Salaire minimum : il manque toujours 4 $

Chaque année, le 1er mai est l’occasion de souligner l’histoire des luttes et des solidarités ouvrières. Historiquement parlant, c’était une journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail à huit heures par jour. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de personnes descendront dans les rues afin de s’opposer aux politiques d’austérité qu’impose le gouvernement Couillard.

Que veut dire vivre de son art?

Nous avons souvent une conception très glamour du travail des artistes, en particulier celles et ceux du secteur de l’audiovisuel quand on pense au cinéma et à la télévision. Nous les voyons dans des galas avec robes griffées ou encore sur la couverture de notre magazine favori lorsque nous attendons patiemment en file pour payer notre épicerie.

Encore les changements d’emplois

WORKOPOLIS - FRENCH - Workopolis - Le changement régulierIl y a maintenant plus d’un an, j’ai publié ici un billet pour tenter de contredire la légende si répandue qu’on change plus souvent d’emploi qu’avant. Il y a moins longtemps, j’ai aussi montré que, même aux États-Unis, cette légende… est aussi une légende! Même si de nombreuses personnes ont été convaincues par les faits que j’ai présentés, cela n’empêche pas la légende de perdurer.

Comment l’obsession anti-syndicale a tué Target

Les astres étaient bien alignés pour prendre d'assaut le marché canadien. La Baie, cherchait justement un acheteur pour sa filiale Zellers, une entreprise qui comptait près de 300 magasins partout au Canada. Elle possédait des emplacements stratégiques dans les grands centres urbains, avait une chaîne de distribution bien rôdée et des relations d'affaires bien ancrées avec ses fournisseurs. Bref, l'occasion était belle pour Target de se tailler une place de choix dans le marché canadien en mettant la main sur Zellers.

Les changements d’emplois aux États-Unis

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Bien des gens ont été surpris quand j'ai montré, dans un billet paru au début de 2014, qu'il est faux de prétendre qu’on change plus souvent d’emploi qu’avant. Des données de différentes sources montrent que ce n'est pas le cas et même que c'est plutôt le contraire. En réponse à un commentateur qui se demandait d'où venait cette légende urbaine, j'ai répondu que je l'ignorais, mais qu'il était possible que cela soit vrai aux États-Unis, compte tenu de «la baisse de la syndicalisation, la faiblesse relative du secteur public et les lois du travail qui avantagent encore plus les employeurs». Le National Bureau of Economic Research (NBER) a justement publié une étude portant sur cette question il y a quelques mois. Intitulée Labor Market Fluidity and Economic Performance (Fluidité du marché du travail et performance économique), cette étude examine l'évolution de ce qu'elle appelle le taux de réaffectation («reallocation» en anglais) des emplois, soit en fait le taux de changements d'emplois, et analyse ses conséquences sur la performance économique.

Comment vont les gras durs?

Le salaire des employé.e.s du secteur public défraie la manchette non seulement à cause de la loi 3, mais aussi à cause des négociations du secteur public qui approchent. Comme toujours, on présente nos fonctionnaires comme des « gras durs » profitant de conditions de travail hors du commun. L’année dernière, j’avais mis évidence les mythes que l’Enquête sur la rémunération globale de l’Institut de statistique du Québec (ISQ) venait déboulonner. Cette année encore, cette étude confirme le retard de rémunération globale des employé.e.s du public face à leurs collègues des autres secteurs. Cependant, les résultats de cette année exigent une analyse plus fine afin de bien comprendre les réactions contradictoires qu’elle suscitera.

Pétante de santé, la classe moyenne?

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Une étude publiée il y a un peu plus d'une semaine par François Delorme, Suzie St-Cerny et Luc Godbout de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke soutient que la classe moyenne québécoise n’est pas en train de s’éroder, contrairement à une opinion largement répandue. Ces résultats, qui expriment une stabilité de la part des ménages québécois dont le revenu se situe entre 75% et 150% du revenu médian ajusté (la définition choisie par les auteurs pour désigner la classe moyenne) apparaissent d’abord comme une annonce positive. Malgré les obstacles, la classe moyenne québécoise résisterait à travers le temps. Faut-il y voir une nouvelle rassurante dans une époque marquée par l’accroissement des inégalités économiques?

Comment vont les riches?

Depuis la fin de la crise, le gouvernement n’a cessé de nous dire qu’il faut se serrer la ceinture. Tout le monde doit mettre l’épaule à la roue pour sortir le gouvernement du déficit dans lequel il s’est embourbé.

La stratégie du gouvernement est simple : compresser la croissance des dépenses de l’État. À première vue ça n’a pas l’air trop méchant, réduire la croissance des dépenses : elles continuent quand même d’augmenter. Or, comme le gouvernement doit maintenir une croissance rapide de ses dépenses en santé, notamment à cause du salaire des médecins et du coût des médicaments, réduire la croissance des dépenses globales signifie des coupures de postes et de services dans plusieurs ministères.

Pour l’instant, cette stratégie n’a pas donné des résultats très excitants, que ce soit pour la croissance, l’emploi ou l’équilibre budgétaire. Le Québec – comme plusieurs pays dans le monde – vit une période économique plutôt morose.

Morose? Peut-être pas pour tout le monde. 

Les artistes seraient-ils devenus les nouveaux mécènes de la culture au Québec?

Il existe deux caractéristiques pour qu’une idée soit considérée comme un mythe. La première, c’est que celle-ci ne possède aucun fondement empirique, c’est-à-dire qu’elle est imaginaire. La seconde, le mythe est une croyance si forte qu’une société peut éventuellement la considérer comme une réalité. C’est exactement la définition que l’on peut attribuer à plusieurs idées entourant le travail des artistes. Il nous est tous arrivé d’entendre dire, le plus sérieusement du monde : «Les artistes, ça travaille pas ce monde-là», « Un artiste ça ne fait pas du vrai travail», «C’est juste des parasites qui vivent au crochet de la société» ou encore la triste célèbre affirmation : «Des os&*! de gratteux de guitare». L’IRIS s’est penché sur l’organisation et les conditions de travail des créatrices, créateurs, artistes et artisan.e.s de l’audiovisuel dans une nouvelle note de recherche intitulée : « Le travail des artistes est-il payé à sa juste valeur? ». Dans cette note, nous exposons, en plus des conditions de travail des artistes de l’audiovisuel (nous utilisons artistes pour nommer tant les auteurs, les scénaristes, les techniciens, les auteurs, les réalisateurs… pratiquement tout le monde qui travaille dans l’audiovisuel) leur investissement en temps non-rémunéré et en argent pour s’assurer du dynamisme de la culture au Québec.

Faut-il abolir la formule Rand?

Pour plusieurs, la formule Rand devrait être abolie. En rendant obligatoire la participation au financement des activités syndicales pour chaque personne dont l’emploi est encadré par une convention collective, cette formule serait en contradiction avec nos libertés individuelles. Au-delà des réactions exacerbées et de la démagogie des commentateurs sur cet enjeu, le mieux est peut-être de ne pas trop s’attacher aux principes, mais aux effets qu’aurait une telle abolition. Pour ce faire, une étude des conséquences des lois « right to work » (RTW) aux États-Unis s’avère des plus utiles.

En interdisant la cotisation obligatoire tout en maintenant l’obligation faite aux syndicats de défendre les employé.e.s non cotisants, ce genre de loi vise explicitement à restreindre l’autonomie et la capacité d’action des organisations syndicales. Il ne s’agit aucunement d’assurer un quelconque « droit au travail », mais bien de s’en prendre à un « pouvoir syndical » que l’on fantasme comme étant démesuré.