Texte sur le gain en capital : une confusion

Dans un texte paru dans La Presse aujourd’hui, Eric Pineault et moi montrons que les avantages fiscaux liés au gain en capital sont une mesure inéquitable. On m’a signalé qu’une confusion s’était glissée dans cet article. Sur le fond et l’argumentaire, cela ne change pas grand-chose. Toutefois, dans le but de faire circuler une information exacte, il me semble nécessaire de faire une précision.

Quand les tarifs d’Hydro remplacent l’impôt

Il est presque devenu fréquent de recevoir à l’arrivée du printemps la mauvaise nouvelle du compte d’Hydro qui va augmenter. Cette année ne fait pas exception. Alors qu’Hydro-Québec fait des profits records, ses tarifs vont connaitre une hausse de 2,9 % pour la clientèle résidentielle. Cet exercice devrait lui permettre d’accumuler 301 millions de dollars additionnels. Entre 2011 et 2015, les hausses consenties auront représenté 8,7 % alors que l’inflation aura été de 7,41 % (prévisions pour 2015 incluses).

7 milliards ça fait beaucoup

Sortir de la crise a un coût. Pour les femmes du Québec, celui-ci s’est élevé à près de  7 milliards $ de 2008 à aujourd’hui. Et ce n’est qu’une partie de l’histoire… Commençons par le début.  

En 2008, le Québec, comme la plupart des États occidentaux, a connu une crise économique que plusieurs affirment être la plus sévère depuis le fameux crash boursier de 1929. Pendant deux ans, le gouvernement s’est autorisé à faire des déficits. Par contre, une fois la (maigre) croissance de retour, les politiques d’austérité se sont pointées le bout du nez. Il faut croire que le chant du déficit zéro a été trop séduisant. Bien que de nouvelles dépenses continuaient d’être annoncées, la part du lion des annonces gouvernementales concernait plutôt des compressions. Au total, c’est plus de 23 milliards $ qui ont été coupés de l’économie québécoise par les mesures d’austérité. Et de ce montant, 13 milliards $ ont touché plus particulièrement les femmes, soit 3 milliards $ de plus que les hommes.

L’État n’est pas une famille

Le président du Conseil du trésor affirmait récemment à la radio que bien qu’une famille et un État aient des différences de taille, le budget de l’un et de l’autre doit être compris de la même façon. Un tel propos venant de la bouche de quelqu’un qui a enseigné l’économie est hautement surprenant. Quand cette même personne a d’importantes responsabilités politiques, ces mots deviennent carrément irresponsables.

Les hôpitaux américains surclassés par les hôpitaux canadiens

S’ils étaient mieux gérés, une famille moyenne de quatre personnes économiserait 2000$ par an en frais de santé 

Dans bon nombre de pays, les familles endeuillées reçoivent des fleurs et des cartes de condoléances. Aux États-Unis, elles reçoivent un déluge de factures d’hôpital et de formulaires d’assurance à remplir.   Toute cette paperasse n’est pas seulement offensante; elle coûte une fortune à la société américaine. Prenons l’exemple des hôpitaux. Selon les données que nous avons publiées récemment dans la revue Health Affairs, les hôpitaux américains ont dépensé en 2011 215 milliards de dollars en matière de facturation et d’administration, soit pas moins de 1,43% du PIB.

La surépargne expliquée à M. Geloso

La question de l'argent qui dort, ou ce que nous avons nommé la surépargne des grandes entreprises, continue à nourrir les réflexions économiques au Québec et au Canada. À 32% du PIB, cet amas de liquidités improductives témoigne de l'échec des politiques de stimulation de l'investissement par le biais de baisses d'impôts des revenus des entreprises. Au delà de ce constat plus politique qui cadre bien avec la polarité « gauche/droite », il y a la question de fond quant à la nature du cycle de croissance qui a émergé depuis une vingtaine d'années. Un cycle marqué par plusieurs grandes tendances qui accompagnent l'accroissement de ce capital liquide dans les coffres des entreprises non-financières. D'un côté, une relative stagnation de la croissance du PIB avec des taux faibles d'année en année, à quoi s'ajoute la fin de la croissance des revenus de la majorité. La demande intérieure dépend ainsi de plus en plus de la croissance du volume de crédit à la consommation. En même temps, du côté des entreprises, un taux de profit qui se maintient et augmente même depuis 2010 combiné à une tendance à la baisse de leurs dépenses d'investissement, si l'on exclut le secteur du pétrole.