La foi aveugle

On apprenait la semaine dernière que l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) restera ouvert pour au moins deux ans grâce à des fonds débloqués par le gouvernement fédéral. Celui-ci était sous le feu de la critique depuis que le conseil d’administration de l’OMM avait annoncé que, faute de moyens pour poursuivre les activités de l’observatoire le mieux équipé et le plus performant du Canada, il mettrait la clé dans la porte le 1er avril. À moins d’un an des élections fédérales, c’est le genre d’ombre au tableau que le parti Conservateur (PC) ne pouvait se permettre de traîner.

« La grosse » argent de la santé

50% des dépenses du Québec vont à la santé? C’est vrai, si on ferme les yeux sur les angles morts du calcul derrière ce chiffre. Si on faisait preuve d’un peu plus de nuances et d’honnêteté sur les « coûts de la santé », on arriverait à un chiffre qui tourne autour de 33-34%. On s’apercevrait également que comparées à la taille de l’économie québécoise, les dépenses de santé des Québécois-e-s augmentent à un rythme qui n’a rien d’insoutenable. Finalement, on verrait que les dépenses qui augmentent le plus ne sont pas forcément celles qu’on pense.

L’austérité ou la violence budgétaire

9624991264_c87b3c824c_nDepuis la crise de 2008, l’austérité budgétaire a durablement pris racine. Tous les prétextes sont bons pour y avoir recours, que ce soit la lutte au déficit, à l’endettement public ou encore pour affronter les « privilèges » des employé.e.s de l’État. Dans chacun de ces cas, l’austérité se présente comme étant inévitable, incontournable. Bien entendu, la réalité est bien plus complexe et une compréhension juste de la conjoncture budgétaire de nombreux États ne peut se contenter de cette austère idée. Pourtant, il semble pertinent de comprendre les dynamiques en cours comme venant renforcir le virage autoritaire que connait notre « démocratie ».

Le gras fait de mauvaises chansons

Vous rappelez-vous du refrain de la chanson libérale la plus populaire de l’été dernier?

Ça allait comme suit : « Les coupures n’affecteront pas les services offerts à la population. On va couper dans le gras ».

Diffusée à travers la province par un appareil suffisamment puissant, sa mélodie devait couvrir le bruit de la scie à chaine que le gouvernement utilisait pour amputer les services publics. Depuis, elle est sortie du palmarès, ou du moins, le gouvernement ne se donne même plus la peine de la chanter… Comme elle servait de justification aux compressions annoncées dans le budget de juin dernier, il est peut-être intéressant de la syntoniser de nouveau pour voir si son air est encore au goût du jour.

Encore les changements d’emplois

WORKOPOLIS - FRENCH - Workopolis - Le changement régulierIl y a maintenant plus d’un an, j’ai publié ici un billet pour tenter de contredire la légende si répandue qu’on change plus souvent d’emploi qu’avant. Il y a moins longtemps, j’ai aussi montré que, même aux États-Unis, cette légende… est aussi une légende! Même si de nombreuses personnes ont été convaincues par les faits que j’ai présentés, cela n’empêche pas la légende de perdurer.

L’assurance obligatoire ne favorise pas un accès abordable aux médicaments d’ordonnance

En instaurant un régime à payeur unique, le Nouveau-Brunswick aurait l’occasion de faire baisser leurs coûts de manière substantielle.  

Il semble que le gouvernement du Nouveau‑Brunswick soit sur le point de renoncer à instaurer l’assurance‑médicaments obligatoire, à deux doigts de l’entrée en vigueur de celle-ci. C’est une bonne décision.

Entreprises privées : Des piles d’argent et pas d’investissement

Combien avez-vous dans votre compte de banque présentement? Assez pour tenir une semaine? Un mois? Six mois? Que diriez-vous d’avoir 111 milliards $ en réserve? Pour vous donner un ordre de grandeur, c’est presque le tiers du PIB du Québec. Ou encore, c’est plus de trois fois le budget de l’État au complet, service de la dette compris. C’est aussi le montant d’épargne qui est attribué pour les entreprises au Québec. Oui. D’épargne.

L’austérité ou la démocratie confisquée

L’austérité est sur toutes les lèvres au Québec depuis le retour au pouvoir des Libéraux en avril 2014. Le climat politique qui règne chez nous fait écho à la « crise budgétaire » qui affecte l’Europe depuis la crise financière et économique en 2008.

Pourtant, des deux côtés de l’Atlantique l’austérité budgétaire n’est pas une simple réaction à la crise économique. Malgré l’ampleur qu’a pris la politique de l’austérité depuis sept ans, l’obsession pour l’équilibre budgétaire est apparue bien avant que n’éclate la bulle des subprimes et qu’elle n’emporte avec elle l’économie mondiale. L’austérité est simplement la forme que prend aujourd’hui l’enjeu de l’équilibre des finances publiques.

RIP AQESSS

Nous apprenions hier la disparition de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), une organisation patronale œuvrant dans le secteur parapublic. Est-ce que sa participation récente en compagnie d’organisations de « la société civile » au « Rendez-vous national sur l’avenir du système de santé et de services sociaux » a signé son arrêt de mort? Ou l’AQESSS avait-elle simplement compris et anticipé ce qui l’attendait?

C’était une drôle de créature, comme le sont souvent les administrations publiques à notre époque. D’un côté, elles sont très proches du statut qu’ont les fonctionnaires, ou comme on dit en anglais, du public servant (« serviteurs du public »). En théorie, leur existence dépend ultimement de la volonté populaire et démocratique de se doter de travailleuses et de travailleurs pour servir ses intérêts collectifs.

Politiques numériques : quatre enjeux pour la prochaine année

Michael Geist, professeur à l’Université d’Ottawa, tient un blogue prolifique ainsi qu’une chronique au Toronto Star, qui analyse scrupuleusement les débats politiques concernant l'Internet et les technologies numériques, en particulier sur la scène fédérale. En début d’année, il a présenté quatre enjeux principaux en la matière qui devraient retenir l’attention des responsables politiques pour l’année 2015. Je les présente ici en français, en ajoutant quelques éléments de contexte pour en faciliter la compréhension :

Comment l’obsession anti-syndicale a tué Target

Les astres étaient bien alignés pour prendre d'assaut le marché canadien. La Baie, cherchait justement un acheteur pour sa filiale Zellers, une entreprise qui comptait près de 300 magasins partout au Canada. Elle possédait des emplacements stratégiques dans les grands centres urbains, avait une chaîne de distribution bien rôdée et des relations d'affaires bien ancrées avec ses fournisseurs. Bref, l'occasion était belle pour Target de se tailler une place de choix dans le marché canadien en mettant la main sur Zellers.