Hydrocarbures: ne pas laisser l’industrie à elle-même

Chaque année, l’Institut Fraser mène un sondage auprès des dirigeants d'entreprises pétrolières et gazières afin de déterminer où sont les endroits les plus intéressants pour les investissements de cette industrie. Cette année le «  Global Petroleum Survey » réunit les opinions de représentants de 762 entreprises locales ou internationales.

Depuis deux ans, aux yeux de l'Institut Fraser basé à Calgary, le Québec fait piètre figure. L’an dernier, il occupait la 101e place et cette année, il se place au 141e rang sur 157. Ainsi,  il y aurait sur la planète 140 lieux (provinces ou pays) qui ouvriraient plus facilement ses portes aux hydrocarbures que le Québec.  Voyons pourquoi :

Les effets de la déréglementation sur la tragédie de Lac-Mégantic

Alors que les gouvernements québécois et canadien se font une guerre politique sur qui et comment doivent être dédommagés les habitant.e.s de Lac-Mégantic et qu’un autre train contenant des matières dangereuses a déraillé en Alberta, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) dévoile aujourd'hui un rapport qui établit des liens entre la déréglementation du secteur ferroviaire et la tragédie de Lac-Mégantic. Le rapport est disponible ici.

Bien qu’il soit trop tôt pour dresser un bilan complet, le rapport a le mérite de poser plusieurs questions sur le rôle du gouvernement fédéral dans la déréglementation de l’industrie ferroviaire. 

Oléoduc versus train, un faux débat

Depuis la tragédie de Lac-Mégantic, une question revient constamment en matière de transport de pétrole. Vaut-il mieux transporter du pétrole par train ou par oléoduc? En fait, il s’agit d’un faux débat.

Tous les oléoducs prévus et annoncés par l’industrie pétrolière canadienne ne suffiraient pas à écouler les capacités de production de pétrole des sables bitumineux.  Les estimations de l’Institut canadien de recherche énergétique (CERI) indiquent que la production de pétrole provenant des sables bitumineux excédera en 2013  2,5 millions de barils par jour.  Selon  les projections liées aux annonces de l’industrie, la production issue des sables bitumineux atteindra autour de 9,2 millions de barils par jour.

Une première réflexion à mon retour de Fort McMurray

Fort McMurray

La tragédie de Lac-Mégantic soulève de nouveau la question de notre dépendance au pétrole. Les uns en profitent pour vanter les mérites des oléoducs d'Enbridge et cie, les autres questionnent plus profondément notre pétrodépendance ainsi que les coûts environnementaux et sociaux de l'extraction, du transport et de l'usage massif de formes de plus en plus extrêmes d'hydrocarbures.

Le débat est lancé et il engage l'avenir de l'humanité et de la biosphère. Si l'on se fie à ce que nous disent les climatologues, l'essentiel du pétrole "non-conventionnel" – les hydrocarbures extrêmes – doit rester sous terre si nous ne voulons pas pousser le changement climatique au-delà d'un seuil de non-retour catastrophique. Il va donc falloir compter uniquement sur les sources conventionnelles existantes pour opérer notre transition globale hors du pétrole, fermer le début d'extraction des formes extrêmes comme les sables bitumineux et le pétrole de schiste du Dakota. J'en aurais beaucoup à dire sur cette transition et les limites de toute stratégie qui repose uniquement sur des utopies technologiques et qui ne pense pas le changement d'un régime économique dépendant de la croissance. Mais pour le moment un simple constant, un message.

Qu’est-ce que la tragédie des biens communs?

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La tragédie des biens communs (en anglais tragedy of the commons) est un concept utilisé pour évoquer les conséquences néfastes du mélange de la recherche de profit individuel et de l’utilisation de ressources communes gratuites. Cette interprétation du rapport entre marché et environnement est fort populaire chez les analystes anglo-saxons et soulève des arguments forts importants. Cependant, nous verrons aussi en quoi elle est limitée.

Stratégie énergétique 2015-2025 du Québec : levier économique ou environnemental?

Ce jeudi, le gouvernement québécois annonçait une  tournée provinciale pour déterminer les suites de sa stratégie énergétique pour la période de 2015 à 2025.  Ces consultations seront présidées par Roger Lanoue, ancien vice-président d’Hydro-Québec et Normad Mousseau, professeur universitaire et auteur de plusieurs livres notamment : Au bout du pétrole, tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique et La révolution des gaz de schiste. Elles ont pour but définir la volonté gouvernementale dans la gestion des ressources énergétiques du territoire. Le mandat officiel est disponible ici.

Notons qu’à son instauration en 2006 la stratégie énergétique du Québec avait les lignes directrices suivantes :

–          Renforcer l’approvisionnement énergétique
–          Utiliser l’énergie comme un levier économique

Tarifs d’électricité : l’indexation est un gel comme les autres

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L’électricité coûtera bientôt plus cher, mais nous parlons en fait d’une baisse de tarifs puisque ce « plus cher » sera moins cher que le « plus cher » prévu par le gouvernement précédent. Tel est l’argument du ministre des Finances Nicolas Marceau pour nous convaincre que sa promesse électorale de geler les tarifs d’électricité a été maintenue. Il faut dire que l’indexation est le nouveau gel, comme nous l’a démontré le résultat du Sommet sur l’enseignement supérieur qui a eu lieu en février 2013.

Mais au-delà de ce jeu à propos des termes, cette décision laisse de côté le fait que le gouvernement a peu de marge de manœuvre pour déterminer la hauteur de la facture d’électricité des ménages. En effet, c’est plutôt la Régie de l’énergie qui détermine les tarifs pour toutes les catégories d’utilisateurs (à l’exception des contrats secrets). Le seul facteur contrôlé par l’Assemblée nationale est le tarif du bloc patrimonial. Viennent ensuite s’ajouter les coûts de l’énergie achetée en sus de ce bloc, les frais de transport, d’entretien des lignes, les projets d’économie d’énergie, le coût de la main-d’œuvre, etc. Ainsi, lorsque le gouvernement parle de hausser, de geler ou même de baisser le coût de l’électricité, il ne parle que de la variation d’une seule composante de ce qui sera chargé aux clients.

L’aveuglement volontaire des promoteurs du projet d’oléoduc 9b

Mercredi dernier, un regroupement patronal accompagné d’un syndicat de l’énergie s’est dit en faveur de l’inversion de l’oléoduc 9b de l’entreprise Enbridge, qui doit apporter le pétrole des sables bitumineux au Québec.

Mercredi dernier, un regroupement patronal accompagné d’un syndicat de l’énergie s’est dit en faveur de l’inversion de l’oléoduc 9b de l’entreprise Enbridge, qui doit apporter le pétrole des sables bitumineux au Québec. Si selon nous, la preuve de la nécessité d’encourager l’expansion des sables bitumineux et de perpétuer l’industrie pétrochimique reste à faire, il est troublant de constater l’incapacité de ces acteurs économiques traditionnels à élargir la réflexion au-delà des questions de produit intérieur brut (PIB) et d’emplois. Pas la moindre mention de « gaz à effet de serre », ni de « changements climatiques » dans le long communiqué. Or, le projet d’inversion de la ligne 9b soulève des enjeux de société autrement plus vastes que le discours classique des chambres de commerce.

Qu’est-ce que les changements climatiques?

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Le débat québécois sur l’exploitation pétrolière arrive à un moment de l’Histoire où l’utilisation de combustibles fossiles a déjà sensiblement altéré l’équilibre chimique de l’atmosphère, réchauffant la planète de 0,8 °C depuis le début de l’ère industrielle. Bien que nous soyons déjà entrés dans l’ère des conséquences, il nous est encore possible de limiter la magnitude des dégâts à venir. Dans ce contexte, revisiter les fondements de la science climatique moderne peut aider à prendre des décisions éclairées. En voici une brève synthèse.

Nouveau système de redevances minières : beaucoup de bruit pour presque rien

Hier le gouvernement du Parti Québécois annonçait un nouveau régime de redevances minières. Cette proposition dite « hybride » s’inspire de deux systèmes de redevances plus importants, celui fondé sur les profits et le système basé sur l’extraction. Ce court texte tentera de démystifier ces formes de calcul de redevances afin de bien analyser la décision du gouvernement et ce qu’elle implique.

Hier le gouvernement du Parti Québécois annonçait un nouveau régime de redevances minières. Cette proposition dite « hybride » s’inspire de deux systèmes de redevances plus importants, celui fondé sur les profits et le système basé sur l’extraction. Ce court texte tentera de démystifier ces formes de calcul de redevances afin de bien analyser la décision du gouvernement et ce qu’elle implique.

Petite mise au point importante, tout système de redevances minières doit composer avec le marché des métaux qui connaît des hausses et des baisses cycliques. Quand les prix des métaux sont élevés, les minières ont tendance, naturellement, à générer plus de bénéfices que lorsque les prix sont bas. Les systèmes de redevances sont ainsi affectés par ces fluctuations.

Changements climatiques : l’«exagération» selon Joe Oliver

Le 11 avril dernier, le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver, était de passage à Montréal pour faire la promotion des sables bitumineux. À cette occasion, il a fermé la porte à tout plafond strict d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et a affirmé que selon les scientifiques, nos peurs sur les changements climatiques étaient « exagérées ». Une affirmation qu’il a refusé de retirer encore la semaine dernière.