Les valises

Même si les Panama Papers ne feront bientôt plus les manchettes, les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont fait craquer encore un peu plus le vernis qui enveloppe les élites d’ici et d’ailleurs d’une aura de bonté et d’altruisme.

 

L’histoire ne se répète pas mais elle se ressemble

L’annonce cette semaine de la publication des Panama papers par un consortium médiatique semble avoir eu l’effet d’une bombe, voire d’une surprise pour plusieurs personnes. À moins que l’on ait omis de me spécifier que nous n'étions plus dans le capitalisme et que la tendance de ce dernier à se financiariser de plus en plus n’était qu’un leurre pour vendre plus de livres critiques d’économie, il n’y a pas grand-chose de surprenant. 

Panama papers: voyage dans le ventre du dragon

Une importante fuite de documents vient d’être publiée dans les principaux médias de la planète. Cette fuite concerne le cabinet panaméen Mossack Fonseca, une entreprise appartenant au top 5 des agences actives dans la création d’entreprises offshore (donc des sociétés qui s’implantent dans les paradis fiscaux pour éviter le fisc, contourner les lois ou encore blanchir de l’argent). Ces Panama papers révèlent une liste de 140 personnalités publiques pris la main dans le sac (gens d’affaires, politiciens, sportifs, etc.), dont quelques chefs d’État (pour une liste plus complète des personnalités impliquées, c’est ici). 

 

Vaille que vaille: La Presse et les paradis fiscaux

C’est à croire que le traitement que fait le quotidien La Presse des paradis fiscaux est à géométrie variable. Quand il s’agit de faire cas de la présence passée de Québecor ou de Québecor World dans les paradis fiscaux, quitte à réchauffer une information connue depuis longtemps pour mettre dans l’embarras l’ancien concurrent commercial devenu concurrent politique, l’enjeu apparaît névralgique. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’en faire un enjeu de société large valant comme modèle explicatif de la crise financière et économique contemporaine, des scribes sont appelés en renfort pour étouffer la question.

TransCanada et la tactique de la peur

Nous y sommes : alors que la communauté internationale considère comme « historique » la ratification des accords de Paris, la corporation pétrolière TransCanada poursuit le gouvernement américain pour 15 milliards de dollars. La raison : la corporation se plaint que le président américain, Barack Obama, ait utilisé son véto politique pour bloquer la construction du pipeline Keystone XL.

Et l’Autre personnalité de l’année 2015 est…

L’IRIS décerne le titre de l’Autre personnalité de l’année 2015 à la « Troïka », soit la créature à trois têtes (Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)) qu’on a vu sévir en Europe ces dernières années. La Troïka se mérite notre prestigieuse distinction pour sa victoire in extremis face aux mouvements anti-austérité sur le Vieux Continent. En effet, alors que ces mouvements populaires réclamaient la fin de la chape de plomb économico-austère et appelaient à un retour à la démocratie, la Troïka est parvenue à défendre l’intérêt des élites politiques et financières une année supplémentaire, quitte à paver la voie du pouvoir aux formations politiques d’extrême-droite.

D’où vient le Bonhomme Sept Heures?

Un peu comme « pissou » (pea soup), le Bonhomme Sept Heures (bone setter) est apparu dans notre vocabulaire par une méconnaissance de l’anglais. Nous avons reconstruit un mot en fonction de ce que nous pensions entendre. En plus, nous avons manipulé la crainte des enfants à l'égard de ce faux chiropraticien pour leur faire peur, mais surtout pour qu’ils se comportent de la manière que nous jugeons acceptable. Tout ça pour dire que souvent, il y a une marge importante entre la réalité et ce que nous croyons être la réalité, et ce, peu importe notre âge.

Et si les traités de libre-échange ne faisaient plus accroître le commerce international?

Les pays participant aux négociations sur le Partenariat transpacifique (PTP) ont annoncé hier qu’une entente de principe avait finalement été conclue. Cet accord commercial international regroupe douze pays (États-Unis, Canada, Mexique, Pérou, Chili, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Vietnam, Malaisie, Singapour, Brunei) représentant environ 40 % du PIB mondial. Il s’ajoute aux douze accords de libre-échange déjà en vigueur au Canada ainsi qu’aux deux accords conclus dans la dernière année.

Piller la Grèce

L’accord du 12 juillet entre la Grèce et les autorités européennes confine le pays à un statut néo-colonial, c’est-à-dire, à devenir un protectorat de la troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds Monétaire International). 

Des clauses pour protéger les plus forts

Lorsque le Québec a imposé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste, la compagnie étasunienne Lone Pine Ressources Inc.  a poursuivi le gouvernement du Canada. Pourquoi? La compagnie allègue qu’elle est brimée dans son « droit » de réaliser des profits au Québec et exige 250M$ de compensation. Pour ce faire, elle s’appuie sur l’Accord de Libre-échange Nord-américain (ALENA) et ses clauses de protection des investisseurs.

Des larmes de sang

Au début des années 2000, lors de ma toute première année à l’université, le professeur du cours sur la politique latino-américaine avait amorcé son cours en nous parlant d’un auteur uruguayen, Eduardo Galeano. 

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C’était la première fois que j’entendais parler de l’auteur du célèbre essai « Les veines ouvertes de l’Amérique latine », un ouvrage qui raconte la colonisation. S’introduire à l’Amérique latine à travers les écrits Galeano est un enchantement, et ce, même si l’histoire qu’il nous rapporte à propos de ses peuples n’est pas toujours gaie.