Réplique à Céline Hequet: l’économie autrement

Le 8 octobre dernier, en réponse à notre article sur l’intérêt de l’analyse économique en terme d’externalités, Céline Hecquet soutenait la thèse générale que « loin de révolutionner la science économique, cette approche va plutôt dans le sens des réformes néolibérales des 30 dernières années ». Bien que cette critique mette le doigt sur certains points intéressants, et nous y reviendrons, nous croyons qu’elle présente une mauvaise interprétation de notre position et procède d’une utilisation abusive du concept de néolibéralisme.

Anticosti, évaluation environnementale et rentabilité

Mercredi le 28 octobre dernier, une des études gouvernementales commandées par les évaluations environnementales stratégiques (EES) du Québec sur Anticosti a été rendue publique : elle tente d’estimer la rentabilité d’exploiter les hydrocarbures sur l’île d’Anticosti. (Mentionons que, pour le moment, rien ne démontre qu’il y ait de l’énergie fossile exploitable sur le territoire.) Comme j’ai travaillé sur le sujet, j’étais impatient de voir comment les personnes qui représentent les différents ministères du gouvernement estimaient la situation financière des hydrocarbures sur Anticosti. Voici quelques observations à chaud sur ce rapport qui est passé passablement inaperçu. 

Consultation publique : « Cause toujours »

Selon le calendrier de l’évaluation environnementale stratégique (EES) globale sur les hydrocarbures, c’était hier, le 28 octobre, que la population pouvait accéder aux documents qui permettront d’établir l’ensemble des politiques liées à l’exploration, l’exploitation et le transport (oléoduc, train, bateau) des hydrocarbures (pétrole et gaz) sur l’ensemble du territoire québécois. Du coup, la population a accès à 36 études sur le sujet pour se faire une opinion. Notez que cette portion de l’EES exclut l’exploitation sur Anticosti.

Le pétrole d’Anticosti : beaucoup de courbettes pour pas grand chose

Ce matin, le baril de pétrole se négociait à 56 $CAN. Pour que les compagnies pétrolières puissent exploiter le pétrole d’Anticosti, il faudrait que le baril se vende à 163,4 $CAN. Faites le calcul vous-même, on est loin du compte. Le pétrole d’Anticosti n’est pas et ne sera pas  rentable avant longtemps.

Le top 10 des grands pollueurs au Québec

Ceux et celles qui me lisent le savent, je ne suis pas le plus grand défenseur du SPEDE et de la bourse au carbone. Cependant, je dois bien admettre qu’un des avantages de ce type de politique est de rendre publiques les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par les plus importants pollueurs du Québec

Déversement de diesel aux Îles-de-la-Madeleine : devinez qui va payer

Vous vous rappellerez peut-être que le 14 septembre dernier, Thierry Vandal a indiqué qu’Hydro-Québec prenait l’entière responsabilité du déversement de 100 000 litres de diesel à Cap-aux-Meules le 11 septembre, et donc que la note ne serait pas refilée au gouvernement. Ce qui veut dire qu’à travers les tarifs d’Hydro-Québec, nous, client∙e∙s, aurons la générosité d’éponger les 20 M$ de dégâts (p. 12). Cette somme ne prend pas en compte les dégâts environnementaux non chiffrables pour le moment. Cela semble si facile de prendre la responsabilité d’un événement quand on refile la facture aux client∙e∙s.

Des clauses pour protéger les plus forts

Lorsque le Québec a imposé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste, la compagnie étasunienne Lone Pine Ressources Inc.  a poursuivi le gouvernement du Canada. Pourquoi? La compagnie allègue qu’elle est brimée dans son « droit » de réaliser des profits au Québec et exige 250M$ de compensation. Pour ce faire, elle s’appuie sur l’Accord de Libre-échange Nord-américain (ALENA) et ses clauses de protection des investisseurs.

Récupérons 400M$ avec de réelles redevances sur l’eau

Dans un de mes derniers textes, j’évoquais l’idée de taxer les bouteilles d’eau afin d’augmenter les revenus de l’État plutôt que de systématiquement couper dans les services à la population à travers des mesures d’austérité. Plusieurs d’entre vous m’ont demandé de jeter un œil sur l’état des redevances industrielles sur l’eau au Québec. Ils avaient bien raison. Regardons la situation.

Quand les tarifs d’Hydro remplacent l’impôt

Il est presque devenu fréquent de recevoir à l’arrivée du printemps la mauvaise nouvelle du compte d’Hydro qui va augmenter. Cette année ne fait pas exception. Alors qu’Hydro-Québec fait des profits records, ses tarifs vont connaitre une hausse de 2,9 % pour la clientèle résidentielle. Cet exercice devrait lui permettre d’accumuler 301 millions de dollars additionnels. Entre 2011 et 2015, les hausses consenties auront représenté 8,7 % alors que l’inflation aura été de 7,41 % (prévisions pour 2015 incluses).