La semaine dernière, 150 pays ont signé une entente visant – officiellement – à restreindre le recours à l’évitement fiscal et à l’évasion fiscale. Conclue sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’entente établit un seuil minimum d’imposition de 15% sur les bénéfices des entreprises. Certains se réjouissent du fait que les États semblent enfin agir pour colmater les immenses brèches fiscales qui plombent leurs finances publiques. Est-ce que cette initiative multilatérale, portée notamment par le président des États-Unis Joe Biden, fera réellement disparaître les paradis fiscaux ? La réponse courte : non. Au contraire, l’entente multilatérale pourrait légitimer des pratiques hautement régressives et absolument condamnables.
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Pour en finir avec les mantras de l’« économie du savoir » | Vers la création d’un conseil des collèges et d’un conseil des universités?
Le ministère de l’Éducation mènera des consultations en vue de créer un conseil des collèges, un conseil des universités et une commission mixte de l’enseignement supérieur. Ce billet traite plus spécifiquement de la création d’un conseil des collèges, en soulevant plus généralement le problème des orientations mal avisées qui dirigent les débats sur l’enseignement supérieur depuis plusieurs décennies.
Qui finance l’État?
Il paraît que l’État est trop endetté. Et que pour parvenir à refinancer adéquatement nos services publics et le filet social, il faut commencer par les démanteler. Peut-être que ça fera mal aux plus pauvres pour commencer, mais on pourra ensuite aller chercher des investissements privés. Les mots magiques… « investissements privés ». Grâce à eux, on pourra faire décoller l’économie, renflouer les coffres et miser sur ce qui compte vraiment : baisser nos impôts. Mais pour y arriver, il faut aussi réduire les impôts des entreprises privées. Moins d’impôts, plus d’investissements. Une équation facile. Simple. Et simpliste.
Le «cherry picking» de l’OCDE sur le salaire minimum
La semaine dernière, une infographie produite par l’OCDE circulait sur les réseaux sociaux. On y retrouvait le nombre d’heures travaillées au salaire minimum par semaine nécessaires pour sortir de la pauvreté dans un certain nombre de pays.
La dette du Québec vous fait peur? Écoutez ceci
La dette : une raison pour se faire mal?
Dans un récent rapport et dans les entrevues qui l’ont suivi, l’économiste Robert Gagné défend avec véhémence qu’il faut rapidement rembourser la dette. Trop endetté, le Québec sacrifierait de plus en plus de ses ressources dans le paiement d’intérêts sur sa dette et mettrait en danger son développement économique et les services aux citoyen.ne.s.
Le Bonhomme Sept Heures
Le président du Conseil du trésor a ouvert son allocution de mardi en voulant nous rappeler des chiffres. D’abord le service de la dette, ensuite le montant absolu de la dette. Une fois ces mots prononcés, tout était clair et plus rien n’était possible. Sans les mettre en rapport avec rien, par leur seule valeur en soi, ces chiffres exigeaient impérieusement, d’eux-mêmes, les changements que M. Coiteux allait par la suite nous présenter.
Au Québec, mais ailleurs aussi soyez-en assurés, la dette est un Bonhomme Sept Heures. Comme pour les enfants indisciplinés qui refusent d’aller se coucher, la dette publique sert à mettre fin aux discussions sur les finances publiques. Vous pouvez avoir n’importe quelle bonne idée, offrir une réflexion originale ou importante, on vous répondra systématiquement: «oui, mais la dette» comme si sa seule évocation suffisait à clore le débat. Mon collègue Francis Fortier et moi nous sommes penchés sur l’état de la dette du Québec pour voir dans quelle situation nous étions réellement et si la dette justifiait vraiment tous les sacrifices.
PIB : le vernis craque
L’OCDE vient de produire un rapport imposant – tant par sa dimension que par la recherche qu’il a dû exiger – sur l’évolution de la qualité de 25 pays du 19e siècle à aujourd’hui. Vous en avez peut-être entendu parler si vous avez lu cet article du Devoir, dont le titreur particulièrement jovialiste ne semble pas avoir compris toute la portée du rapport, pas plus que celle de l’article. Difficile en effet d’affirmer que « l’humanité prend du mieux » après avoir parcouru ces pages. Une chose qui ressort sans le moindre doute cependant, c’est que le Produit intérieur brut (PIB) comme indicateur de richesse et de développement perd grandement en pertinence.
Qu’est-ce que l’économie du savoir ?
Pendant des années, les acteurs du milieu de l’éducation s’entendaient sur la nature du problème, le prétendu « sous-financement » des universités, se limitant à un débat sur les solutions : augmentation du financement public pour les uns, hausse des frais de scolarité pour les autres.
Le spectre du sous-financement
Dans Le Devoir du 16 octobre, le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, affirme vouloir contrer le scepticisme du ministre Pierre Duchesne à l’égard du « sous-financement » des universités.
Prix des denrées alimentaires – Quand la finance (se) fait patate
Tout juste avant la crise économique de 2008 eut lieu une autre crise qui fut rapidement éclipsée par les évènements spectaculaires qui ont suivi l’effondrement du marché immobilier américain. La crise alimentaire de 2007 permet pourtant d’expliquer nombre d’évènements récents, notamment le déclenchement des soulèvements populaires dans les pays d’Afrique du Nord.
Les inégalités : une tendance mondiale
Les inégalités sociales augmentent. S’il y a là matière à se scandaliser, il n’y a malheureusement pas matière à se surprendre. Des études récentes ont bien documenté le phénomène au Québec et au Canada, mais qu’en est-il des autres pays dits « développés »?