Conjoncture économique mondiale : Êtes-vous optimiste ou pessimiste?

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La question de la Syrie a monopolisé l’attention lors de la rencontre des chefs d’État du G-20 à St-Petersbourg les 5 et 6 septembre 2013. Ces rencontres sont aussi l’occasion de faire le point sur l’état de l’économie mondiale. À ce sujet, tant des points de vue optimistes que pessimistes ont été exprimés. Faisons un tour d’horizon des éléments qui caractérisent actuellement cette conjoncture économique globale.

Certain.e.s sont donc optimistes, comme on peut le lire dans cet article du Globe and Mail. Cet enthousiasme repose sur plusieurs nouvelles venues des États-Unis dont l’augmentation de 2% annualisé de la consommation, l’augmentation de 12,1% de la valeur des maisons sur un an ainsi que le taux de chômage à 7,3%, le niveau le plus bas de l’après-récession. Les auteurs soulignent aussi le taux d’endettement des ménages le plus faible en une décennie, à 90% du revenu disponible (à titre comparatif, le niveau d’endettement des ménages canadiens oscille au-delà de 160%).

L’assurance qualité au cégep (1 de 2) : qualité de l’éducation ou dérive gestionnaire?

Ces jours-ci, les enseignantes et enseignants du collégial se mobilisent face au Conseil du Trésor qui souhaite réévaluer leur salaire à la baisse. Sans vouloir minimiser l’importance de cette nouvelle qui a créé une véritable onde de choc dans la communauté collégiale, il y a pourtant un autre dossier auquel les enseignant.e.s, et la population en général, devraient sérieusement s’intéresser : l’assurance qualité.

L’implantation de l’assurance qualité dans les cégeps du Québec débute cet automne avec une phase de validation effectuée dans quatre cégeps de la province (Sainte-Foy, Shawinigan, Marie-Victorin et André-Grasset). Cette « phase test » se conclura en septembre 2014 par une visite d’audit (visite de vérification) de la Commission d’évaluation des études collégiales (CEEC) dans chacun des quatre établissements participants. Le bilan de cette première phase permettra d’ajuster le processus d’assurance qualité avant qu’il ne soit lancé dans les autres cégeps. La CEEC prévoit ainsi une deuxième série de visites d’audit en novembre et décembre 2014 dans cinq cégeps, après quoi des groupes d’une douzaine de collèges seront visités à chaque session à partir de l’hiver 2015, suivant un calendrier déjà établi et connu des établissements d’enseignement collégial.

L’État néolibéral : “partenaire” ou “grand stratège”?

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Une série de billets parus sur le blogue de l’IRIS depuis l’an dernier tente de démontrer en quoi le néolibéralisme loin de se traduire par un retrait pur et simple de l’État a plutôt donné lieu à une redéfinition de son rôle. Le cas de l’action publique en matière de formation de la main-d’œuvre dans les vingt dernières années au Québec illustre bien ces propos.

Ainsi, pourrait-on croire que la mise en place au milieu des années 1990 de nouveaux partenariats au sein du marché du travail, avec la création entre autres de la Commission des partenaires du marché du travail, a donné le ton à un retrait de l’État sur les questions de la formation et de l’emploi au bénéfice d’une plus grande concertation entre l’État et les acteurs socioéconomiques. Pour notre part, nous dirions que cette évolution représente plutôt une redéfinition du rôle de l’État.

Oléoduc versus train, un faux débat

Depuis la tragédie de Lac-Mégantic, une question revient constamment en matière de transport de pétrole. Vaut-il mieux transporter du pétrole par train ou par oléoduc? En fait, il s’agit d’un faux débat.

Tous les oléoducs prévus et annoncés par l’industrie pétrolière canadienne ne suffiraient pas à écouler les capacités de production de pétrole des sables bitumineux.  Les estimations de l’Institut canadien de recherche énergétique (CERI) indiquent que la production de pétrole provenant des sables bitumineux excédera en 2013  2,5 millions de barils par jour.  Selon  les projections liées aux annonces de l’industrie, la production issue des sables bitumineux atteindra autour de 9,2 millions de barils par jour.

Chine : les pièges urbains

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On entend souvent parler de la Chine ces temps-ci, en particulier à propos de sa croissance qui perd de son lustre. En général, on présente les ennuis de la Chine comme des fatalités de son développement économique : en plus de la crise récente, cette baisse de croissance viendrait naturellement avec une augmentation des salaires et l’apparition d’une classe moyenne. Des articles récents nous permettent de dépasser, cette première interprétation et de nous concentrer sur deux problèmes surtout liés à l’urbanisation.

Les migrant.e.s et les hukou

Comme partout, le développement de la Chine se construit à coup de migrations, particulièrement d’exode rural. Passer de la campagne à la ville est le geste premier pour s’intégrer dans l’économie productive. On parle ici de 263 millions de personnes qui ont procédé à cette migration. C'est 20% de la population totale du pays, mais c’est aussi l'équivalent de huit fois la population canadienne.

Et si le travail était la solution au problème du travail?

La Fête du travail, qui était célébrée hier dans plusieurs pays dont le Canada, est censée souligner l’apport des travailleurs et des travailleuses à la société. Lorsqu’on réfléchit à la condition salariale aujourd’hui (stagnation des salaires, emplois précaires, épuisement professionnel, etc.), on a pourtant l’impression que l’ambiance n’est pas à la fête. Tant le droit au travail que les droits des travailleurs et travailleuses sont mis à mal par les transformations qui sont en cours dans l’économie depuis les années 1970 et les attaques que doivent subir les salarié.e.s sont autant d’ordre matériel que symbolique.

Manque à gagner de 6 000 $ par année pour les travailleuses et travailleurs

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On nous dit souvent qu’il faut créer de la richesse avant de la distribuer. Annoncé comme cela, ça semble être une évidence. On peut cependant se demander si la richesse qu’on crée est effectivement distribuée en fin de compte. C’est à cette question que l’IRIS a voulu répondre dans une note publiée dernièrement.

L’IRIS a comparé l’évolution de la productivité du travail (mesurée par le produit intérieur brut –PIB- par heure travaillée) et la rémunération horaire des travailleuses et travailleurs (salaires et avantages sociaux) entre 1981 et 2010 au Québec. Alors que la productivité a augmenté de plus de 30% pendant cette période, la rémunération des salarié.e.s n’a, elle, augmenté que de 15%, soit la moitié moins. En dollars de 2010, si la rémunération horaire des travailleuses et travailleurs avait suivi le rythme de la productivité, elle aurait progressé en moyenne de 22$ à 29$ entre 1981 et 2010, alors qu’elle est seulement passée à 26$. Pour une personne travaillant 40 heures par semaine pendant 50 semaines, l’écart équivaut à 6 000$.

L’université québécoise toujours à vendre

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Afin d’éviter une autre « crise importante » comme la grève étudiante du printemps 2012, et afin de préserver « la paix sociale », le ministre Duchesne « incite les directions » des CÉGEP « à organiser des « ateliers politiques » pour que les jeunes puissent exprimer leurs idées. C’est une bonne idée de favoriser l’engagement des jeunes. Cependant, il faudrait d’abord reconnaître que les étudiant.e.s n’ont pas attendu ces « ateliers » pour parler, et qu’ils et elles ont déjà exprimé un profond malaise que l’on s’empresse aujourd’hui d’oublier.

En effet, l’an dernier, nombre d’étudiant.e.s, professeur.e.s et citoyen.ne.s ont, à travers une mobilisation importante, exprimé leur rejet d’une orientation commerciale et instrumentale donnée à l’éducation par l’État québécois. Ses élu.e.s ont beau avoir porté le carré rouge au moment opportun, on constate, encore une fois, que le gouvernement du Parti Québécois persiste dans la voie de son prédécesseur libéral : celle d’une privatisation accrue de l’éducation, tant en ce qui concerne les espaces physiques que les finalités qui orientent l’enseignement et la recherche. Bref, malgré les nombreuses mises en garde, le cap est encore résolument orienté vers les mirages de « l’économie du savoir » et de la privatisation de l’éducation.

L’Université Alouette

Le 20 août 2013, le ministre de l’Éducation Pierre Duschesne annonçait qu’un pavillon « universitaire » privé, financé par une aluminerie, sera construit à Sept-Îles : « Évalué à 10 millions de dollars, l'investissement dans cette construction est entièrement assumé par Aluminerie Alouette ». Le Journal de Montréal considère qu’il est évident qu’une logique donnant-donnant doive s’installer entre l’université et le secteur privé : « Évidemment, comme la construction est financée par Alouette, on offrira une formation en transformation d'aluminium supervisée par l'Université du Québec à Chicoutimi ». « Évidemment », donc, Alouette peut se payer une université privée de l’aluminium et le concours de l’UQAC, le tout avec la bénédiction du gouvernement. Et, à l’inverse, il semble désormais que l’État, pour construire des universités, ne puisse se passer du secteur privé.