Et si on allait chercher 240 M$ avec les bouteilles d’eau?

Le gouvernement nous le martèle depuis un bout de temps, mais de façon encore plus frénétique depuis quelques semaines : l’état des finances publiques est dramatique, mais rien ne l’empêchera d’atteindre le déficit zéro dans les délais annoncés. Ainsi, tous les moyens sont bons pour couper dans les budgets de l’État et réduire les services à la population. Le tout, en restant assez modeste dans sa volonté et sa capacité à aller chercher de nouveaux revenus. Pourtant, un peu d’imagination permettrait surement de proposer quelques pistes intéressantes. De plus, cette recherche de nouvelles entrées d’argent pourrait être envisagée dans une perspective écologique de diminution de la pollution, plus concrète que la bourse du carbone. À l’instar de certaines juridictions états-uniennes, l’idée de taxer les bouteilles de plastique me semble une avenue nécessaire à explorer. Regardons ce qu’il en est.

L’hypocrisie du discours « écologique » conservateur

Les questions environnementales étaient à l’honneur la semaine dernière. Le sommet du Climate week se déroulant à New York aidant, nous avons vu plus de 125 leaders internationaux admettre l’importance de la question. Est-ce qu’il y aura de réelles répercussions à cette rencontre? Cela reste à voir. Bien que l’on peut rester dubitatif devant certaines propositions qui sont peu ou pas contraignantes proposées dans ce type de rencontres, il reste qu’elles représentent des moments charnières dans l’élaboration d’une stratégie internationale pour la lutte contre les changements climatiques. C’est pourtant sans trop de surprise que nous apprenions la semaine dernière que le premier ministre Harper, lui, ne daignerait même pas se présenter. Par contre, ce qui a été plutôt étonnant, voire surréaliste, ce sont les raisons invoquées pour justifier son absence. On peut comprendre que le premier ministre ait un horaire chargé, tout comme nous pouvons imaginer celui des États-Unis pourtant présents. Mais M. Harper a osé affirmer publiquement que la conférence ne méritait pas qu’il y porte attention parce que le Canada est déjà un leader en matière de lutte au bouleversement climatique. Avouez que ça décoiffe … C’est loufoque. Inquiétant. Embarrassant. Malheureusement peu étonnant.

La bourse du carbone : une fausse bonne idée? (deuxième partie)

La finance et l’environnement  En principe la bourse du carbone fonctionne alors que l’économie va bien et que les objectifs deviennent de plus en plus contraignants, faisait diminuer les émissions de GES. Ainsi, l’effet de rareté des droits de pollution fait que les prix des émissions disponibles sur le marché connaissent une hausse considérable au… Continue reading La bourse du carbone : une fausse bonne idée? (deuxième partie)

La bourse du carbone : une fausse bonne idée?

Théoriquement, dans un système capitaliste comme le nôtre, la hausse constante du PIB mondial et l’augmentation de la population tendent à pousser les émissions de gaz à effet de serre (GES) à la hausse. Il faut donc développer des outils qui auront des effets dissuasifs chez les industries à augmenter la pollution. En principe c’est… Continue reading La bourse du carbone : une fausse bonne idée?

Vers l’infarctus écologique ?

Une fois de plus, je vais vous ennuyer avec des statistiques environnementales. Voyez-vous, c’est que mardi le 19 août, nous avons collectivement atteint le jour du dépassement (aussi connue comme le Earth overshoot day). Cette journée établit le moment dans l’année où l’humanité a épuisé son crédit annuel de ressources naturelles renouvelables. Cela veut donc dire qu’en 2014, selon toute vraisemblance, il faut plus de 1,5 année à la Terre pour générer les ressources naturelles utilisées par les êtres humains en un an. Cet indicateur est fourni par le Global Footprint Network qui calcule l’empreinte écologique de la Terre. On peut voir une explication du concept ici.

Le modèle « d’avenir » nommé extractivisme

Au printemps 2014,  l’IRIS a collaboré avec UPop Montréal pour présenter un cours d’introduction à l’économie.  Nous vous présentons la quatrième capsule produite dans le cadre de cette association. Aujourd’hui, Laura Handal dresse un bref portrait de ce qu’est l’extractivisme qui redevient forme de gestion économique dominante dans le monde. Cette philosophie consiste à stimuler une… Continue reading Le modèle « d’avenir » nommé extractivisme

Lac-Mégantic : au-delà de la voie de contournement

La semaine dernière avait lieu le triste premier anniversaire de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic. Lors de son passage dans la ville pour offrir son support, Philippe Couillard a été accueilli par un groupe citoyen réclamant la construction d'une voie de contournement de 13 km afin que des matières dangereuses ne circulent plus par le centre-ville. Bien que cette revendication soit justifiée par la dénivellation exceptionnelle et les courbes en cascade qui caractérisent l'entrée dans la ville, d'autres accidents ferroviaires survenus récemment dans d'autres régions remettent en question l'opportunité même de permettre le transport de pétrole par train au Québec.

Êtes-vous dans la « zone d'explosion »?

En même temps que l'on se recueillait à Lac-Mégantic, l'organisme environnemental américain ForestEthics mettait en ligne la carte interactive « Oil Train Blast Zone » (zone d'explosion des trains pétroliers), qui démontre de façon éloquente que le pétrole par train passe à travers la plupart des grands centres urbains québécois ainsi que des dizaines de villages. Il suffit d'entrer son adresse civique et on peut voir si sa résidence se situe ou non à l'intérieur d'une zone à risque de sinistre. Plutôt inquiétant.

Lac-Mégantic : camouflage de la vérité derrière l’échec de la réglementation

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La semaine dernière, 10 mois après la catastrophe qui a frappé la ville de Lac‑Mégantic, les procureur.e.s du gouvernement du Québec ont déposé des accusations criminelles contre trois employés de première ligne de la société Montréal Maine and Atlantic Railway (MMA).

Les suspects, qui ont dû défiler en public menottes aux poings dans le pur style américain de la « marche du condamné », ont été accusés de 47 chefs d’accusation de négligence criminelle ayant causé la mort.

La bulle financière du carbone

Dans un récent billet, j’ai fait une très courte recension des coûts associés aux catastrophes naturelles liées à la pollution. Sans surprise, j’incitais les politicien.ne.s et les économistes traditionnel.le.s à se sortir la tête des sables bitumineux et à regarder en face les dangers liés à la croissance de l’empreinte écologique au pays et dans le monde.

Bien que les coûts liés à la crise climatique soient majeurs, on n’a pas l’impression d’être réellement touché. Bien sûr, des fonds spéciaux financés à même les impôts pourraient servir à payer le prix d’éventuelles reconstructions, mais les effets sur notre avoir personnel semblent somme toute peu importants. Pourtant, l’éclatement de la bulle financière risque mener vers une des crises financières mondiales les plus importantes des dernières décennies.

Voici pourquoi :

Le prix de la pollution

Au Canada, on n’a pas l’habitude d’associer environnement et portefeuille. On a plutôt tendance à croire  (à tort) que les intérêts environnementaux nuisent au développement économique. Cependant, bien que pour certains investisseurs, la hausse des inquiétudes environnementales constitue un irritant, elle influence peu les décisions d’affaires. En termes économiques, la pollution est d’ailleurs considérée la plupart du temps comme une externalité, c’est-à-dire un effet négatif incalculable sur le bien-être que l’on ne prend d’ailleurs pas en compte.