L’autre personnalité de l’année 2020 : la maison

L’an dernier, l’IRIS avait élu les expert·e·s « autre personnalité de la décennie » en raison du trop peu d’attention qu’on leur avait accordée tout au long de la décade qui s’achevait alors. Le discrédit envers la science avait en effet selon nous relégué la parole savante au second plan, à une époque où l’opinion triomphe par ailleurs dans l’espace public. Le constat que nous posions alors s’applique malheureusement trop bien à l’année qui vient de se clore. 2020 a été marquée par la prolifération de théories plus extravagantes les unes que les autres à propos de la COVID-19.

Il n’y a pas de solution simple au phénomène de l’itinérance

L’itinérance touche beaucoup de gens à Montréal et, sans surprise, la pandémie pourrait avoir aggravé la situation. L’enjeu a retenu l’attention le mois dernier dans la foulée de l’ouverture d’un refuge pour itinérants à l’hôtel Place Dupuis, situé dans le quartier Ville-Marie. Les commerçants du Village ont exprimé leur mécontentement face à cette décision et partagé leurs craintes de voir les « incivilités » augmenter avec l’afflux de personnes en situation d’itinérance dans un quartier par ailleurs passablement déserté en raison de la pandémie. La Ville a depuis annoncé la mise en place de nouvelles mesures visant à faciliter la « cohabitation » entre les différents résidents de ce secteur adjacent au centre-ville. 

Stratégie 20/20/20 : un pas dans la bonne direction pour l’accessibilité et l’abordabilité du logement

Photo: Caribb (Flickr)

Dans son éditorial du 28 octobre, Brian Myles critiquait le Règlement pour une métropole mixte, la nouvelle stratégie de l’administration Plante pour développer du logement social et abordable sur le territoire de la ville de Montréal, en arguant que celui-ci « est bourré de contraintes qui feront reculer la métropole. » Cette stratégie, connue sous le nom de « 20/20/20 », obligera les promoteurs immobiliers à inclure dans leurs projets 20 % de logements sociaux (projets de 5 unités et plus), 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux (projets de 50 unités et plus), et ce à compter de janvier 2021.

Que faire contre la crise du logement?

Depuis quelque temps, plusieurs intervenants sonnent l’alarme quant à la situation du logement à Montréal, mais aussi dans plusieurs villes du Québec telles que Laval, Longueuil, Sherbrooke ou Gatineau. On considère que la situation du marché locatif est à l’équilibre lorsque le taux d’inoccupation atteint 3 %. Or, dans la métropole, le taux d’inoccupation se situe désormais à 1,9 %. Entre 2000 à 2012, le prix moyen des loyers a crû en moyenne annuellement de 0,6 %, tandis qu’entre 2013 et 2017, ce chiffre est monté à 1,7 %, en dépit d’un marché revenu à l’équilibre[1].

 

Logement : une crise à venir ?

La situation actuelle du marché locatif inquiète. Les logements disponibles se font rares et, à trois mois de la valse annuelle des déménagements, la ville de Montréal pense même à mettre en œuvre des mesures spéciales advenant qu’une crise éclate. Personne ne semble vouloir revivre les affres du début des années 2000 où, rappelons-nous, des familles entières se retrouvaient à la rue le 1er juillet faute de trouver un logement convenable et abordable.  

Est-ce que Airbnb influence l’économie québécoise ?

Alors que la plupart des métropoles du monde ont maille à partir avec Airbnb, la ville de Paris a décidé de réclamer près de 19 M$ à la plateforme américaine de location d’appartements.  Selon l’administration parisienne, l’application Airbnb pourrait recevoir d’importantes pénalités supplémentaires. Il faut comprendre qu’à Paris, plusieurs « hôtes » d’Airbnb louent leur appartement plus de 120 nuitées annuellement, ce qui prive les citoyens d’habitations et fait grimper les prix de l’immobilier. Devant ces accusations, la compagnie américaine rétorque, comme elle le fait souvent, que ses activités génèrent des retombées économiques appréciables.

Trois stratégies anti-gentrification

Photo: Caribb

La frénésie immobilière qui a gagné plusieurs villes canadiennes au cours des dernières décennies et qui n’a pas épargné Montréal est devenue l’objet de préoccupations, voire d’affrontements, lorsqu’il est question d’enjeux tels que la gentrification des quartiers centraux. Depuis les années 2000, l’évolution du marché de l’immobilier a entraîné une hausse des constructions de condominiums et de logements de luxe, tout en favorisant diverses stratégies de reprise de logement par les propriétaires. Il en résulte une baisse du logement locatif à prix raisonnable à Montréal.

5 raisons de se méfier du projet Royalmount

Photo: Axel Drainville

La commission sur le développement économique, urbain et de l’habitation se penche présentement sur les impacts du projet Royalmount. Bien que le projet ait été accepté par la ville de Mont-Royal, où se situerait le complexe, la commission doit évaluer si ce projet de centre commercial situé à l’angle des autoroutes 15 et 40 entraînera des retombées positives pour la grande région montréalaise. Si d’ores et déjà l’on peut supposer que certaines entreprises privées gagneront beaucoup d’argent dans ce projet d’une valeur de 1,7 G$, il n’est pas certain que les retombées seront si avantageuses pour de nombreux résidents et résidentes de la région.

La solution pour l’itinérance? Plus de logements, moins d’austérité

Il y a trois ans, Montréal se prêtait pour la première fois au dénombrement des sans-abri présents sur son territoire. Des centaines de bénévoles ont alors arpenté les rues pour interroger ceux et celles qui dormaient dehors à propos de leur situation. L’exercice, bien qu’imparfait, a permis de mettre un chiffre sur une réalité complexe, un chiffre qui peut ensuite servir de référence pour tracer son évolution. L’an prochain, on reprendra en effet le compte. Par contre, comme ce travail n’a commencé qu’en 2015, il est difficile de voir l’effet réel et complet de l’austérité sur l’itinérance dans la métropole. Voilà qui est dommage car, comme le démontre un article du British Medical Journal (BMJ) qui s’est penché sur le cas du Royaume-Uni, il y a un lien direct entre les politiques de « rigueur » budgétaire et l’augmentation de l’itinérance.

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Régie du logement: Plus compliqué ne veut pas dire mieux

Grand changement à la Régie du logement cette année! En effet, c’est en 2017 qu’elle a décidé (sans avertissement) de cesser de publier l’indice des estimations moyennes d’augmentation des loyers. Elle remplace cet indicateur, qu’elle jugeait trop simpliste et mal compris, par un outil en ligne qui permet de calculer la hausse légale en utilisant plusieurs paramètres. Plus complexe, donc plus juste? Rien n’est moins sûr.

 

Pour se sauver de la gentrification, la griffintownisation

Ainsi donc, pour l’Institut économique de Montréal (IEDM), on devrait applaudir le processus de gentrification qui affecte de nombreux quartiers montréalais. Dans un document de 850 mots qu’il publiait ce matin, l’Institut concède à demi-mot que ce phénomène peut avoir un effet sur l’accessibilité au logement… mais que ce n’est pas pour autant un problème, puisque dérèglementer le zonage permettrait de tout régler facilement. Ce qui manque à Hochelaga-Maisonneuve, le Plateau Mont-Royal ou Verdun, ce sont des tours de trente étages. Voilà, c’est réglé, on passe à un autre appel.

 

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