La croissance à tout prix

Les dernières semaines nous ont gâté en matière de bonnes nouvelles économiques. À Québec, l’entreprise suédoise IKEA ouvrira enfin un centre de cueillette pour les commandes faites en ligne ou par téléphone. À Montréal, non seulement le gouvernement du Québec a éliminé les restrictions concernant les heures d’ouverture des commerces de détail pour certains quartiers du centre-ville, mais en plus, l’entreprise Carbonleo a annoncé qu’elle consacrerait 1,7 milliard de dollars à la construction du centre Royalmount à l’angle des autoroutes 15 et 40, « un pôle urbain multifonctionnel d’avant-garde » qui comprendra non moins de 160 boutiques spécialisées, plus d’une cinquantaine de restaurants, deux hôtels, une salle de spectacle de 3000 places de même qu’un centre aquatique. Difficile dans ces circonstances de contenir son enthousiasme. Pour les plus rabat-joie, sachez que bon an mal an, la consommation des ménages représente environ les deux tiers du produit intérieur brut au Canada. Alors plus on consomme, mieux se porte l’économie !

Réponse à Jean-Jacques Samson : sortir des lieux communs et rendre réellement hommage aux travailleurs et travailleuses

Dans sa chronique « Hommage aux bas salariés » publiée le 1er mai dernier, Jean-Jacques Samson défend la thèse qu’une hausse du salaire minimum pousserait les assisté.e.s sociaux à retourner sur le marché du travail. Son analyse implique que ces dernières et ces derniers sont paresseux alors que dans les faits, ils et elles survivent à peine. Il affirme ensuite en se référant à notre note sur le salaire viable qu’une majoration du salaire minimum à un salaire viable engendrerait une spirale inflationniste.

Salaire minimum : il manque toujours 4 $

Chaque année, le 1er mai est l’occasion de souligner l’histoire des luttes et des solidarités ouvrières. Historiquement parlant, c’était une journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail à huit heures par jour. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de personnes descendront dans les rues afin de s’opposer aux politiques d’austérité qu’impose le gouvernement Couillard.

Que veut dire vivre de son art?

Nous avons souvent une conception très glamour du travail des artistes, en particulier celles et ceux du secteur de l’audiovisuel quand on pense au cinéma et à la télévision. Nous les voyons dans des galas avec robes griffées ou encore sur la couverture de notre magazine favori lorsque nous attendons patiemment en file pour payer notre épicerie.

Encore les changements d’emplois

WORKOPOLIS - FRENCH - Workopolis - Le changement régulierIl y a maintenant plus d’un an, j’ai publié ici un billet pour tenter de contredire la légende si répandue qu’on change plus souvent d’emploi qu’avant. Il y a moins longtemps, j’ai aussi montré que, même aux États-Unis, cette légende… est aussi une légende! Même si de nombreuses personnes ont été convaincues par les faits que j’ai présentés, cela n’empêche pas la légende de perdurer.

Comment l’obsession anti-syndicale a tué Target

Les astres étaient bien alignés pour prendre d'assaut le marché canadien. La Baie, cherchait justement un acheteur pour sa filiale Zellers, une entreprise qui comptait près de 300 magasins partout au Canada. Elle possédait des emplacements stratégiques dans les grands centres urbains, avait une chaîne de distribution bien rôdée et des relations d'affaires bien ancrées avec ses fournisseurs. Bref, l'occasion était belle pour Target de se tailler une place de choix dans le marché canadien en mettant la main sur Zellers.

Les changements d’emplois aux États-Unis

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Bien des gens ont été surpris quand j'ai montré, dans un billet paru au début de 2014, qu'il est faux de prétendre qu’on change plus souvent d’emploi qu’avant. Des données de différentes sources montrent que ce n'est pas le cas et même que c'est plutôt le contraire. En réponse à un commentateur qui se demandait d'où venait cette légende urbaine, j'ai répondu que je l'ignorais, mais qu'il était possible que cela soit vrai aux États-Unis, compte tenu de «la baisse de la syndicalisation, la faiblesse relative du secteur public et les lois du travail qui avantagent encore plus les employeurs». Le National Bureau of Economic Research (NBER) a justement publié une étude portant sur cette question il y a quelques mois. Intitulée Labor Market Fluidity and Economic Performance (Fluidité du marché du travail et performance économique), cette étude examine l'évolution de ce qu'elle appelle le taux de réaffectation («reallocation» en anglais) des emplois, soit en fait le taux de changements d'emplois, et analyse ses conséquences sur la performance économique.

Comment vont les gras durs?

Le salaire des employé.e.s du secteur public défraie la manchette non seulement à cause de la loi 3, mais aussi à cause des négociations du secteur public qui approchent. Comme toujours, on présente nos fonctionnaires comme des « gras durs » profitant de conditions de travail hors du commun. L’année dernière, j’avais mis évidence les mythes que l’Enquête sur la rémunération globale de l’Institut de statistique du Québec (ISQ) venait déboulonner. Cette année encore, cette étude confirme le retard de rémunération globale des employé.e.s du public face à leurs collègues des autres secteurs. Cependant, les résultats de cette année exigent une analyse plus fine afin de bien comprendre les réactions contradictoires qu’elle suscitera.

Pétante de santé, la classe moyenne?

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Une étude publiée il y a un peu plus d'une semaine par François Delorme, Suzie St-Cerny et Luc Godbout de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke soutient que la classe moyenne québécoise n’est pas en train de s’éroder, contrairement à une opinion largement répandue. Ces résultats, qui expriment une stabilité de la part des ménages québécois dont le revenu se situe entre 75% et 150% du revenu médian ajusté (la définition choisie par les auteurs pour désigner la classe moyenne) apparaissent d’abord comme une annonce positive. Malgré les obstacles, la classe moyenne québécoise résisterait à travers le temps. Faut-il y voir une nouvelle rassurante dans une époque marquée par l’accroissement des inégalités économiques?