Un pas de plus vers le libre-échange entre le Canada et l’Europe

Vendredi dernier était signé à Ottawa l’Accord économique et commercial global (AECG) par le premier ministre canadien Stephen Harper, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, ainsi que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe, en préparation depuis cinq ans, doit encore subir une révision juridique puis être traduit avant d’être ratifié par les chefs des gouvernements de l’Union européenne et approuvé par les provinces canadiennes. En ce sens, « une route encore longue » comme le disait Éric Desrosiers dans Le Devoir nous sépare de l’entrée en vigueur officielle de cet accord qui couvre « le commerce des biens et services, les contrats publics, la durée des brevets pharmaceutiques, les produits agricoles, la mobilité de la main-d’œuvre, la culture, ainsi que la délicate question des obstacles au commerce que peuvent constituer les différences de normes et de règles. » Il n’est cependant pas trop tôt pour mesurer les effets d’un tel accord sur l’économie et la population canadiennes. Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) publiait la semaine dernière une analyse du texte de l’accord dans laquelle elle met en lumière les aspects les plus préoccupants de l’accord, que nous reproduisons partiellement dans les lignes qui suivent.

Gaza : un peuple sous les bombes

En Palestine, l’histoire semble avoir oublié de bouger. Elle est au neutre, incapable de se déplacer, résolument prisonnière d’une tragédie. Depuis l’élection du Hamas dans Gaza en 2006, les opérations punitives se multiplient contre ce petit territoire de 360 km² dans lequel s’entassent 1,7 millions d’habitant.e.s. Le nom donner à ces opérations par l’armée israélienne a de quoi faire frémir : « Pluies d'été » en 2006, « Plomb durci » en 2008-2009, « Pilier de défense » en 2012, « Bordure de protection » en 2014. Chaque fois, il est question de punir collectivement une population captive, enfermée entre un mur de sécurité et la mer, dans ce qui lui reste de territoire.

On se compare, on ne se console pas

En début d’année, une vaste majorité de pays ont dénoncé les lois et la répression homophobe de la Russie. Pour certain.e.s, la dénonciation aurait pu aller plus loin, des groupes appelant même au boycott des Jeux olympiques de Sotchi. Les images de répression nous venant de la Russie n’étaient pas accompagnées de beaucoup d’amour ou de tolérance envers l’homosexualité. On a hissé le drapeau arc-en-ciel sur le Parlement à Québec, à Queen’s Park…  mais Rob Ford n’était pas convaincu.

La démesure du traitement violent observée en Russie n’a rien à voir avec ce qui se passe au Canada et au Québec. C’est vrai. Mais l’expression « lorsque l’on se compare, on se console » n’est pas appropriée pour toutes les situations. Une violence motivée sur quelque chose d’aussi archaïque que l’homophobie entre dans cette catégorie. Quelques semaines, pour ne pas dire quelques jours, avant que les drapeaux se hissent, plusieurs voies de fait, fort probablement motivées par l’homophobie, ont été rapportées dans le Village à Montréal. Ces événements ont fait la manchette, mais ce n’est pas toujours cas. Quelle est la situation au Canada et au Québec par rapport aux crimes motivés par une haine de l’homosexualité? Sommes-nous sur la bonne voie pour éliminer cette forme de crime haineux?

Le Costa Rica : athlétique et heureux?

Le Costa Rica s’est attiré la sympathie de bien des fans de soccer à travers le monde dans les dernières semaines alors que son équipe nationale a atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde. Samedi, la puissante équipe des Pays-Bas, finaliste en 2010, a eu besoin de tout son petit change pour venir à bout des Costaricains en tir de barrage. Mais tout ça n’est pas la seule raison d’être impressionné par la petite république d’Amérique centrale. 

Carton jaune pour la Coupe du monde

Le niveau d’enthousiasme de toute amatrice ou amateur de soccer qui se respecte suit une trajectoire ascendante à l’approche de la Coupe du monde de la FIFA, qui se déroulera cette année du 12 juin au 13 juillet au Brésil. Cette fébrilité ne saurait toutefois nous faire oublier les travers de la planète foot ainsi que les paradoxes et les scandales que comporte invariablement ce type d’événement.

La fin du centre?

Les résultats aux élections européennes ont de quoi décourager. En particulier, la montée à 25% du Front national (FN) en France qui est accompagnée d’une ascension de partis équivalents au Danemark, au Royaume-Uni et en Autriche. Cette percée, même si dans un contexte d'élections rarement considérées importantes par les électrices et électeurs européens inquiète à juste titre. Par ailleurs, on note aussi qu’en Grèce c’est le parti de gauche Syriza qui est arrivé premier avec près de 30% des voix. Pendant ce temps, les « grands partis » traditionnels essuient des défaites historiques. Ces résultats sont symptomatiques d’un changement politique qui ne touche pas que l’Europe. Il est bien réel chez nous aussi. Il est possible que nous arrivions à une période où l’hégémonie des partis centristes tire à sa fin.

Le Godzilla de la mondialisation

Que se passe-t-il avec la mondialisation? Vingt ans après que ce concept triomphaliste se soit imposé au cœur des préoccupations des sociétés occidentales, on constate chaque année plus clairement que tant l’abolition des frontières entre les peuples que la prospérité pour tout le monde étaient un mirage. On a pourtant bel et bien mondialisé des choses. Mais pas ce qu’on nous promettait.

Au courant des années 90, la mondialisation succède à la guerre froide au sommet des priorités des affaires du globe. Le capitalisme anglo-saxon cherche à s’étendre sur le monde entier. Rapidement, des mouvements sociaux s’organisent contre cette réorganisation de la société à coup de traités de libre-échange. C’est l’apparition de l’anti-mondialisation. Quelques années plus tard, ça sera l’arrivée des « altermondialistes » qui ne s’opposent plus comme tel à la mondialisation, mais qui en proposent une qui serve les êtres humains avant les marchandises.

Malgré le frette et les barbares

La chanson « Les Yankees », de Richard Desjardins, est un chef-d’œuvre. Elle raconte en poésie ce qu’est l’impérialisme et le colonialisme à travers le récit d’un débarquement de marines au sud du continent. La chanson fait écho à une longue tradition de dépossession en Amérique latine, une sombre tradition à l’origine de l’expression « République de bananes ». On avait jadis attribué ce surnom au Honduras à l’époque où une compagnie bananière fonctionnait comme le véritable pouvoir à l’intérieur d’un État dirigé par un gouvernement de marionnettes. Mais qui sont vraiment ces « yankees »?

Pauvreté : ce que le Brésil peut nous apprendre

Depuis dix ans, le Brésil mène une expérience de politique publique intéressante sur la lutte à la pauvreté. Le Québec gagnerait à s’inspirer de certains aspects du programme appelé Bolsa família(littéralement : bourses familles)qui est loin d’être parfait et qui n’a rien de révolutionnaire, mais dont les résultats sont très parlants.

Peu après son arrivée au pouvoir, le gouvernement Lula a implanté le programme Bolsa família que la présidente actuelle Dilma Roussef vient de bonifier. Il s’agit simplement de verser de l’argent aux personnes les plus pauvres. Il vise spécifiquement les familles avec enfant(s) de moins de 17 ans gagnant moins de 65$ par mois. En moyenne, on leur verse environ 70$ mensuellement (montant qui varie en fonction de la situation économique et du nombre d’enfants). Les personnes gagnant moins de 35$ par mois n’ont pas besoin d’avoir d’enfant pour recevoir le montant.

L’AECG : une menace à l’agriculture québécoise

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À la mi-octobre, une entente sur les principaux éléments de l’Accord économique et commercial global (AECG) a été conclue entre le gouvernement canadien et l’Union européenne. Ce traité de libre-échange a été présenté comme une opportunité en or d’accroitre le commerce des denrées agricoles, en particulier celles provenant du secteur céréalier. Dans le cadre de l’AECG, les produits agricoles canadiens verront leurs droits de douane réduits de 95%. Le gouvernement assure que l’élimination de ces tarifs bénéficiera également aux industries bovine et porcine en augmentant leur exploitation.

Tant pis pour les fromages du Québec

Au chapitre du fromage, le gouvernement se fait moins rassurant. L’AECG devrait permettre l’entrée au pays de quelque 17 700 tonnes additionnelles de fromages provenant d’Europe. Les producteurs laitiers et fromagers québécois ont fortement réagi à cette nouvelle et ont laissé savoir que ça n’avait selon eux « carrément pas d’allure ». Cette mesure affectera d’ailleurs directement les producteurs fromagers du Québec, où se trouve 60 % de la production de fromages fins du Canada.

La politique du charognard

Le 28 juillet 2009, l’armée du Honduras décide d’en finir avec l’élan démocratique du pays. Coup d’État. On attrape le président chez lui en pyjama, on le met dans avion et on l’expédie à l’étranger. Les classes dominantes du Honduras ne voulaient plus rien savoir de ce président, Manuel Zelaya, qui s’était mis en tête de réécrire la Constitution du pays, le 2e plus appauvri des Amériques, après Haïti. Quelques assassinats et quelques tractations plus tard, une nouvelle élection est organisée et un nouveau président est élu. Le Canada peut maintenant entrer en scène.

Il y a une semaine, c’était les élections générales au Honduras. Il s’agissait des premières « véritables » élections depuis le coup d’État de 2009. Celles qui avaient eu lieu quelques mois après cet événement avait surtout servi à avaliser le putsch des élites. Xiomara Castro, l’épouse du président Zelaya renversé en 2009, était candidate à la présidence pour le parti LIBRE (Libertad y Refundacion). Au moment d’écrire ces lignes, le parti de la candidate Castro ainsi que d’autres formations politiques contestent les résultats de l’élection en raison des nombreuses irrégularités dont elle a fait l’objet.