En prendre moins, mais en prendre soin ?

Les premiers huit mois du gouvernement caquiste lui permettent d’afficher ses couleurs quant à la gestion des affaires d’État. Or, en se fiant aux textes législatifs les plus controversés (les projets de loi no 9[1], 17[2] et 21[3] entre autres), il est à craindre que la qualité de vie des personnes immigrantes, mais tout particulièrement des personnes racisées, se dégradera au cours des prochaines années.

 

Des repas gratuits pour tous les élèves, une utopie?

On apprenait récemment qu’à Montréal des milliers d’élèves provenant de milieux défavorisés étaient menacés d’être privés de collations gratuites ou de repas à prix modique en raison de l’embourgeoisement de leur quartier. Or, de nombreuses voix s’élèvent depuis quelque temps pour dénoncer les limites de ces « mesures alimentaires » destinées aux enfants les plus démunis et pour réclamer un véritable programme de repas universels gratuits dans l’ensemble des écoles publiques du Québec. Utopie? De nombreux pays ont pourtant implanté de tels programmes.

Interdiction des signes religieux : quel consensus?

La victoire de la CAQ du 1er octobre 2018 a été largement interprétée comme la preuve que le raz-de-marée des populismes de droite qui déferlent sur l’Occident depuis 2016 avait finalement atteint le Québec. La plupart des sondages avaient prédit que la CAQ aurait, au mieux, un gouvernement minoritaire, mais après une campagne où les débats sur l’immigration ont souvent occupé une place centrale, le parti de François Legault s’est doté d’une majorité importante à l’Assemblée nationale.

La SAQ peut faire mieux, sans qu’on ait à libéraliser

Le 11 mai dernier dans La Presse, Frédéric Laurin réitérait sa proposition d’approfondir la libéralisation du marché de l’alcool au Québec. Cette proposition a l’avantage d’avoir remplacé l’idée de complète privatisation qui excitait la droite économique depuis des lustres. Cependant, elle a le défaut d’être difficilement applicable et de ne pas changer grand-chose pour la plupart des clients de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Tuer l’industrie du taxi pour faire vivre Uber (2e partie)

L’arrivée d’Uber à la bourse de New-York le 9 mai dernier était un événement très attendu. À près de 72 milliards US$, sa valorisation boursière égale le record pour une entreprise américaine établi par Facebook en 2012. L’engouement certain pour Uber ne s’est toutefois pas traduit par une forte demande pour ses actions, qui se sont vendues en dessous du prix initialement demandé par la compagnie. La raison en est bien simple : depuis sa fondation en 2009, Uber n’a jamais engrangé de profit et ne compte pas le faire dans un avenir rapproché. Certains parlent même d’encore 5 à 10 ans avant que leur modèle d’affaire ne devienne rentable. Or, la valeur d’une action en bourse est le reflet direct des gains futurs qu’elle permet raisonnablement d’espérer. L’horizon lointain de la profitabilité d’Uber tire donc le prix de ses actions vers le bas.

Il y a un lien entre la dette du Québec et le taux d’emprunt mais pas celui que vous pensez

Entre 2010 et 2015, c’est 20,2G$ de dollars que le gouvernement québécois a imposés en « effort » budgétaire dans le but d’atteindre le déficit zéro. Durant cette période, il a haussé ses revenus de 6,2G$ et réduit ses dépenses de 14G$. Ironiquement, on apprenait dans le dernier budget de la CAQ que le gouvernement prévoit dégager des surplus de 21,1G$ sur six ans.

Passer le seuil de la pauvreté, lequel ?

Un projet de loi fédéral à amender[1]

En intégrant le projet de loi C-87, Loi sur la réduction de la pauvreté, déposé l’automne dernier à la Chambre des communes, dans le projet de loi omnibus post-budgétaire C-97 (section 20), le gouvernement fédéral s’apprête à officialiser en mode accéléré certaines dispositions de sa première stratégie de réduction de la pauvreté qui risquent d’emblée d’en compromettre le succès et la crédibilité. L’essentiel du problème tient dans la désignation de la mesure du panier de consommation (MPC) en tant que « seuil officiel de la pauvreté au Canada », là où le Québec a choisi depuis 2009 de l’utiliser « pour suivre les situations de pauvreté sous l’angle de la couverture des besoins de base » et non sous l’angle de la sortie de la pauvreté. Cette impasse pourrait être résolue par un amendement qui ferait toute la différence.

Revenu viable 2019 : où commence la sortie de la pauvreté?

Comment définir la sortie de la pauvreté? Est-on toujours pauvre lorsqu’on parvient à couvrir ses besoins de base? Être en mesure de se nourrir, se loger ou se vêtir selon les critères les plus strictes, est-ce suffisant pour déclarer qu’une personne est « sortie de la pauvreté »? Ces questions n’ont pas de réponses simples et malheureusement les gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa, prennent rarement le temps de s’y arrêter.

Ces faits que la FMOQ préfère ignorer

Dans sa réponse à notre fiche technique sur les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) publiée la semaine dernière, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), M. Louis Godin, parle « d’inexactitudes », de « faits alternatifs » et de « propagande » pour qualifier nos conclusions. Pourtant, les chiffres qu’il amène pour « rectifier » nos affirmations sont strictement identiques à ceux que nous utilisons. Il pourrait difficilement en être autrement puisque nos données sont directement tirées de la Lettre d’entente 229 conclue entre le ministère de la Santé et des Services sociaux et M. Godin lui-même.

ABI – L’hypothèse d’un changement de paradigme

En novembre dernier, nous publiions un billet sur le lock-out à l’Aluminerie de Bécancour (ABI), qui dure à présent depuis plus de 15 mois. Il était attendu du gouvernement qu’il intervienne pour rétablir le rapport de force entre les parties à la table de négociation. Les évènements des dernières semaines entourant ce conflit nous fournissent de nouvelles inquiétudes quant à l’état des négociations à l’ABI, voire sur l’état des relations de travail au Québec.

Budget de la CAQ: pragmatique? Plutôt archaïque

Après le dépôt du budget du Québec le mois dernier, une illustration géniale du caricaturiste Tom Toro du New Yorker m'est revenue à l'esprit. On y voit un survivant de l'Ancien Monde, le nôtre, assis sur le sol près d'un feu avec des enfants condamnés comme lui à une vie misérable. Le complet de l'homme est en lambeaux, mais il a un regain de nostalgie en racontant le passé aux petits : « Oui, bien sûr, la planète a été détruite. Mais pour un moment merveilleux dans l'Histoire, nous sommes parvenus à créer tout plein de valeur pour les actionnaires. »