Cette semaine, sur les réseaux sociaux, deux sujets ont monopolisé les fils d’actualité. D’une part, on ne peut y échapper, il y a les élections qui ont été déclenchées la semaine dernière. Le bilan du PLQ est-il à la hauteur d’un nouveau mandat? Et que pense-t-on des promesses des autres partis? D’autre part, la rentrée scolaire donne lieu à plusieurs photos de parents excités de voir leurs enfants retourner (ou commencer) à l’école, d’élèves qui auraient préférés poursuivre l’été plutôt que leurs études et de membres du personnel scolaire enthousiastes devant la nouvelle année. Enthousiastes, et épuisés.
Catégorie : Éducation
Séduire l’électorat à coup de CPE
Tout comme la classe moyenne, les familles sont souvent au cœur des promesses électorales. On veut les aider financièrement, leur donner accès aux meilleurs services, s’assurer que leurs enfants puissent s’épanouir et devenir, à leur tour, des contribuables à qui on pourra promettre des baisses d’impôt en échange de leur vote. Or, voilà que l’électorat, échaudé par des années d’austérité, ne semble plus si intéressé par les questions d’argent. C’est vers les services que celui-ci se tourne, pointant du doigt les infirmières brûlées, les CHSLD qui peinent à répondre dignement aux besoins des personnes âgées ou les écoles pleines de moisissures… Ainsi, les CPE ont maintenant la cote politique.
Ateliers éducatifs Angus : vers un marché scolaire ?
Le développement d’une école « gérée comme au privé » au Technopôle Angus suscite des inquiétudes quant à la privatisation des services publics éducatifs.
Les nouveaux « prophètes » de l’université marchande et globalisée
Le 25 janvier dernier, La Presse publiait un article dont le titre donne ton : « Formation préuniversitaire collégiale : des chercheurs contestent l’efficacité des cégeps ». Après l’épisode du Rapport Demers qui s’attaquait à la formation générale collégiale au nom de l’arrimage école-marché, voici qu’une autre salve s’abat sur l’existence même de la formation préuniversitaire collégiale, qu’il faudrait abolir pour imiter le Canada anglais. La proposition en question émane de Robert Lacroix et Louis Maheu[1], membres du CIRANO, et a été publiée dans un livre à l’intitulé tout aussi transparent : Le Québec économique. Éducation et capital humain.
Rénovation des écoles et manœuvres électorales
Évidemment, personne ne s’élève contre les investissements de 740 M$ annoncés hier par le gouvernement Couillard pour la rénovation et l’entretien d’écoles québécoises. En fait, l’ensemble des acteurs du milieu s’accorde pour dire qu’il était plus que temps. Cependant, il importe de relativiser cette annonce qui comporte toutes les apparences d’une manœuvre électoraliste.
L’argent en éducation selon l’IEDM : avancez vers l’arrière
Oubliez l’austérité. S’il faut en croire une étude récente de l’Institut économique de Montréal (IEDM) l’argent pleut sur le réseau d’enseignement public préscolaire, primaire et secondaire alors même que l’effectif étudiant diminue. Et cela va s’intensifier puisque le gouvernement prévoit des dépenses additionnelles en infrastructures et l’embauche de personnel. Pour mettre un terme à cet « emballement des dépenses » au cours de la dernière décennie, il faut « changer les façons de faire sans que cela ne coûte plus cher », afin que « le contribuable en ait plus pour son argent », croit l’IEDM. Voilà la trame d’une étude dont l’objectif premier est de ressasser les mêmes poncifs éculés à saveur libertarienne.
Les inégalités en hausse dans les écoles québécoises
Le système scolaire québécois est mal en point. Le plus souvent, ce sont les commissions scolaires et une certaine rigidité bureaucratique qui sont pointées du doigt et accusées de tous les maux. Pourtant, la principale menace qui plane sur nos écoles n’a rien à voir avec deux ou trois fonctionnaires trop pointilleux, mais avec les fortes inégalités qui y prennent.
Réinvestissement en éducation en vue : une fausse bonne nouvelle
Bonne nouvelle dans le monde de l’éducation : au début du mois, le ministre des Finances Carlos Leitao affirmait en entrevue à La Presse que « [l]e thème principal du budget, ça va être l’enseignement supérieur, la formation et la main-d’œuvre ». Il signalait du même coup l’intention du gouvernement de réinvestir dans les universités. Si l’on doit se réjouir de cette annonce – qui, ne l’oublions cependant pas, survient après des années de disette –, on peut tout de même se questionner sur ce qui se cache sous cet intérêt renouvelé du gouvernement pour l’éducation.
Grève étudiante: 5 ans plus tard
Les écoles privées du Québec à l’abri de l’austérité
Le monde scolaire québécois est parcouru par une séparation nette entre le réseau public et les écoles privées. Après l’application des mesures d’austérité par le gouvernement Couillard, il appert que les écoles privées ressortent de ces dernières années de coupes avec un positionnement qui les avantage encore plus qu’avant comparativement aux écoles publiques. Dans une note publiée hier, j’ai réalisé une analyse comparative des revenus des écoles privées et publiques, et les résultats sont limpides : les écoles privées ont traversé beaucoup plus facilement cette période difficile.
Main basse sur l’Université de Montréal
L’Université de Montréal est à nouveau dans la tourmente. Le recteur Guy Breton, celui-là même pour qui, rappelons-le, « [l]es cerveaux doivent correspondre aux besoins des entreprises », a proposé de réformer la charte fondamentale de l’université. Il veut donner davantage de pouvoir au comité exécutif à des gens externes à la communauté universitaire.
Ce qu’il reste de l’université publique
Les universités québécoises sont en crise, et ce, depuis longtemps. Jamais, dans notre histoire récente, n’avons-nous pu leur donner une orientation claire. Voulons-nous des universités pour participer à l’éducation de notre peuple? Pour former à l’esprit critique? Pour diplômer massivement des étudiant·e·s? Pour répondre aux besoins du marché du travail? Pour servir de laboratoire de recherche et développement au secteur privé?