On ne s’est pas endetté en faisant l’épicerie

Est-ce que le Québec vit au-dessus de ses moyens? A-t-on plus de programmes sociaux que ce que l’on peut se permettre? Devrait-on jeter la serviette du filet social et écouter les sirènes de l’austérité? Même si ça permet de générer des beaux compteurs que d’être alarmiste sur la dette publique, la réalité est toute autre. La dernière étude de l’IRIS permet d’identifier les réelles causes de notre endettement collectif.

 

SAQ: Confondre désaccord et erreur méthodologique

Samedi dernier, Vincent Geloso a ouvert son blogue à Yvan Stringer, professeur d’économie à HEC Montréal. La raison : permettre à ce dernier de répondre à une lettre que j’ai publiée dernièrement dans La Presse, lettre qui elle-même était une réplique à un premier papier écrit par M. Stringer dans lequel il critiquait avec force la méthodologie d’une étude que j’ai co-signée et qui portait sur la privatisation de la SAQ.

La dette : une raison pour se faire mal?

Dans un récent rapport et dans les entrevues qui l’ont suivi, l’économiste Robert Gagné défend avec véhémence qu’il faut rapidement rembourser la dette. Trop endetté, le Québec sacrifierait de plus en plus de ses ressources dans le paiement d’intérêts sur sa dette et mettrait en danger son développement économique et les services aux citoyen.ne.s.

Mise à jour économique : le premier acte s’achève

Carlos Leitão a retrouvé le sourire, le premier acte s’achève. Dans la logique de la politique purement calculatrice et centrée sur le pouvoir qui domine l’espace publique aujourd’hui – et dont je parlais ici –, on peut repérer trois actes classiques. Le premier est celui de l’action contre la catastrophe causée par le gouvernement précédent. Cet acte s’est échelonné sur les huit premiers mois du gouvernement libéral. Le catastrophisme du rapport Godbout-Montmarquette a ouvert le rideau prématurément tôt. Ensuite sont venus le premier budget Leitão, les mesures sur les garderies, le rapport Robillard et, enfin, les annonces de M. Coiteux. La mise à jour économique d’hier ouvre la période de transition entre le premier et le deuxième acte, celui qu’on pourrait nommer la fanfaronnade rassurante. M. Leitão disait en gros hier : c’est fait, le pire est passé, nous atteindrons nos objectifs. Le message se décompose en deux énoncés : le premier (le pire est passé) concerne la population et le deuxième (nous atteindrons nos objectifs) prétend s’adresser aux investisseurs et aux agences de notation. Il faut s’habituer, ces message seront au cœur de la stratégie de communication du gouvernement pendant la prochaine année et demi… si tout va bien.

Chine : les pièges urbains

Billet Chine

On entend souvent parler de la Chine ces temps-ci, en particulier à propos de sa croissance qui perd de son lustre. En général, on présente les ennuis de la Chine comme des fatalités de son développement économique : en plus de la crise récente, cette baisse de croissance viendrait naturellement avec une augmentation des salaires et l’apparition d’une classe moyenne. Des articles récents nous permettent de dépasser, cette première interprétation et de nous concentrer sur deux problèmes surtout liés à l’urbanisation.

Les migrant.e.s et les hukou

Comme partout, le développement de la Chine se construit à coup de migrations, particulièrement d’exode rural. Passer de la campagne à la ville est le geste premier pour s’intégrer dans l’économie productive. On parle ici de 263 millions de personnes qui ont procédé à cette migration. C'est 20% de la population totale du pays, mais c’est aussi l'équivalent de huit fois la population canadienne.