La politique selon Martin Coiteux

Dans le cadre d’un portrait de l’actuel président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, un journaliste m’a demandé mon opinion au sujet de ce monsieur. N’ayant croisé la personne qu’à une ou deux reprises dans ma vie et ne l’ayant lu que quelques fois dans les journaux, j’étais bien incapable de fournir une opinion informée à son sujet. Fait rare, le journaliste en question avait du temps devant lui, j’ai donc pu prendre quelques jours pour parcourir environ deux cent pages de ses écrits : surtout des textes publiés dans La Presse, mais également des rapports de recherche et quelques articles scientifiques.

La politique du charognard

Le 28 juillet 2009, l’armée du Honduras décide d’en finir avec l’élan démocratique du pays. Coup d’État. On attrape le président chez lui en pyjama, on le met dans avion et on l’expédie à l’étranger. Les classes dominantes du Honduras ne voulaient plus rien savoir de ce président, Manuel Zelaya, qui s’était mis en tête de réécrire la Constitution du pays, le 2e plus appauvri des Amériques, après Haïti. Quelques assassinats et quelques tractations plus tard, une nouvelle élection est organisée et un nouveau président est élu. Le Canada peut maintenant entrer en scène.

Il y a une semaine, c’était les élections générales au Honduras. Il s’agissait des premières « véritables » élections depuis le coup d’État de 2009. Celles qui avaient eu lieu quelques mois après cet événement avait surtout servi à avaliser le putsch des élites. Xiomara Castro, l’épouse du président Zelaya renversé en 2009, était candidate à la présidence pour le parti LIBRE (Libertad y Refundacion). Au moment d’écrire ces lignes, le parti de la candidate Castro ainsi que d’autres formations politiques contestent les résultats de l’élection en raison des nombreuses irrégularités dont elle a fait l’objet.

Et si on donnait de l’argent à tout le monde

Les Suisses aiment les référendums. À chaque année, ils se déplacent à de multiples reprises pour donner leur avis sur des enjeux sociaux et politiques. Récemment, de nombreuses questions économiques ont été lancées. Au-delà des discussions à l’intérieur du pays, ces débats sont suivis et nourris par des intervenant.e.s de partout à travers le monde, curieux et attentifs aux orientations que prendra la Suisse.

Au mois de mars, appelés à se prononcer sur les rémunérations « abusives » des dirigeant.e.s d’entreprises cotées en bourse, plus des deux tiers des votes sont allés en faveur d’un meilleur contrôle de la part des actionnaires. La semaine dernière, c’était au tour d’une proposition de limiter les salaires des patrons à un maximum de 12 fois celui du plus petit salaire de leur entreprise à faire l’objet d’une consultation. Bien que l’initiative n’ait pas recueilli les majorités nécessaires pour devenir texte de loi, le sujet a permis de mettre en lumière quelques cas d’écarts de revenus indécents entre les patrons et les employé.e.s.