La semaine dernière, la Banque du Canada annonçait qu’elle procédait à une hausse d’un quart de point du taux directeur pour le faire passer de 4,25% à 4,5%. Cette huitième hausse depuis mars 2022 est vue comme un moyen de freiner l’inflation au pays.
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Le point sur l’inflation et la politique monétaire
En mars 2022, le taux d’inflation a atteint 8,5 % aux États-Unis et 6,7 % au Canada, un sommet depuis 1991. Un peu partout ailleurs, c’est comparable sinon pire. Que se passe-t-il ? Que font les autorités ?
La hausse du taux directeur ne vous aidera pas
Hier, la Banque du Canada a procédé à une hausse du taux directeur de 0,5 point de pourcentage, le portant ainsi à 1 %. Elle compte le ramener à 2 % d’ici 2024. Cette mesure recommandée par les institutions bancaires risque plutôt de nuire aux ménages. Voici pourquoi.
L’inflation est-elle à nos portes – et menace-t-elle la reprise économique?
En un graphique : Comment se portent les finances des ménages canadiens?
Face à la croissance soutenue de l’endettement des ménages canadiens que l’on observe depuis maintenant une vingtaine d’années au Canada, certains analystes soulignent parfois que le fameux ratio de la dette sur le revenu disponible, qui atteignait 176,23% au 3e trimestre de 2019, n’est pas un fidèle indicateur de la situation des ménages. En effet, ce ratio ne nous permettrait pas d’apprécier la pression qu’exercent les dettes d’un ménage sur ses finances personnelles.
Le nouvel étalon
Les dernières décennies nous avaient habitué à une croissance stable du produit intérieur brut (PIB) des pays de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord. Pas le Klondike, mais un constant 2% ou 3%. C’était le niveau normal, l’étalon à partir duquel on se disait : en haut, c’est bon, en bas, ça ne va pas.
Au début novembre, Larry Summers, ancien secrétaire du Trésor de Clinton et proche conseiller d’Obama au lendemain de la crise, a participé à une conférence au Fonds monétaire international (FMI) où il a annoncé qu’il était peut-être temps de mettre cet étalon de croissance au rancart. Il a en effet avancé que le marasme dans lequel était englué les économies développées était the new normal (que je traduis par : le nouvel étalon). La croissance se situerait désormais entre 0,5 et 1,5%.