Encore quelques brassées avant l’égalité homme-femme

Mesdames, tenez-vous le pour dit, si votre mari fait trop le ménage à la maison, votre couple risque fort bien de se terminer en divorce. Cette affirmation, qui semble tout droit sortie d’un magazine féminin des années 1950, a pourtant fait les manchettes après qu’une institut de recherche norvégien ait publié une étude montrant que « la proportion de divorces parmi les ménages qui partagent les tâches domestiques de manière équitable est environ 50% plus élevée que chez ceux où l'essentiel du travail est accompli par la femme. » Au-delà de cette étude et de la nouvelle qu’elle a suscitée, il y a la réalité de la répartition des tâches domestiques entre les hommes et les femmes, qui est, comme le montre la note que nous publions aujourd’hui, loin d’être équitable.

Les syndicats nuisent-ils à l’économie?

Nous avons publié mardi une brochure sur les syndicats, visant à déconstruire en dix questions certains mythes véhiculés par la droite anti-syndicale au Québec. Tous les prochains mercredis du mois d’octobre, nous publierons sur le blogue du Journal un billet, reprenant les principaux thèmes de la brochure. Voici donc le premier billet d’une série de quatre.

La plus forte présence syndicale au Québec qu’ailleurs au Canada fait beaucoup parler. Pour plusieurs, les syndicats en mènent trop large et sont trop puissants. Avec un taux de syndicalisation à 39,9 % en 2012, le Québec fait figure d’exception avec une avance de 8 % sur le reste du Canada.

Ce simple fait suffit à déchaîner les passions. Les préjugés anti-syndicaux sont nombreux (comme ici et ici). Les syndicats seraient inefficaces, nuiraient à l’économie, freineraient la création de richesse en plus de protéger les pommes pourries qui profitent du système. Pourtant, bien peu de données tendent à confirmer ce genre d’affirmation. Évaluons certaines des lignes d’attaque des adversaires des syndicats pour y voir plus clair.

PIB : le vernis craque

L’OCDE vient de produire un rapport imposant – tant par sa dimension que par la recherche qu’il a dû exiger – sur l’évolution de la qualité de 25 pays du 19e siècle à aujourd’hui. Vous en avez peut-être entendu parler si vous avez lu cet article du Devoir, dont le titreur particulièrement jovialiste ne semble pas avoir compris toute la portée du rapport, pas plus que celle de l’article. Difficile en effet d’affirmer que « l’humanité prend du mieux » après avoir parcouru ces pages. Une chose qui ressort sans le moindre doute cependant, c’est que le Produit intérieur brut (PIB) comme indicateur de richesse et de développement perd grandement en pertinence.

Nuisibles ballounes

Les gouvernements aiment tester leurs idées. Pour le faire, ils envoient dans l’espace public ce qui a été baptisé des «ballons-sondes» par les médias. Les ballons sont des idées de politiques publiques, pas encore ficelées qu’on propulse – par une fuite ou par une mention lors d’une entrevue – dans l’oreille de la population pour tenter de mesurer sa réaction. On comprend l’idée : les politiques et les gens qui les entourent veulent savoir s’ils auront à affronter ou non l’opinion publique sur un enjeu.

Un pas de plus vers le libre-échange entre le Canada et l’Europe

Vendredi dernier était signé à Ottawa l’Accord économique et commercial global (AECG) par le premier ministre canadien Stephen Harper, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, ainsi que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe, en préparation depuis cinq ans, doit encore subir une révision juridique puis être traduit avant d’être ratifié par les chefs des gouvernements de l’Union européenne et approuvé par les provinces canadiennes. En ce sens, « une route encore longue » comme le disait Éric Desrosiers dans Le Devoir nous sépare de l’entrée en vigueur officielle de cet accord qui couvre « le commerce des biens et services, les contrats publics, la durée des brevets pharmaceutiques, les produits agricoles, la mobilité de la main-d’œuvre, la culture, ainsi que la délicate question des obstacles au commerce que peuvent constituer les différences de normes et de règles. » Il n’est cependant pas trop tôt pour mesurer les effets d’un tel accord sur l’économie et la population canadiennes. Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) publiait la semaine dernière une analyse du texte de l’accord dans laquelle elle met en lumière les aspects les plus préoccupants de l’accord, que nous reproduisons partiellement dans les lignes qui suivent.

L’hypocrisie du discours « écologique » conservateur

Les questions environnementales étaient à l’honneur la semaine dernière. Le sommet du Climate week se déroulant à New York aidant, nous avons vu plus de 125 leaders internationaux admettre l’importance de la question. Est-ce qu’il y aura de réelles répercussions à cette rencontre? Cela reste à voir. Bien que l’on peut rester dubitatif devant certaines propositions qui sont peu ou pas contraignantes proposées dans ce type de rencontres, il reste qu’elles représentent des moments charnières dans l’élaboration d’une stratégie internationale pour la lutte contre les changements climatiques. C’est pourtant sans trop de surprise que nous apprenions la semaine dernière que le premier ministre Harper, lui, ne daignerait même pas se présenter. Par contre, ce qui a été plutôt étonnant, voire surréaliste, ce sont les raisons invoquées pour justifier son absence. On peut comprendre que le premier ministre ait un horaire chargé, tout comme nous pouvons imaginer celui des États-Unis pourtant présents. Mais M. Harper a osé affirmer publiquement que la conférence ne méritait pas qu’il y porte attention parce que le Canada est déjà un leader en matière de lutte au bouleversement climatique. Avouez que ça décoiffe … C’est loufoque. Inquiétant. Embarrassant. Malheureusement peu étonnant.

Les spécialistes de l’éducation ne sont pas ceux et celles que vous croyez

Certain.e.s prétendent avoir les compétences requises pour donner des conseils judicieux en ce qui concerne le système d'éducation québécois et propagent une idée invalide comme si elle était fiable et rigoureuse.

C'est le cas de bien des économistes et politicien.ne.s qui croient pouvoir juger et décider des règles de fonctionnement dans le domaine de l'éducation alors que leur maîtrise des problèmes et des solutions qui lui sont rattachés ne se limite qu'à l'éloge de la financiarisation de l'économie. Motivé.e.s par leur volonté de diriger, voire de contrôler leur public, ces faux spécialistes compensent leur manque de connaissances par une image inflexible, autoritaire et implacable et usent de propos décontextualisés, fragmentés et souvent déconnectés de la réalité.School course in a high school. Students following a lesson.  Cours dans une classe de secondaire d'un établissement scolaire. Elèves suivant une leçon.

Published
Categorized as Éducation

Les logiciels libres, un an plus tard

passersacommandeCette semaine, c'est la Semaine québécoise du logiciel libre et plusieurs ateliers et conférences sont organisés sur ce thème un peu partout au Québec. J'en profite pour faire un retour sur la note de recherche sur les logiciels libres que nous avons publiée il y a environ un an. Nous avions alors soutenu que le choix des logiciels libres pour le gouvernement du Québec pourrait contribuer à réduire significativement les coûts et à accroître son autonomie technologique. Que s'est-il passé depuis?

Précarité des jeunes : la faute aux vieux ?

Dans une étude publiée ce mardi, le Conference Board du Canada conclut que « les jeunes travailleurs sont les grands perdants de la montée des inégalités entre les générations depuis 30 ans. » « Le revenu disponible des Canadiens âgés de 50 à 54 ans », montre l’étude, « est aujourd'hui supérieur de 64 % à celui des 25 à 29 ans contre 47 % au milieu des années 1980. » « L’âge plutôt que le sexe est en train de créer un nouveau clivage dans notre société », poursuivent les auteurs de l’étude.

À première vue, ses résultats semblent confirmer la thèse selon laquelle il existe une iniquité intergénérationnelle dans la société canadienne. C’est cette thèse que mettait de l’avant un regroupement de jeunes employés de la Société Radio-Canada la semaine dernière pour dénoncer la précarité de leur situation :

« Deux castes finissent par émerger. Les employés permanents qui se sont battus pour obtenir leurs droits, certes. Et moi, nous, les précaires, leurs enfants, encore et toujours sur le bord de la route.

Je ne suis pas seul dans cette galère. Fonction publique, éducation, santé… les rouages du transfert de génération se grippent, le mal-emploi ronge la jeunesse québécoise. L'attrition et les gels d'embauche forment notre horizon. »

Le bulletin du Conseil du patronat: beaucoup de bruit pour rien

Pour une 5e année consécutive, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) nous fait l'honneur de publier son bulletin de la prospérité. Encore une fois, la note conférée au Québec (C) donne l’impression que nous n’en ferions pas assez pour favoriser la croissance économique.

La fiscalité est bien entendu au centre des critiques, tout comme les coûts de rémunération des salarié.e.s ou encore la forte présence syndicale qui distingue le Québec des autres provinces canadiennes. Cela n’a pas grand-chose de surprenant : le CPQ nous a toujours habitué à privilégier ses propres intérêts à ceux de l’ensemble de la population.