L’Institut économique de Montréal (IEDM) n’a pas digéré la volte-face de Philippe Couillard dans le dossier de l’exploration et de l’exploitation pétrolière sur l’île d’Anticosti. Pas plus que le rejet par les maires des 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal du projet de pipeline d’Énergie Est, qui vise à acheminer du pétrole de l’Ouest canadien vers le terminal de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick via de nombreuses municipalités du Québec. Dans le but de faire contrepoids à autant d’hérésie, l’IEDM a donc sollicité l’aide d’un allié qu’il savait ne pouvait les trahir : le sondage d’opinion.
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Sortir du pétrole… et de l’automobile
Le souvenir de la COP 21 plane au-dessus du plus emblématique des salons automobiles nord-américains, qui s’est ouvert hier à Detroit au Michigan. À Paris, il y a un mois, la 21e Conférence des Parties sur les Changements climatiques s’était achevée sur la promesse formulée par les pays participants de limiter leur impact sur le climat grâce à une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’il faille reconnaître les côtés positifs de cet accord, il faut aussi impérativement garder à l’esprit que c’est seulement en revoyant de manière radicale nos modes de production et de consommation que l’on peut espérer éviter des bouleversements climatiques désastreux.
Le pétrole d’Anticosti : beaucoup de courbettes pour pas grand chose
Ce matin, le baril de pétrole se négociait à 56 $CAN. Pour que les compagnies pétrolières puissent exploiter le pétrole d’Anticosti, il faudrait que le baril se vende à 163,4 $CAN. Faites le calcul vous-même, on est loin du compte. Le pétrole d’Anticosti n’est pas et ne sera pas rentable avant longtemps.
Exploitation pétrolière sur Anticosti
Le modèle « d’avenir » nommé extractivisme
Au printemps 2014, l’IRIS a collaboré avec UPop Montréal pour présenter un cours d’introduction à l’économie. Nous vous présentons la quatrième capsule produite dans le cadre de cette association. Aujourd’hui, Laura Handal dresse un bref portrait de ce qu’est l’extractivisme qui redevient forme de gestion économique dominante dans le monde. Cette philosophie consiste à stimuler une… Continue reading Le modèle « d’avenir » nommé extractivisme
Lac-Mégantic : au-delà de la voie de contournement
La semaine dernière avait lieu le triste premier anniversaire de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic. Lors de son passage dans la ville pour offrir son support, Philippe Couillard a été accueilli par un groupe citoyen réclamant la construction d'une voie de contournement de 13 km afin que des matières dangereuses ne circulent plus par le centre-ville. Bien que cette revendication soit justifiée par la dénivellation exceptionnelle et les courbes en cascade qui caractérisent l'entrée dans la ville, d'autres accidents ferroviaires survenus récemment dans d'autres régions remettent en question l'opportunité même de permettre le transport de pétrole par train au Québec.
Êtes-vous dans la « zone d'explosion »?
En même temps que l'on se recueillait à Lac-Mégantic, l'organisme environnemental américain ForestEthics mettait en ligne la carte interactive « Oil Train Blast Zone » (zone d'explosion des trains pétroliers), qui démontre de façon éloquente que le pétrole par train passe à travers la plupart des grands centres urbains québécois ainsi que des dizaines de villages. Il suffit d'entrer son adresse civique et on peut voir si sa résidence se situe ou non à l'intérieur d'une zone à risque de sinistre. Plutôt inquiétant.
Lac-Mégantic : camouflage de la vérité derrière l’échec de la réglementation
La semaine dernière, 10 mois après la catastrophe qui a frappé la ville de Lac‑Mégantic, les procureur.e.s du gouvernement du Québec ont déposé des accusations criminelles contre trois employés de première ligne de la société Montréal Maine and Atlantic Railway (MMA).
Les suspects, qui ont dû défiler en public menottes aux poings dans le pur style américain de la « marche du condamné », ont été accusés de 47 chefs d’accusation de négligence criminelle ayant causé la mort.
La bulle financière du carbone
Dans un récent billet, j’ai fait une très courte recension des coûts associés aux catastrophes naturelles liées à la pollution. Sans surprise, j’incitais les politicien.ne.s et les économistes traditionnel.le.s à se sortir la tête des sables bitumineux et à regarder en face les dangers liés à la croissance de l’empreinte écologique au pays et dans le monde.
Bien que les coûts liés à la crise climatique soient majeurs, on n’a pas l’impression d’être réellement touché. Bien sûr, des fonds spéciaux financés à même les impôts pourraient servir à payer le prix d’éventuelles reconstructions, mais les effets sur notre avoir personnel semblent somme toute peu importants. Pourtant, l’éclatement de la bulle financière risque mener vers une des crises financières mondiales les plus importantes des dernières décennies.
Voici pourquoi :
Politiques industrielles : le Québec doit-il imiter le Canada?
Alors qu’une guerre de chiffres fait rage sur le nombre d’emplois créés ou perdus dans la présente campagne électorale québécoise, il me semble important de se questionner sur les grandes tendances en termes de politiques industrielles au Québec et au Canada. On considère généralement qu’une politique industrielle est l’ensemble des interventions économiques déployées sur plusieurs années par un État dans le but d’épauler certaines industries plutôt que d'autres pour créer de l’emploi et de la « richesse ».
Au Canada, cette politique est plutôt claire. Alors que par le passé, le secteur manufacturier était le fer de lance de l’économie canadienne, le Canada semble avoir changé son fusil d’épaule pour encourager l’extraction massive de ressources naturelles, principalement du pétrole. Les subventions de 1,47 G$ entre 2006 et 2011 ainsi que les dépenses de 22 M$ pour promouvoir le pétrole des sables bitumineux aux États-Unis reflètent la volonté de l’État fédéral sur le sujet.
Anticosti : l’or des fous
Dans la campagne électorale qui s'amorce, trois partis politiques sur quatre présents à l'Assemblée nationale s'entendent sur l'intérêt économique d'exploiter le pétrole de schiste d'Anticosti. Entre les risques environnementaux que représente l'exploitation d'hydrocarbures sur cette île du Golfe et 14 milliards de dollars en retombées économiques pour le gouvernement et la société québécoise, le choix semble s'imposer de lui-même : forons creux, mais forons bien. C'est-à-dire en respectant les « plus hauts standards environnementaux ». Même Daniel Breton, ancien ministre de l’Environnement et ancien militant écologiste, s'est rallié à l'idée qu'il faut au moins explorer le potentiel que représentent ces gisements détenus par le nouveau partenariat public-privé « Québec, Pétrolia, Maurel et Prom ».
Ne croyez pas aux slogans (économiques)
Le 27 février, je me suis retrouvée sur le plateau de l’émission de débat de MaTv, Open Télé, pour discuter fiscalité et services publics. On m’avait invitée avec sept autres personnes à répondre à une question : est-ce que les contribuables québécois en ont pour leur argent? Comme le format de l’émission rend difficile la possibilité d'aller au fond de sa pensée (1 heure, 8 invités, 1 animatrice et quelques incursions dans le merveilleux monde des réseaux sociaux) et que je n’ai souvent pas pu me prononcer même si j’essayais de mon mieux d’attirer l’attention de l’animatrice, j’utiliserai cet espace pour répliquer à certaines affirmations entendues durant les échanges.
Comment cacher un rapport sans se fatiguer
En juillet 2013, le PQ annonçait en grande pompe une vaste consultation sur les enjeux énergétiques du Québec qui devait servir de base à l’élaboration de la prochaine stratégie énergétique de la province. Cette consultation, coprésidée par messieurs Mousseau et Lanoue, avait pour mandat de dresser un portrait du secteur énergétique au Québec et de faire des recommandations pour répondre aux enjeux énergétiques, environnementaux et économiques à venir. Pour ce faire, la commission a rencontré nombre d’experts et recueilli plus de 460 mémoires provenant à la fois de l’industrie privée, des différents groupes environnementaux et de la population en général. Or, bien que le rapport ait été rendu le 20 janvier dernier, il aura fallu quelques mois et des demandes répétées de journalistes du Devoir pour que le volumineux document de plus de 300 pages contenant 57 recommandations soit rendu public. Vous pouvez d’ailleurs le consulter ici .