Le choix de l’austérité

Au printemps 2013, nous avons publié une étude portant sur la trajectoire de l'économie canadienne et québécoise depuis la crise de 2008. Ce soir, je participerai à une émission spéciale de deux heures sur RDI animé par Anne-Marie Dussault et Gérald Fillion où nous débatterons de l’austérité. Pour l’occasion, j’ai décidé de mettre à jour les données de cette étude pour voir comment avait évoluée la situation.

Une marque nommée Montréal

Voici enfin venu le Grand Prix de Formule 1, grand-messe annuelle de l’automobile et de la vitesse où l’on oublie momentanément l’existence des gaz à effet de serre pour mieux satisfaire notre désir ardent de voir des bolides tourner en rond pendant deux jours. L’année dernière à pareille date, le maire Denis Coderre annonçait fièrement qu’une nouvelle entente de dix ans avait été conclue avec l’entreprise du milliardaire Bernie Ecclestone. « Cela signifie que Montréal fait partie des ligues majeures de la course automobile […]. C’est une belle fenêtre sur le monde. On est une métropole qui veut s’investir dans des projets afin d’être une plaque tournante. »

La dette, l’OCDE et le FMI

Francis Vailles a fait paraître vendredi dernier une série d’articles à propos de la dette du Québec. Celui qui a le plus circulé propose des réflexions très intéressantes quant à la dette et à la question des régimes de retraite. Il apporte quelques faits nouveaux, bien que le gouvernement du Canada les ait déjà soulevés dans un de ces documents budgétaires, qui vont en somme dans la direction générale de nos publications récentes sur le sujet, bien que nos interprétations, sans surprise, diffèrent.

La croissance à tout prix

Les dernières semaines nous ont gâté en matière de bonnes nouvelles économiques. À Québec, l’entreprise suédoise IKEA ouvrira enfin un centre de cueillette pour les commandes faites en ligne ou par téléphone. À Montréal, non seulement le gouvernement du Québec a éliminé les restrictions concernant les heures d’ouverture des commerces de détail pour certains quartiers du centre-ville, mais en plus, l’entreprise Carbonleo a annoncé qu’elle consacrerait 1,7 milliard de dollars à la construction du centre Royalmount à l’angle des autoroutes 15 et 40, « un pôle urbain multifonctionnel d’avant-garde » qui comprendra non moins de 160 boutiques spécialisées, plus d’une cinquantaine de restaurants, deux hôtels, une salle de spectacle de 3000 places de même qu’un centre aquatique. Difficile dans ces circonstances de contenir son enthousiasme. Pour les plus rabat-joie, sachez que bon an mal an, la consommation des ménages représente environ les deux tiers du produit intérieur brut au Canada. Alors plus on consomme, mieux se porte l’économie !

Les politiques du gouvernement Harper ont réussi à diminuer les inégalités au Canada

Cela peut paraître antinomique de considérer que les politiques néo-libérales du gouvernement Harper auront comme effet de diminuer les inégalités au pays. Mais, comme toute politique, il faut souvent attendre quelques années avant de voir leur véritable effet. En 2010, ce gouvernement a décidé de changer la forme de la collecte de données de Statistique Canada, faisant passer le questionnaire long du recensement aux oubliettes, au profit d’une nouvelle forme de collecte de données : l’Enquête Nationale auprès des Ménages (ENM).

Une rigolade en période austère

Les écoles qui arrêtent de servir des repas aux élèves qui ne mangent pas à la maison. Les services aux enfants en difficulté qui sont coupés. Les personnes âgées qui n’ont droit qu’à un bain par semaine dans des centres hospitaliers de longue durée. Les hôpitaux qui voient les délais s’allonger dans les résultats de laboratoire puisqu’ils ont coupé dans les postes techniques pour éviter de couper dans les soins de première ligne. Le logement social qui est sous-financé. Les lieux de concertation régionale qui sont abolis. L’austérité, ce n’est pas une affaire drôle. Et pourtant, mardi prochain, des personnes drôles chercheront à faire rire en en parlant.

SAQ: Confondre désaccord et erreur méthodologique

Samedi dernier, Vincent Geloso a ouvert son blogue à Yvan Stringer, professeur d’économie à HEC Montréal. La raison : permettre à ce dernier de répondre à une lettre que j’ai publiée dernièrement dans La Presse, lettre qui elle-même était une réplique à un premier papier écrit par M. Stringer dans lequel il critiquait avec force la méthodologie d’une étude que j’ai co-signée et qui portait sur la privatisation de la SAQ.

L’équilibre budgétaire : un prétexte?

L’équilibre budgétaire qui a été au cœur du discours gouvernemental est un prétexte qui n’a rien à voir avec la plupart des mesures implantées en son nom. Le but n’était pas d’économiser, c’était de continuer la transformation de l’État entreprise depuis Jean Charest: gérer les services publics comme une entreprise privée. Le déficit servait simplement à faire peur pour pouvoir imposer les mesures.