Croissance et environnement peuvent-ils faire bon ménage?

Photo: Thomas Richter

Aux États-Unis, le contexte pandémique et la crise climatique ont fait croître l’intérêt pour un « Green New Deal » (GND), une série de mesures de relance économique qui comprendraient entre autres des investissements substantiels dans les technologies vertes. Les appels à une « relance verte » sont aussi nombreux au Canada et au Québec.

Terminator et les changements climatiques

Alors que la dernière mouture de Terminator est présentée dans les salles de cinéma, je vous propose une réflexion concernant les risques existentiels posés par les progrès technologiques. Les risques existentiels réfèrent aux risques de voir l’humanité disparaître. Ce genre de risques fait partie de notre réalité depuis peu : on peut fixer à 1945, avec l’explosion de la première bombe atomique, le début de cette nouvelle ère. Depuis, plusieurs technologies sont apparues qui laissent entrevoir la possibilité de nouveaux risques existentiels avec lesquels l’humanité doit apprendre à composer au plus vite : on peut penser à des armes bactériologiques génétiquement modifiées, des armées de nanorobots ou une super intelligence artificielle qui se retournerait contre l’humanité. Depuis la première version de Frankenstein parue en 1818, la science-fiction est remplie de ces scénarios catastrophes où la créature se retourne contre son créateur.

Pokémon stop

Le trafic s’atténue, les horaires des bibliothèques sont réduits, les répondeurs répètent des messages d’absence, des touristes errent sans but là où des piétons marchent d’habitude d’un pas pressé, les journées semblent ralentir… il n’y a pas de doute : c’est le temps des vacances. C’est vrai du moins pour environ le quart de la main-d’œuvre active québécoise qui profite ces jours-ci des vacances de la construction, selon une estimation de la Commission de la construction du Québec.

 

Soyons créatifs : détruisons l’université

Dans son premier numéro de juillet, la revue The Economist proposait, en première page, la photo d’un mortier de diplômé transformé en bombe sur le point d’exploser sous le titre : « Creative destruction : reinventing the university ». Reprenant la célèbre expression de Joseph Schumpeter, on nous annonçait cette fois que la vénérable institution subirait une véritable révolution à cause de ses coûts croissants, d’une transformation du monde du travail et d’une rupture technologique importante.

Le plus étonnant dans la série d’articles est le fait qu’ils aient été écrits si récemment. En effet, The Economist reprend essentiellement le même discours sur l’université qu’on entend de la part de l’OCDE et d’une série d’agences internationales depuis bientôt 20 ans. Depuis le milieu des années 1990, tant des intellectuels comme Michael Gibbons et Helga Nowotny que des gouvernements comme celui du Québec ou celui de la Grande-Bretagne n’ont eu cesse de nous dire que le marché de l’emploi avait changé et qu’il fallait que l’université participe à un nouveau mode de production du savoir. À cela se sont ensuite greffés les impacts d’Internet sur l’enseignement, les vagues successives de compression des coûts dans les missions d’enseignement et les investissements pour favoriser la recherche commercialisable. Bref, la « révolution » qu’attend The Economist est déjà en cours depuis longtemps.

La polarisation des emplois et les reprises sans emploi

On parle souvent de la disparition graduelle des emplois peu ou pas spécialisés dans les pays industrialisés au profit des pays à bas salaires. J’ai montré dans un billet précédent, à partir entre autres d’une étude de Statistique Canada, que cette affirmation était erronée et qu’ils étaient même parmi les emplois les moins vulnérables à la délocalisation et aux changements technologiques.