Révolution sociosanitaire : tout le pouvoir aux CLSC

L’IRIS publiait mercredi dernier une étude proposant une révolution complète du le système de santé et de services sociaux du Québec. Les médias ont surtout retenu la proposition visant à faire des médecins des salarié·e·s, mais il ne s’agit que d’une des idées dans l’ensemble de celles que nous avons formulées pour transformer radicalement un système qui déçoit beaucoup trop de Québécois·e·s.

 

La nouvelle grille tarifaire des omni est sexiste

On apprenait récemment que la Dre Évelyne Bourdua-Roy avait subi une baisse de salaire de 15 % à cause de son congé de maternité. En effet, pendant ce congé, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a signé une entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux afin d’adopter une nouvelle grille tarifaire. Cette grille prévoit une prime pour les médecins qui suivent plus de 500 patient·e·s, en réponse à la difficulté d’accès aux omnipraticien·ne·s que connaît actuellement la province, alors qu’environ le tiers de Québécois·e·s n’ont toujours pas de médecin de famille.

Les fédérations médicales ne manquent pas de culot

Cette semaine, une rare bonne nouvelle nous est venue de Québec. Le gouvernement, son ministre de la Santé en tête, a annoncé son intention d’éliminer les frais accessoires que les médecins exigent de leurs patients en clinique privée. Ces frais illégaux ont été tolérés de nombreuses années, mais il semble bien qu’avec le tollé général que suscitent les augmentations de la rémunération générale de ces mêmes médecins, il devenait de plus en plus difficile de fermer les yeux.

 

Les médecins au pied du mur

L’IRIS publiait hier une note socio-économique sur la rémunération des médecins québécois. Dans cette publication, nous montrons comment la taille de l’enveloppe budgétaire qui sert à payer les médecins s’est hypertrophiée et pourquoi il est urgent de reprendre le contrôle de ces dépenses. Tant le ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette que le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ont réagi à notre document. Et ils ne l’ont pas aimé.

 

Échec des CLSC ou abandon du ministère de la Santé et des Services sociaux?

Dans une entrevue accordée sur les ondes de Radio-Canada, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, justifiait le transfert d’activités et de ressources importantes des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF) en évoquant « l’échec » du « concept initial du CLSC ». Les propos du ministre semblent suggérer que les CLSC sont les principaux responsables de cet « échec », qu’ils n’ont en quelque sorte pas su livrer la marchandise, d’où la nécessité de recentrer la première ligne sur les GMF.

Des CLSC aux GMF

On apprend aujourd’hui qu’une partie importante des activités et des ressources des CLSC sera transférée vers les Groupes de médecine de famille (GMF) et ce, aux frais du ministère et des établissements publics. Selon Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la santé et des services sociaux, « ce transfert est une ‘pièce maîtresse’ de la réforme des services de première ligne pour sortir de l’hospitalo-centrisme ».

La contre-révolution Barrette

Le ministre Gaétan Barrette est peut-être le politicien québécois qui ressemble le plus à Stephen Harper. Comme l’ancien premier ministre du Canada, il passe de la parole aux actes sans broncher alors qu’il écrase un après l’autre les contrepoids du parlementarisme, de l’administration publique et même de la science. Ils en retirent une grande popularité parce qu’ils maîtrisent l’art des communications, mais au passage, ils brisent un à un les attributs de la démocratie parlementaire.

Les effets secondaires de l’amertume médicale

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt une lettre d’opinion rédigée par un médecin saskatchewanais, le Dr Dennis Kendel. Il a pris la plume pour mettre en garde les médecins canadiens contre « les effets à long terme de l’amertume ». Une maladie peu connue ? Non, il explique pourquoi l’hostilité des médecins envers l’État peut avoir de fâcheuses conséquences lorsqu’elle devient plus pathologique que raisonnée.

L’insoutenable légèreté de l’Ordre (réponse au Collège des médecins)

On parle souvent dans les médias de syndicats et d’associations, mais beaucoup plus rarement des ordres professionnels. Dans une note socioéconomique publiée mardi, nous nous sommes demandé si ceux-ci fonctionnaient bien, donc s’ils remplissaient correctement leur mission de protéger le public. Nous nous sommes aperçus qu’il existait d’importants problèmes.