Reculer 40 ans en arrière avec l’invisibilité du genre

Depuis la crise économique de 2008, il n’y a qu’un seul mot sur les lèvres des dirigeants politiques et économiques de par le monde : austérité. Le Québec ne fait pas exception à la règle qui prévaut dans les économies dominantes. Ce n’est un secret pour personne, le dernier budget du Québec a mis les pierres d’assise d’un plan d’austérité pour les prochaines années et ce, même si le ministre des Finances Carlos J. Leitão se fait plus timide que certains dirigeants européens tant au niveau de la forme que du fond. C’est évident que les politiques qui sont anticipées pour le Québec ne seront pas aussi virulentes que celles appliquées en Grèce par exemple. Il n’en demeure pas moins que les mesures d’austérité partagent plusieurs points communs.

Toutes ces politiques se mettent en place sous couvert de l’inévitabilité, elles reposent sur des prémisses d’une vision économique néolibérale et elles n’épargneront personne. Ce dernier élément qui se retrouve le plus explicitement dans la maxime rhétorique, pour ne pas dire populiste, du «tout le monde doit se serrer la ceinture», est probablement l’aspect le plus pernicieux et le plus régressif des politiques d’austérité. En d’autres termes, elles tentent, et dans une certaine mesure réussissent, à s’implanter en prétextant être neutres. Elles sont mises en place sans considération des disparités sociales existantes au niveau socio-économique qui, souvent, se développent et se maintiennent par l’entremise de relations de pouvoir genrées ou encore racialisées.

Retour sur le dernier budget du Québec : les négos sont lancées…

Le dépôt du premier budget de Carlos Leitão a fait couler beaucoup d’encre. Après que le Vérificateur général du Québec ait décrit la situation budgétaire du Québec en des termes catastrophiques, le ton était résolument donné. En gros, ce budget a définitivement placé le Québec sur la voie de l’austérité tout en lançant des réformes structurelles majeures destinées à limiter durablement la capacité de l’État à remplir son rôle social.

Un volet peu discuté du budget fut toutefois celui de la prochaine négociation entre l’État et ses employé.e.s. En effet, le 31 mars prochain, la convention collective qui définit les conditions d’emploi des employé.e.s de l’État viendra à échéance. Le moins que l’on puisse dire, c’est que M. Leitão a placé ses billes.

Du « grand fiou » à la transition

Vous êtes ministre des Finances et vous annoncez à grands cris une catastrophe à venir. Lorsque vous présentez finalement des changements plus timides, tout le monde pousse un grand « Fiou! » de soulagement : on l’a échappé belle. Personne ne porte alors attention aux transformations bien réelles en cours. De toute évidence, Carlos Leitão connaît bien cette stratégie baptisée « le grand fiou » par le groupe d’humoristes Les Zapartistes.

Budget Leitão : faire l’austérité sans la nommer

Avant le dépôt du budget, comme pendant sa présentation, le ministre des Finances Carlos Leitão a parlé de rigueur et de sérieux, mais jamais d’austérité. Pourtant, il est bien question d’austérité dans ce budget, plusieurs ministères obtiendront moins d’argent l’an prochain qu’ils n’en ont cette année. Voici les compressions :