La leçon d’organisation du Conseil du Patronat | Recension et commentaire du livre : Ghislain Dufour. 2016. Dans les coulisses du patronat. Brins de mémoires 1969-2000.

C’est en plein milieu des années 1960 que le milieu des affaires québécois a commencé à s’organiser sous forme de groupe de pression. À ce moment, les pouvoirs publics déployaient des projets et mettaient en œuvre des réformes législatives qui favorisaient le développement humain et social de la population. Aussi étonnant que ça puisse paraître, ce sont même le gouvernement Lesage et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) qui ont demandé à dialoguer avec un interlocuteur qui agirait à titre de porte-parole patronal : de là est né le Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Le FMI contre le néolibéralisme?

Dans le plus récent Finance and Development, le magazine du Fonds Monétaire International (FMI), trois chercheurs du FMI signent un texte au titre étonnant : Neoliberalism : Oversold?. Les chercheurs qui, comme à l’IRIS, ont une posture critique face au néolibéralisme depuis un moment vivent toujours une satisfaction un peu malsaine à lire ce genre d’articles. L’envie de crier : « On vous l’avait bien dit! » aux deux lignes, par exemple. Cela dit, le FMI n’a pas, en lui-même, plus de crédibilité aujourd’hui quand il doute du néolibéralisme qu’hier quand il l’imposait dans certains pays de la planète. Il est néanmoins intéressant de voir quels chemins parcourent les chercheurs pour trouver aujourd’hui des défauts à cette doctrine qui hier séduisait tant leur organisation.

 

Et si on nationalisait Uber?

Le conseil général du PLQ de la fin de semaine nous a donné à voir de bien drôles de scènes. Pendant que le premier ministre voulait faire peau neuve en abordant les deux années qui le séparent des prochaines élections comme le champion de l’éducation, c’est un tout autre débat qui a finalement monopolisé l’attention. Pour ou contre Uber?

Priorité aux créanciers

On ne peut reprocher sa constance au gouvernement. Depuis la dernière élection, les choses ont été mises au clair : les dépenses sociales de l’État doivent être sévèrement amputées afin de « reconquérir notre marge de manoeuvre ». La logique est simple, si Québec veut pouvoir dépenser dans l’avenir, il faut couper aujourd’hui.

 

L’histoire ne se répète pas mais elle se ressemble

L’annonce cette semaine de la publication des Panama papers par un consortium médiatique semble avoir eu l’effet d’une bombe, voire d’une surprise pour plusieurs personnes. À moins que l’on ait omis de me spécifier que nous n'étions plus dans le capitalisme et que la tendance de ce dernier à se financiariser de plus en plus n’était qu’un leurre pour vendre plus de livres critiques d’économie, il n’y a pas grand-chose de surprenant. 

Le Québec, champion mondial de l’économie sociale

Le Québec figure parmi les endroits au monde où l’économie sociale est la plus florissante. Il est d’ailleurs souvent pris en exemple lors d’événements internationaux ou d’études portant sur ce thème dans le but de comprendre quelles sont les structures et les cultures propices à l’émergence et au développement d’une telle économie. Des pays comme la Corée du Sud, l’Espagne ou la France considèrent donc le Québec comme un exemple à suivre en matière d’économie sociale. Mais ici, connait-on vraiment notre économie sociale? Et plus important, qu’est-ce que cela apporte au développement social et à la richesse collective?

L’argent virtuel, vive le progrès?

Quand j’étais jeune, mes parents me donnaient 5$ cash chaque semaine. CASH! Pas un chèque, pas un virement bancaire, pas une promesse de m’acheter quelque chose à 5$ plus tard. Un rectangle de papier bleu, avec un bonhomme d’un côté et un geai bleu de l’autre. Une autre raison de (bientôt?) me sentir vieille. En effet, l’idée d’abolir la représentation physique de l’argent circule de plus en plus. Vos portefeuilles n’en seront que plus minces, et vos transactions, plus traçables. Mais est-ce vraiment juste ça que ça changerait?

 

Six observations sur Uber

1- Une image qui séduit

Uber, c’est un joli nom. [You-beur], un peu moins. Mais s’il faut concéder une chose à cette puissante entreprise transnationale, c’est son habilité pour les relations publiques. Les porte-paroles d’Uber sont jeunes, dynamiques et toujours gentils. Même Eugénie Bouchard aime Uber. L’entreprise a vite compris qu’elle pouvait séduire des générations de nouveaux consommateurs et consommatrices en se faisant le porte-étendard d’une avancée technologique d’une infinie coolness qui vient, lentement mais sûrement, supplanter les vieux et dispendieux chauffeurs de taxis qui, on s’en doute, auront tôt fait de rejoindre les calèches dans le Vieux-Québec. Uber, dit-on, est le digne représentant d’une nouvelle « économie du partage ».

Top 100 des PDG: toucher le gros lot en une journée

Chaque année, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) lance son palmarès des PDG canadiens les mieux payés. Dans l’édition 2016, on apprend que le top 100 se partagera la coquette somme de 896 M$. Avec une rémunération moyenne de 8,96 M$ par PDG, ces derniers auront accumulé l’équivalent du salaire annuel moyen des Canadien.ne.s et en seulement 1 journée et demi de travail.  

Maintenant 700 milliards dans les coffres des entreprises

Début 2015, l’IRIS publiait une note socio-économique sur la surépargne des entreprises canadiennes, c’est-à-dire l’accumulation démesurée d’actifs liquides par les grandes entreprises. Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) publiait à son tour une étude de ce phénomène. Les constats sont similaires mais la surépargne atteindrait désormais 700 milliards de dollars.