Le fatalisme des privilégiés

Tout indique que le budget qui sera déposé à Québec le 28 mars prochain en sera un de récompenses. Hier, on apprenait que des baisses d’impôt de l’ordre de 100 à 500 millions de dollars devraient être consenties aux contribuables, tandis qu’en octobre, le ministre des Finances Carlos Leitão avait annoncé dans le cadre de la mise à jour économique des investissements de 2,2 milliards pour les trois prochaines années, dont 510 millions seront dédiés l’an prochain à la santé, à l’éducation et au développement des régions.

 

Les écoles privées du Québec à l’abri de l’austérité

Le monde scolaire québécois est parcouru par une séparation nette entre le réseau public et les écoles privées. Après l’application des mesures d’austérité par le gouvernement Couillard, il appert que les écoles privées ressortent de ces dernières années de coupes avec un positionnement qui les avantage encore plus qu’avant comparativement aux écoles publiques. Dans une note publiée hier, j’ai réalisé une analyse comparative des revenus des écoles privées et publiques, et les résultats sont limpides : les écoles privées ont traversé beaucoup plus facilement cette période difficile.  

La recherche universitaire en transition

Hier, l’IRIS publiait une étude sur le financement de la recherche universitaire, tant au fédéral qu’au provincial. L’objectif est de déterminer les répercussions pour le soutien à la recherche universitaire et à la relève des compressions menées par les gouvernements fédéral et provincial au sein respectivement des Conseils de recherche du Canada et des Fonds de recherche du Québec de 2007 à aujourd’hui.

L’austérité pour une bonne cause

Raymonde St-Germain, la Protectrice du citoyen depuis maintenant 10 ans, est sans appel : les compressions du gouvernement, surtout celles provoquées par la réforme en santé adoptée sous le bâillon, ont eu et ont toujours des impacts bien réels sur la vie des plus vulnérables. Son dernier rapport (elle quitte son poste dès qu’on lui trouve un ou une remplaçante), est une dure critique pour les politiques du présent gouvernement.

 

Le FMI contre le néolibéralisme?

Dans le plus récent Finance and Development, le magazine du Fonds Monétaire International (FMI), trois chercheurs du FMI signent un texte au titre étonnant : Neoliberalism : Oversold?. Les chercheurs qui, comme à l’IRIS, ont une posture critique face au néolibéralisme depuis un moment vivent toujours une satisfaction un peu malsaine à lire ce genre d’articles. L’envie de crier : « On vous l’avait bien dit! » aux deux lignes, par exemple. Cela dit, le FMI n’a pas, en lui-même, plus de crédibilité aujourd’hui quand il doute du néolibéralisme qu’hier quand il l’imposait dans certains pays de la planète. Il est néanmoins intéressant de voir quels chemins parcourent les chercheurs pour trouver aujourd’hui des défauts à cette doctrine qui hier séduisait tant leur organisation.

 

L’austérité permanente

Le premier ministre se plait à le répéter, les temps difficiles sont derrière nous et le Québec serait maintenant prêt à renouer avec la prospérité. En début d’année, lors du remaniement ministériel, M. Couillard a eu beau répéter que le ciel se dégageait pour laisser place au soleil, il fut assez difficile de le croire sur parole. L’annonce de cette semaine au sujet de la révision du financement des services de garde est venue confirmer nos doutes.

Fraser/IEDM: Célébrons l’austérité!

Ce matin, une bonne nouvelle attendait les Québécoises et les Québécois : une étude de l’Institut Fraser classait le Québec positivement par rapport aux autres provinces canadiennes. Vous avez bien lu, notre belle province trop syndiquée, dépensière et dépendante de la péréquation ferait enfin belle figure. De quoi rêver.

 

L’habit neuf du Docteur austérité

Le premier ministre vient tout juste d’opérer un important remaniement de son cabinet. Plusieurs ministres changent de portefeuille. Coiteux quitte le Conseil du trésor pour aller aux Affaires municipales et à la Sécurité publique. Il sera remplacé par Sam Hamad, tandis que Dominique Anglade se retrouve à l’Économie et que Pierre Moreau prendra les rênes de l’Éducation. On le sent, Philippe Couillard veut faire peau neuve.

Alain Dubuc et l’analyse sélective

Alain Dubuc, dans sa chronique du mardi 1er décembre, prend la défense du gouvernement québécois en minimisant l’ampleur des compressions budgétaires imposées par le gouvernement Couillard depuis son élection en 2014. Ce programme d’austérité n’en serait en réalité pas un, nous dit-il, puisque les dépenses de programmes du secteur public par rapport au PIB nominal seraient aujourd’hui plus hautes qu’avant la crise économique de 2008. 

L’aveuglement volontaire de Carlos Leitão

On apprenait la semaine dernière que le déficit du gouvernement du Québec s’était élevé à 675 millions de dollars pour le premier trimestre de l’exercice financier en cours. Rappelons-nous que le budget déposé en avril prévoit l’atteinte de l’équilibre budgétaire, soit l’absence de déficit pour l’année 2015-2016. Le resserrement volontaire des dépenses (la fameuse « rigueur budgétaire » tant vantée par le gouvernement Couillard) n’a donc pas suffi à compenser le fait qu’entre avril et juin, les revenus autonomes du gouvernement n’ont augmenté que de 3,8%, plutôt que les 5,1% initialement prévus.