Travail des jeunes: une mise au point historique s’impose

Photo: Fonds Hector Drolet, 1930-1940, BAnQ Vieux-Montréal, (06M,P580), Photographe non identifié.

Depuis la parution des données de la CNSST sur les accidents de travail concernant les personnes mineures, de nombreux articles ont abordé le sujet polarisant du travail des enfants. Plutôt que de mettre à distance ce passé pas si lointain où les familles du Québec étaient contraintes de mettre à contribution plusieurs membres de la maisonnée afin d’arriver à joindre les deux bouts, tâchons de comprendre pourquoi les enfants travaillaient.

Sommes-nous en 1889?

Photo: NDR (Unsplash)

«Le travail des enfants très jeunes est encore permis dans quelques parties du Canada. Ce travail nuit à la santé, entrave le développement physique et l’éducation des enfants employés, de sorte qu’ils ne peuvent devenir des êtres forts ou des citoyens intelligents. Nous croyons que l’emploi régulier, dans les usines, les fabriques et les mines d’enfants au-dessous de quatorze ans devrait être strictement défendu.»

Voilà une des recommandations que formulait en 1889 la Commission royale sur les relations du travail avec le capital au Canada (à l’époque, on n’appelait pas encore les patrons des «leaders» ni des «dragons»), à qui on avait donné le mandat d’étudier les conditions de travail dans les usines du pays.

Y a-t-il des économistes à la CAQ?

Photo: Jamar Penny (Unsplash)

Comme si un coup de dés avait soudainement changé le cours de l’économie, le gouvernement Legault a annoncé qu’il devra, dans les conditions actuelles de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation, presque doubler les budgets accordés au Programme de financement des infrastructures s’il veut créer les 37 000 places en services de garde promises. Alors que la responsabilité du déficit de places appartient en partie au gouvernement libéral passé, ce qu’il en coûtera de réparer ce laxisme incombe par contre aux stratégies de relance malavisées de la CAQ. Pour un gouvernement qui affirmait dans le dernier discours du budget qu’il faisait « de la saine gestion des finances publiques une priorité », il semble que les rouages de la macroéconomie lui échappent puisqu’il a lui-même contribué à hausser les coûts de construction par ses politiques de relance.

L’intelligence artificielle et les mauvais pauvres

Photo: Trevor Vannoy (Unsplash)

Alors que les personnes en situation de précarité sont les plus à même d’éprouver des difficultés à avoir une connexion numérique ou à utiliser les plateformes en ligne, le gouvernement a prévu un budget minimum de 25,6M$ pour numériser les dossiers des prestataires de l’aide de dernier recours afin, entre autres, d’intégrer de l’intelligence artificielle à ses processus décisionnels. Cette contradiction révèle le biais moral de cette initiative. Fondées sur des préjugés anciens, les mesures de contrôle croissent sans améliorer les services rendus aux personnes précaires.

En un graphique: coup d’œil sur le marché du travail et les personnes racisées

L’évolution du taux de chômage est suivie de près depuis le début de la pandémie. Cet indice de l’état du marché du travail s’est nettement amélioré depuis le sommet de mai 2020, lorsque le taux de chômage a atteint 13,7% chez la population canadienne âgée de 15 ans et plus.

Vers un taux de chômage de 32% en avril?

Le Québec sera donc « en pause » dans les prochaines semaines, pour reprendre l’expression utilisée par le premier ministre lors de l’annonce de la fermeture de « tous les services et toutes les activités économiques non essentiels » à compter du 24 mars et au moins jusqu’au 13 avril. La mesure était nécessaire afin d’accentuer la lutte contre l’épidémie de COVID-19 et freiner autant que possible sa progression.

Pénurie de main-d’œuvre : le gouvernement n’a pas utilisé tous les outils à sa disposition

La rareté de la main-d’œuvre continue de faire les manchettes en cette fin d’été, une situation qui devrait perdurer pour un certain temps encore, alors que l’économie du Québec croît de manière soutenue et même de façon plus vigoureuse que dans le reste du Canada. 

Impact de la hausse du salaire minimum en Ontario: réponse à l’IEDM

L’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié cette semaine un document de deux pages concluant que « 56 100 travailleurs âgés de 15 à 24 ans ont perdu leur emploi entre l’adoption de la loi et octobre 2018 » en raison de la hausse de 21 % (de 11,60 $ à 14,00 $) du salaire minimum en Ontario en janvier 2018.