Québec peut hausser ses revenus pour faire face à la crise

Vendredi dernier, le gouvernement du Québec a présenté un portrait de la situation financière et économique de la province. Le ministre des Finances Eric Girard a confirmé ce qu’il annonçait depuis longtemps : la crise économique provoquée par la COVID-19 va créer un trou de 15 milliards de dollars dans les coffres de l’État québécois. Le ministre s’attend par ailleurs à ce que le retour à l’équilibre budgétaire prenne de 3 à 5 ans. Ce déficit de 15 milliards s’explique de deux manières : une hausse des dépenses liée aux besoins nouveaux créés par l’épidémie (+11,4% des dépenses de portefeuille des ministères) et une baisse des revenus fiscaux engendrée par le confinement et la baisse des activités économiques (-6,3%). Le PIB réel devrait se contracter de 6,5% en 2020, puis reprendre son rythme de 2019 dès la fin de l’année prochaine.

L’environnement peut attendre

C’est finalement à 4,5 milliards que se sont élevés les surplus de l’exercice 2019-2020, portant à plus de 25 milliards les surplus engrangés durant les cinq dernières années. Le gouvernement Legault a ainsi accompli un véritable tour de force, celui de nous convaincre qu’il est normal de dégager des surplus d’en moyenne 5 milliards de dollars par an. Ces surplus colossaux constituent sans doute, avec la reconnaissance tardive de l’importance de s’attaquer aux enjeux climatiques, les traits marquants de ce budget.

Deuxième budget Girard: La naissance du conservatisme écologique

Le deuxième budget du gouvernement de François Legault se caractérise à nouveau par l’accumulation de surplus budgétaires importants. Il marque aussi le moment où ce gouvernement, forcé d’admettre l’importance croissante de l’enjeu climatique, cherche à développer une stratégie à cet égard. Ce billet présente d’abord le cadre budgétaire dévoilé aujourd’hui par le gouvernement, puis il évalue son approche en environnement avant d’énumérer une série d’autres mesures du budget.

Budget de la CAQ: pragmatique? Plutôt archaïque

Après le dépôt du budget du Québec le mois dernier, une illustration géniale du caricaturiste Tom Toro du New Yorker m'est revenue à l'esprit. On y voit un survivant de l'Ancien Monde, le nôtre, assis sur le sol près d'un feu avec des enfants condamnés comme lui à une vie misérable. Le complet de l'homme est en lambeaux, mais il a un regain de nostalgie en racontant le passé aux petits : « Oui, bien sûr, la planète a été détruite. Mais pour un moment merveilleux dans l'Histoire, nous sommes parvenus à créer tout plein de valeur pour les actionnaires. »

Ne rien mettre à jour

Hier, Éric Girard, tout nouveau ministre des Finances de la Coalition Avenir Québec (CAQ), a dévoilé sa première mise à jour économique. L’exercice était attendu, nous étions plusieurs à nous demander à quelle CAQ nous aurions affaire : la CAQ fâchée des premières années qui ne manquait pas une occasion pour critiquer l’immobilisme, la bureaucratie et les sacro-saintes vaches sacrées du modèle québécois ou la CAQ assagie de la dernière campagne électorale?