1,9 %. Entre 2000 à 2012, le prix moyen des loyers a crû en moyenne annuellement de 0,6 %, tandis qu’entre 2013 et 2017, ce chiffre est monté à 1,7 %, en dépit d’un marché revenu à l’équilibre[1].

 

Logement : une crise à venir ?

La situation actuelle du marché locatif inquiète. Les logements disponibles se font rares et, à trois mois de la valse annuelle des déménagements, la ville de Montréal pense même à mettre en œuvre des mesures spéciales advenant qu’une crise éclate. Personne ne semble vouloir revivre les affres du début des années 2000 où, rappelons-nous, des familles entières se retrouvaient à la rue le 1er juillet faute de trouver un logement convenable et abordable.  

Est-ce que Airbnb influence l’économie québécoise ?

Alors que la plupart des métropoles du monde ont maille à partir avec Airbnb, la ville de Paris a décidé de réclamer près de 19 M$ à la plateforme américaine de location d’appartements.  Selon l’administration parisienne, l’application Airbnb pourrait recevoir d’importantes pénalités supplémentaires. Il faut comprendre qu’à Paris, plusieurs « hôtes » d’Airbnb louent leur appartement plus de 120 nuitées annuellement, ce qui prive les citoyens d’habitations et fait grimper les prix de l’immobilier. Devant ces accusations, la compagnie américaine rétorque, comme elle le fait souvent, que ses activités génèrent des retombées économiques appréciables.

Trois stratégies anti-gentrification

Photo: Caribb

La frénésie immobilière qui a gagné plusieurs villes canadiennes au cours des dernières décennies et qui n’a pas épargné Montréal est devenue l’objet de préoccupations, voire d’affrontements, lorsqu’il est question d’enjeux tels que la gentrification des quartiers centraux. Depuis les années 2000, l’évolution du marché de l’immobilier a entraîné une hausse des constructions de condominiums et de logements de luxe, tout en favorisant diverses stratégies de reprise de logement par les propriétaires. Il en résulte une baisse du logement locatif à prix raisonnable à Montréal.

5 raisons de se méfier du projet Royalmount

Photo: Axel Drainville

La commission sur le développement économique, urbain et de l’habitation se penche présentement sur les impacts du projet Royalmount. Bien que le projet ait été accepté par la ville de Mont-Royal, où se situerait le complexe, la commission doit évaluer si ce projet de centre commercial situé à l’angle des autoroutes 15 et 40 entraînera des retombées positives pour la grande région montréalaise. Si d’ores et déjà l’on peut supposer que certaines entreprises privées gagneront beaucoup d’argent dans ce projet d’une valeur de 1,7 G$, il n’est pas certain que les retombées seront si avantageuses pour de nombreux résidents et résidentes de la région.

La solution pour l’itinérance? Plus de logements, moins d’austérité

Il y a trois ans, Montréal se prêtait pour la première fois au dénombrement des sans-abri présents sur son territoire. Des centaines de bénévoles ont alors arpenté les rues pour interroger ceux et celles qui dormaient dehors à propos de leur situation. L’exercice, bien qu’imparfait, a permis de mettre un chiffre sur une réalité complexe, un chiffre qui peut ensuite servir de référence pour tracer son évolution. L’an prochain, on reprendra en effet le compte. Par contre, comme ce travail n’a commencé qu’en 2015, il est difficile de voir l’effet réel et complet de l’austérité sur l’itinérance dans la métropole. Voilà qui est dommage car, comme le démontre un article du British Medical Journal (BMJ) qui s’est penché sur le cas du Royaume-Uni, il y a un lien direct entre les politiques de « rigueur » budgétaire et l’augmentation de l’itinérance.

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Régie du logement: Plus compliqué ne veut pas dire mieux

Grand changement à la Régie du logement cette année! En effet, c’est en 2017 qu’elle a décidé (sans avertissement) de cesser de publier l’indice des estimations moyennes d’augmentation des loyers. Elle remplace cet indicateur, qu’elle jugeait trop simpliste et mal compris, par un outil en ligne qui permet de calculer la hausse légale en utilisant plusieurs paramètres. Plus complexe, donc plus juste? Rien n’est moins sûr.

 

Pour se sauver de la gentrification, la griffintownisation

Ainsi donc, pour l’Institut économique de Montréal (IEDM), on devrait applaudir le processus de gentrification qui affecte de nombreux quartiers montréalais. Dans un document de 850 mots qu’il publiait ce matin, l’Institut concède à demi-mot que ce phénomène peut avoir un effet sur l’accessibilité au logement… mais que ce n’est pas pour autant un problème, puisque dérèglementer le zonage permettrait de tout régler facilement. Ce qui manque à Hochelaga-Maisonneuve, le Plateau Mont-Royal ou Verdun, ce sont des tours de trente étages. Voilà, c’est réglé, on passe à un autre appel.

 

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S’endetter pour se loger

Nous le savions déjà, l’endettement des ménages québécois est un problème de plus en plus alarmant. De l’autre côté, on apprend qu’au Québec, près de 40% des ménages dans lesquels il y a au moins une personne qui travaille dépensent l’ensemble et souvent même plus de leur salaire au fur et à mesure. Ce qui veut dire aucune possibilité d’épargne, peu de remboursements de dette, mais surtout, cela signifie vivre d’une paie à l’autre sans être en mesure de faire face à des imprévus.

1er juillet : pas de quoi fêter pour les locataires

Comme à chaque année, la Fête du Canada coïncide avec le festival du déménagement, une célébration typiquement québécoise. Au menu de la journée, pour les plus chanceuses et les chanceux : chaleur, boîtes lourdes, électro encombrants, quelques fous rires entre ami.e.s, bière et pizza. Par contre, l’échéance de la fin des baux riment encore trop souvent avec des familles à la rue, incapable de se trouver un logement adéquat et abordable.

La situation du logement a beau s’être améliorée depuis quelque temps, la crise qui a frappé le marché locatif durant toute la décennie qui a suivi l’an 2000 s’étant quelque peu résorbée, rien n’est encore parfait. Encore cette année, les loyers de trois chambres et plus, dans les centres urbains québécois, affichent un taux d’inoccupation de seulement 2,3 %, soit bien en-dessous du seuil d’équilibre de 3 %. La réalité des familles à faible revenu qui cherchent un logement ne s’améliore donc pas. En plus de devoir se démener pour trouver l’un des rares appartements disponibles, elles doivent également assumer une hausse moyenne de leur loyer à payer de 23 $ (2,8%).

Accéder à la propriété, mais à quel prix?

Tandis que les candidat.e.s à la mairie de Montréal semblent s’entendre pour soutenir l’accès à la propriété, le programme actuellement en place favorise la spéculation et le surendettement des ménages. C’est ce que révèle une note que mes collègues Louis Gaudreau et Minh Nguyen publie aujourd’hui. Ils montrent également que ces programmes pourraient avoir de fâcheuses conséquences pour les finances de la Ville.

Les programmes d’accès à la propriété se fondent sur l’espoir que l’immobilier prendra sans cesse de la valeur. Par exemple, dans le cas du programme Accès Condos de la Ville de Montréal, les crédits d’achat de la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) sont accordés sans intérêt. Ce programme tire ses principaux revenus du prélèvement qu’il opère sur les gains en capitaux que réaliseront les personnes qui achètent des condos. Cela se traduit concrètement par un incitatif à revendre la propriété plus cher qu’elle n’a été payée. Ainsi, le programme de la Ville encourage la spéculation immobilière.

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