Les coûts élevés de la «médecine inc.»

Selon des données obtenues du Collège des médecins en vertu d’une demande d’accès à l’information, 14 781 médecins ont choisi en 2021 de profiter des possibilités d’optimisation fiscale ouvertes par le Règlement sur l’exercice de la profession médicale en société, qui permet aux médecins du Québec d’« exercer [leurs] activités professionnelles au sein d’une société par actions ou d’une société en nom collectif à responsabilité limitée ». Or, si l’incorporation de leur pratique est très avantageuse pour les médecins sur le plan financier, elle est très coûteuse pour la société.

Soigner à la chaîne mènera à une impasse

Ce texte est d’abord paru dans l’édition du 1er octobre du journal Le Devoir. Le gouvernement de François Legault souhaite régler les problèmes d’accès aux services de santé en contraignant chaque médecin de famille à prendre en charge au moins 1000 patients. Cette approche rappelle celle préconisée par le gouvernement libéral précédent, qui prévoyait en 2015 de forcer les omnipraticiens expérimentés à inscrire un minimum de 1512 patients sous peine de pénalité financière et qui, à la même époque, a modifié le mode de rémunération des médecins de CLSC afin d’augmenter leur « productivité ». Or, non seulement ce type de mesure ne permet pas d’attaquer le problème à sa source, mais il pourrait bien conduire à l’aggraver.

En un graphique: Le pont d’or des médecins spécialistes

Photo: Guillaume Piron (Unsplash)

Le gouvernement du Québec a donné à l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) le mandat d’évaluer la rémunération des médecins spécialistes et de la comparer avec celle des autres provinces canadiennes. Début mars, le rapport de l’ICIS pour l’année 2016-2017 était enfin disponible.

Réquisitionner les GMF pour faire face à la COVID

Depuis plusieurs semaines, on nous répète que les hôpitaux du Québec sont sur le point d’être débordés par les cas de COVID-19 qui se multiplient. On apprend aujourd’hui que le scénario du pire semble se dessiner dans les hôpitaux montréalais qui, à la veille du congé des Fêtes, sont déjà surchargés par les patient·e·s atteint·e·s de la COVID. La plupart d’entre eux sont aux prises avec des éclosions, et c’est la crainte de rupture de services dans le réseau hospitalier qui explique en bonne partie les sacrifices importants demandés à la population pour la période des Fêtes. Cette attention portée sur les hôpitaux laisse toutefois en suspens une question importante : que font les GMF pour protéger le réseau face au virus?

Entente sur la rémunération : les médecins québécois gagneront-ils vraiment 9% de moins que leurs collègues canadiens ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les données sur la rémunération des médecins au Québec sont opaques. Il est ardu de prendre la mesure réelle de qui reçoit combien et pourquoi il le reçoit des huit milliards de dollars que la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) verse aux médecins. Après les autres dépenses en santé et celles en éducation, cette somme représente de facto le troisième poste budgétaire en importance au Québec.

Ces faits que la FMOQ préfère ignorer

M. Godin affirme que les médecins sont payés pour « collaborer » avec les IPS et non pour les surveiller, mais cette lettre d’entente et les lignes directrices établies en 2018 par son propre ordre professionnel sont très claires quant au fait que les médecins exercent « une surveillance générale de la qualité et de la pertinence des activités… Continue reading Ces faits que la FMOQ préfère ignorer

La croisade de Philippe Couillard contre la rémunération à l’acte

« Il est temps de reconnaître l’effet nocif de la rémunération à l’acte sur notre système de santé, que plusieurs acceptent maintenant comme une évidence ». C’est ainsi que Philippe Couillard terminait une tirade contre la rémunération à l’acte dans une lettre ouverte publiée le 13 février… 1999 (Le Devoir, p. A13). M. Couillard était alors professeur agrégé au Service de neurochirurgie de l’Université de Sherbrooke, cinq ans avant de devenir ministre de la Santé dans le gouvernement libéral de Jean Charest. Quinze ans avant de devenir Premier ministre du Québec.

Couillard et les médecins : l’usure

Ce n’est pas l’ampleur de la corruption qui révèle l’usure du pouvoir. Cette sclérose, elle devient manifeste lorsque le pouvoir ne trouve rien de mieux que de se cantonner dans un argumentaire bidon pour vendre sa salade. Lorsqu’il devient trop évident qu’on se moque de vous, il ne reste plus grand-chose de la crédibilité de celui qui prétend faire les choix justes au nom de tous et toutes. Et c’est précisément l’impression que laisse actuellement au Québec le gouvernement Couillard et le dossier de la rémunération médicale.

Cardiologues : 88 000$ d’augmentation

Vous avez bien lu. Des médecins québécois ont obtenu une augmentation de leur rémunération moyenne de 88 000$ pour la seule année 2015-2016. Ce sont les cardiologues cette fois-ci qui ont remporté le gros lot alors que leur rémunération est passée de 463 000$ à 552 000$ (nets des frais de cabinet). Ils ont ainsi devancé de peu les urgentologues qui ont vu s’accroître leur revenu de 72 688$. Aussi surréelle que cette situation puisse paraître, le gouvernement québécois verse désormais ce type de montant d’argent en augmentation alors que d’une majorité de Québécois·es n’obtiendra jamais de telles sommes… en salaire.

Médecins québécois et goulag (2e partie)

Il y a deux semaines, j’écrivais un billet qui portait sur une clinique de Montréal-Nord qui peine à recruter des médecins de famille et sur un représentant des omnipraticiens qui invoquait le spectre de lUnion soviétique pour illustrer ce que serait la situation des médecins québécois si lon devait les assigner à certaines zones où les besoins sont plus criants. Ce texte a beaucoup fait réagir et je tiens à pousser la réflexion un peu plus loin dans ce deuxième billet.

Les médecins québécois au goulag?

Depuis que l’IRIS s’intéresse à la rémunération des médecins québécois, deux choses ne cessent de nous estomaquer, controverse après controverse. La première, bien sûr, les sommes d’argent colossales que les fédérations médicales ont réussi à harnacher dans le budget de l’État. La seconde, l’attitude grossièrement désinvolte des médecins lorsqu’il est question de leurs responsabilités envers la collectivité. Comme si leur donner sans arrêt plus d’argent ne faisait que les rendre sans cesse plus arrogants.