Ce que l’austérité change dans votre vie

Le gouvernement a réduit radicalement la croissance de ses dépenses, car il a décidé que nous devions collectivement nous serrer la ceinture. Comme la croissance de certaines dépenses en santé et en éducation est inévitable pour maintenir certains services, il faut carrément en couper ailleurs. On prétend que ça n’aura aucune influence sur les services reçus par la population. Toutefois, ce n’est pas ce que nous révèle l’analyse des montants d’argent que le gouvernement compte attribuer aux ministères cette année. Voyons qui seront les gens principalement touchés :

Les enfants en difficulté : On parle d’une diminution de 150 M$ du budget des commissions scolaires. Plus tôt ce mois-ci, la Commission scolaire de Montréal a d’ailleurs annoncé l’abolition de 25 postes qui viennent en aide directement aux élèves : des psychologues, des psychoéducatrices et des orthopédagogues… pourtant déjà cruellement en demande. On trouve des mesures similaires à Jonquière et à Longueuil où on coupe également des travailleurs sociaux et des techniciennes en éducation spécialisée. Avec les compressions à venir, d’autres réductions de services sont à prévoir.

Retour sur le dernier budget du Québec : les négos sont lancées…

Le dépôt du premier budget de Carlos Leitão a fait couler beaucoup d’encre. Après que le Vérificateur général du Québec ait décrit la situation budgétaire du Québec en des termes catastrophiques, le ton était résolument donné. En gros, ce budget a définitivement placé le Québec sur la voie de l’austérité tout en lançant des réformes structurelles majeures destinées à limiter durablement la capacité de l’État à remplir son rôle social.

Un volet peu discuté du budget fut toutefois celui de la prochaine négociation entre l’État et ses employé.e.s. En effet, le 31 mars prochain, la convention collective qui définit les conditions d’emploi des employé.e.s de l’État viendra à échéance. Le moins que l’on puisse dire, c’est que M. Leitão a placé ses billes.

Le prochain budget du Québec : vérité ou mensonge?

Mercredi prochain, le gouvernement Couillard déposera son premier budget. Avec son tout nouveau ministre des Finances, le premier ministre tentera de réaliser un tour de magie. À la fois faire adopter des coupures de 3,7 milliards $ tout en se défendant de proposer un plan budgétaire centré sur l’austérité. Avec un budget total de 73,7 milliards $, un tel serrement de ceinture représentera des compressions, pour une seule année, de l’ordre de 5 %.

L’heure est au décrochage

VictorVPhonograph

Qu’il s’agisse de rigueur budgétaire ou d’austérité, nous savons quelle direction entend prendre le gouvernement de Philippe Couillard dans les prochains mois.

Certain.e.s, l’IRIS notamment, sont d’avis qu’il s’agit d’un très mauvais choix de politique publique. Tel que nous l’anticipions il y a un an, la résorption trop hâtive du déficit budgétaire a nui à la relance économique, amenuisant ainsi les recettes de l’État et contribuant au maintien d’un déficit.

D’autres s’époumonent à faire écho aux nombreuses remises en question des politiques d’austérité qui nous viennent d’Europe et d’ailleurs. Le FMI, l’OCDE, la Commission européenne, les États-Unis ont tous remarqué que l’austérité apparaît comme contre-productive. Les plus dogmatiques des néolibéraux insistent pour garder le cap, mais ces institutions s'effraient de l'instabilité que pourrait générer l’accentuation des conséquences socio-économiques de ces politiques.

L’éternel retour du remède néolibéral

Vous souvenez-vous des programmes d’ajustement structurel? Imaginés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) à la fin des années 1980, ils permettaient à un pays de réduire sa dette à condition de procéder à des réformes qui, disait-on, encourageraient l’investissement étranger et favoriseraient ainsi  son « développement ». La Banque mondiale affirma à propos de ces programmes dans son rapport annuel de 1990 : « la réduction de la dette est un moyen et non une fin en soi ».

Dans les faits, la réduction de la dette a servi de prétexte pour faire reculer l’encadrement politique de l’économie à coup de diminution des dépenses publiques, de privatisations, de libéralisation financière et de dérèglementation des marchés. Bref, la dette a été dans les pays du Sud l’instrument de l’application du programme néolibéral, mis également de l’avant à l’époque dans les pays dits « développés » sous la houlette des Thatcher, Reagan, Mulroney et autres fervents défenseurs des vertus du libre-marché.

Sacrifier notre fromage pour nous protéger des Talibans?

En ces temps d’islamisation accélérée du Québec, on ne peut pas demander au gouvernement de tout faire. Bien entendu, dans un monde idéal, il s’inquièterait des conséquences de l’oléoduc à travers lequel Enbridge transportera du pétrole sale à travers le Québec et il cesserait aussi l’austérité budgétaire qui s’avère contre-productive tant d’un point de vue économique que des services à la population.

Mais, il faut savoir prioriser. C’est ainsi que le gouvernement s’est engagé dans la lutte aux signes religieux dans la fonction publique et que cette offensive occupe désormais une place prépondérante dans les débats de société.

Déficit zéro : Marceau démissionnera-t-il?

Nicolas Marceau

Le ministre des Finances et de l’Économie du Portugal, Vítor Gaspar, a démissionné la semaine dernière entraînant ce pays et l’Europe dans un nouveau psychodrame dont les principaux acteurs sont à nouveau l’austérité, la confiance des marchés et l’avenir de la zone euro. Et si au Québec Nicolas Marceau mettait le pied dans la même trappe d’austérité avec sa résorption précipitée du déficit, démissionnerait-il?

Depuis la présentation de son premier budget à l’automne dernier, le gouvernement Marois a été très clair à propos de l’équilibre budgétaire : il est exclu de déroger d’une quelconque façon à cette priorité. Il semble que le gouvernement y voit une condition à sa crédibilité économique. Il a donc maintenu l’objectif du gouvernement précédent d’un retour (inutilement) rapide au déficit zéro. Pour ce faire, le ministre des Finances et de l’Économie Nicolas Marceau s’est résolu à effectuer des coupures aussi douloureuses que douteuses, telles que celles dans l’aide sociale.

Énoncé printanier : la nouvelle qui n’aura surpris personne

Le ministre des Finances Nicolas Marceau a publié aujourd’hui à Québec un énoncé visant à mettre à jour le cadre budgétaire déposé à l’automne dernier. Le document évoque des revenus à la baisse et présente les moyens mis en œuvre par le ministre pour atteindre néanmoins l’équilibre budgétaire au cours de l’exercice 2013-2014.

L’approche du ministre semble par conséquent faire toujours bien peu de cas des conséquences infligées à l’économie québécoise par les politiques d’austérité, mais aussi de divers éléments macroéconomiques qui devraient pourtant l’inciter à davantage de prudence.

Rappelons que cette situation, la publication d’un énoncé budgétaire printanier, est exceptionnelle puisque la coutume parlementaire veut plutôt que ce soit le budget de l’année qui soit déposé à cette date. Cependant, à l’automne dernier, les mesures prises par le nouveau gouvernement, notamment au chapitre de la fiscalité, avaient motivé le dépôt d’un budget anticipé.

Budget fédéral : rompre avec l’austérité qui tue

Nos collègues du Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) publient aujourd’hui leur Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral (ABGF). Chaque année, cet exercice rigoureux, fruit d’une collaboration entre de nombreux économistes et groupes progressistes, permet de formuler une vision fort différente de celle que nous offre le gouvernement sur le budget fédéral à adopter.

L’opulence en temps de crise

La crise en Europe n’est pas qu’une calamité pour les investisseurs et les « super riches ». Le cas du Portugal est à cet effet révélateur. À l’heure où la population de ce pays est affectée gravement par d’intenses mesures d’austérité, quelques vieux routiers du capitalisme financier de ce pays récoltent les fruits de l’effort collectif.