Les travailleurs pauvres, l’épicerie et une résolution pour 2016?

Le début d’une année signifie souvent un moment de renouveau. C’est notre chance de faire des bilans et de mettre en branle des projets. C’est aussi un moment porteur d’espoir. Les un·e·s prennent des résolutions, d’autres vont faire de belles promesses à leurs proches. Certain·e·s vont même se dire que l’année à venir sera celle où ils et elles amélioreront leur situation financière en grimpant les échelles sociales et économiques. 

Une société bâtie pour le 1%

Vous l’avez peut-être vu passer, le rapport qu’Oxfam vient de publier a été repris dans les médias à juste titre pour les chiffres scandaleux qu’il contenait.  Une poignée d’individus, 62 au total, possèdent à eux seuls une richesse cumulée plus grande que le 50% de la population la plus pauvre. Pire encore, si on agrandit ce cercle au 1% le plus riche de la population, eh bien, il a accumulé plus de richesse que le 99% restant mis ensemble. Ce sont des données aussi saisissantes qu’inquiétantes. Malgré, plusieurs autres informations sont encore plus importantes dans ce rapport.

Coupes à l’aide sociale : la guerre aux pauvres continue

Québec a déposé un tout nouveau projet de loi cette semaine qui vise à réaliser des économies dans le budget de l’aide sociale. Dans le contexte général d’austérité, il n’y a pas grand-chose là pour surprendre. Avec le projet de loi 70, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale Sam Hamad veut économiser jusqu’à 50 M$ par année à l’aide de programmes de diminution des prestations à ceux et celles qui reçoivent de l’aide sociale.

La démocratie au travail : des milieux de travail plus heureux… et plus productifs

Société démocratique, entreprises démocratiques?

Nous passons une très grande partie de notre vie au travail, beaucoup plus que dans nos activités dites sociales ou politiques. 

Nous avons tendance à croire que nous vivons dans une société démocratique, alors que, en règle générale, les entreprises fonctionnent selon un modèle autocratique. Et malgré de nombreux changements depuis la révolution industrielle jusqu’à nos jours, le capitalisme n’a pas vraiment changé de nature depuis 200 ans en ce qui concerne les rapports de travail : les rapports entre un maître et les personnes qui lui sont subordonnées. 

Dans tout projet de démocratisation réelle de notre société et de notre économie, il faut réfléchir à la démocratisation de nos milieux de travail. Bien qu’aucun modèle ne soit parfait, il y a certainement des pratiques qui sont meilleures que d’autres. Examinons-en. 

9 novembre: le bénévolat féminin commence

Le gouvernement libéral que Justin Trudeau a nommé la semaine dernière est un cabinet paritaire. Plusieurs étaient aux premières loges pour s’empresser de féliciter l’« effort » de constituer un cabinet composé d’autant de femmes que d’hommes. De l’autre côté, encore en 2015, il faut faire des « efforts » pour y arriver. Cet « effort » reflète justement la persistance des inégalités de genre dans nos sociétés.

L’IEDM et la pauvreté : quelques problèmes

Il y a quelques semaines, les chercheurs Yanick Labrie, Youcef Msaid et Alexandre Moreau de l’Institut économique de Montréal (IEDM) ont publié une note sur la persistance de la pauvreté. La première conclusion de la note mise de l’avant par l’IEDM (notamment dans son communiqué) est que seulement 1,5 % des gens vivent de façon prolongée dans la pauvreté au Canada et que ce taux serait en baisse.

Pourquoi un autre lock-out pour les pressiers et pressières de Québecor?

Vous l’avez peut-être lu quelque part (ici ou ), il y a un peu plus de deux semaines, les pressiers et pressières du Journal de Montréal (qui impriment aussi le 24H et Le Devoir) sont en lock-out. C’est 44 travailleurs et travailleuses qui sont dans la rue. On peut se demander pourquoi une si grosse entreprise en arrive à des moyens aussi brutaux avec un si petit nombre de gens? J’ai tenté de rassembler quelques données pour nous permettre de comprendre.

Le luxe de la sécurité financière

Alain Bouchard, pdg du groupe Alimentation Couche-Tard, a affirmé en mai dernier à l’occasion d’une causerie organisée par le Cercle canadien de Montréal, un club sélect réunissant des membres de la communauté des affaires, que « l’acquisition de connaissances économiques stimulerait la création de richesse ». Venant de quelqu’un dont l’entreprise au Québec paie les personnes qu’elle emploie à peine au-dessus du salaire minimum, cette déclaration a de quoi surprendre. M. Bouchard, lui, a touché un salaire avec compensations de 7,9 millions de dollars en 2014. Mais ce n’est pas tout. Cette année-là, il a aussi décroché la 28e position dans le classement 2015 des plus grandes fortunes canadiennes selon le Canadian Business, et ce, grâce à une richesse évaluée à 2,5 milliards de dollars.

Les gadgets anti-impôt de l’Institut Fraser

Comme il le fait chaque année, l’Institut Fraser publiait la semaine dernière son «Indice d’imposition des consommateurs canadiens» (Canadian Consumer Tax Index). Organisation promarché, le Fraser est aussi connu pour un autre gadget anti-impôt, le fameux Tax Freedom Day (la vidéo qui l’accompagnait cette année valait vraiment le détour). Il y a ces moments dans la vie où il y a tant de manières de s’objecter à une idée bébête qu’elles s’engouffrent toutes en même temps et qu’on reste un moment figé, déstabilisé par tant de simplisme. C’est la réaction que peut provoquer l’indice en question.

Étude Godbout—St-Cerny sur l’évolution des revenus – Deuxième problème de méthode : la fiabilité des données

Je poursuis ici mes réflexions sur l’étude de Luc Godbout et Suzie St-Cerny portant sur l’évolution des revenus des ménages. Dans un précédent billet, j’ai exposé ma première réserve méthodologique (très importante me semble-t-il) à propos du choix des années. J’aimerais me concentrer maintenant sur une partie très précise de l’étude, partie à laquelle on a offert une importante couverture médiatique.

 

Étude Godbout—St-Cerny sur l’évolution des revenus – Premier problème de méthode : le choix des années

À la fin du mois de juin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny publiaient une étude portant sur l’évolution des revenus des ménages de 1976 à 2011. Le document défend la thèse que si l’on prend en considération les changements de composition des ménages et la diminution de la taille de ceux-ci, nous observons une hausse importante des revenus pendant cette période. Les deux auteur∙e∙s nous offrent un portrait différent des analyses statistiques précédentes à propos de l’évolution des revenus, analyses qui stipulent plutôt une baisse ou une stagnation des revenus pendant la période étudiée.