Pas de solidarité sans sécurité

Partout la haine et le repli menacent de prendre le dessus. Partout les politicien·ne·s n’hésitent pas à se lancer dans une surenchère raciste. Donald Trump a été élu en dépit d’une rhétorique xénophobe. Son écho est donc si important que tenir des propos racistes de manière décomplexée n’empêche pas d’accéder à la Maison-Blanche.

Trump, les libéraux et l’inutilité économique des femmes

Simone de Beauvoir a dit un jour : « rien n’est définitivement acquis. Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». Ça y est. Nous y sommes.

Lundi de la semaine dernière, au lendemain du 44e anniversaire de la décriminalisation de l’avortement aux États-Unis, et seulement deux jours après une marche historique où des millions de femmes à travers le monde ont manifesté pour les droits des femmes, Trump a signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Un semaine plus tard, il annonçait fièrement la nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême, un juge reconnu pour son hostilité envers les droits des femmes. 

Résolution 2017 : Combler le vrai déficit

« Des sans voix, ça n’existe pas vraiment. Il n’y a que des gens qui sont délibérément réduits au silence ou qu’on préfère ne pas entendre. »  — Arundhati Roy

 

À quelques jours de l’inauguration du nouveau président des États-Unis, après l’étrange élection de laquelle Donald Trump est sorti vainqueur, l’heure est au bilan pour bien des États-unien·ne·s. En ce début d’année 2017, l’heure est aussi au bilan pour de nombreux autres citoyen·ne·s à travers le monde. Ce n’est pas surprenant, considérant le rôle géopolitique de cet imposant voisin. N’oublions toutefois pas qu’entre janvier et décembre 2016, les électeurs d’une vingtaine d’autres pays ont également eu à élire des personnes pour les représenter à la tête de leur État respectif. Examinons ces données électorales dans leur contexte socioéconomique : certains constats qui vont à l’encontre des idées reçues s’imposent.

Le centre et ses impasses contre l’envie de rupture

Depuis l’élection étatsunienne de novembre dernier, comme plusieurs j’imagine, je ne cesse de ressasser certaines réflexions. Quelques jours avant Noël, mon collègue Guillaume Hébert s’est commis dans un texte critique à l’endroit des élites politiques, dénonçant leur responsabilité dans la montée des mouvements d’extrême droite. Je ne reprendrai pas dans ce billet son analyse, mais le texte de mon collègue m’a donné l’occasion de mettre un peu d’ordre dans ma tête. 

 

Trump président : à qui la faute?

Si le système électoral étasunien avait été un peu plus sensé, Hillary Clinton serait maintenant présidente. En effet, celle qui représentait la continuité de Barack Obama a gagné, de peu, le vote populaire, ce qui aura été insuffisant pour lui ouvrir les portes du Bureau ovale à cause du système des grands électeurs.

 

Wall Street sera-t-elle satisfaite du résultat de l’élection?

Selon le magazine Fortune, le secteur financier étasunien aurait globalement versé près de 800 millions de dollars américains à des candidatures ou des partis en vue de l’élection présidentielle aux États-Unis, un montant en hausse de 35 % par rapport à 2008. Et comme on le sait, c’est le camp démocrate qui reçoit la part du lion de cette manne financière. Ceci dit, une victoire de Donald Trump importunerait-elle vraiment Wall Street?

 

Y a-t-il un avenir pour les Olympiques?

Soyons clairs, j’aime les Olympiques. Sans être un mordu, il me semble que chaque édition nous offre son lot de performances époustouflantes et de grands exemples d’esprit sportif dans un contexte politique souvent complexe. Bien sûr, tout cela est présentement entaché par de nombreux scandales de dopage, tous sports confondus, ce qui montre bien qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Comité international olympique (CIO). 

 

Voter Clinton, voter Trump… ou se radicaliser ?

La semaine prochaine des dizaines de milliers de personnes participeront au Forum social mondial (FSM) à Montréal, le premier à se tenir dans un pays du Nord. Le FSM a été fondé dans le sud du Brésil pour donner la réplique au Forum économique de Davos qui se tient chaque année en Suisse. Si les élites d’affaires se rassemblent chaque année pour décider de l’avenir du monde, pourquoi les mouvements sociaux n’en feraient pas autant? Les bonzes du capitalisme d’un côté et les irréductibles de la démocratie de l’autre.

 

Sang neuf et vieilles idées : Néocolonialisme à la Banque Mondiale

Paul Romer est le nouvel économiste en chef de la Banque mondiale (BM). Il est un économiste de terrain qui trouve que trop de ses collègues se cachent derrière le « mathiness », soit l’utilisation d’équations dans l’objectif de cacher des arguments idéologiques derrière une impression de rigueur, de complexité et d’inévitabilité. Ce qui l’intéresse, lui, c’est ce qui se passe pour vrai, comment l’application de la théorie se déploie. Et son cheval de bataille, c’est le développement économique et social à travers des « charter cities », soit des villes-projet. Avec cette nouvelle nomination, attendons-nous à ce que la BM change sa stratégie d’aide des pays en voie de développement et passe de l’austérité des programmes d’ajustements structurels aux villes-projet. Est-ce une bonne nouvelle?

Brexit : Plus pour les banques, moins pour les citoyens

Depuis que le Brexit l’a emporté au Royaume-Uni, les marchés financiers ont été particulièrement inquiétants pour le gouvernement anglais. La livre sterling a chuté de 9 %  par rapport à l’Euro. La valeur des actions des banques anglaises a connu une baisse de 20 %. Pire, les investissements en propriété commerciale ont connu une baisse de 50 % dans les 3 premiers mois de 2016 (soit avant le référendum). Considérant que depuis 2009 ces investissements représentaient 45 % de la valeur des transactions britanniques vendues, on peut comprendre la Banque d’Angleterre de s’inquiéter. De plus, les compagnies Standard life et Aviva Investor ont annoncé le gel de leurs fonds immobiliers pour éviter l’afflux de demandes de retrait. 

 

Le FMI contre le néolibéralisme?

Dans le plus récent Finance and Development, le magazine du Fonds Monétaire International (FMI), trois chercheurs du FMI signent un texte au titre étonnant : Neoliberalism : Oversold?. Les chercheurs qui, comme à l’IRIS, ont une posture critique face au néolibéralisme depuis un moment vivent toujours une satisfaction un peu malsaine à lire ce genre d’articles. L’envie de crier : « On vous l’avait bien dit! » aux deux lignes, par exemple. Cela dit, le FMI n’a pas, en lui-même, plus de crédibilité aujourd’hui quand il doute du néolibéralisme qu’hier quand il l’imposait dans certains pays de la planète. Il est néanmoins intéressant de voir quels chemins parcourent les chercheurs pour trouver aujourd’hui des défauts à cette doctrine qui hier séduisait tant leur organisation.