Commissions scolaires: invoquer l’urgence pour mieux bâcler une réforme

Photo: Jean Gagnon (Wikipédia)

Vendredi dernier, l’Assemblée nationale a adopté en toute urgence le projet de loi transformant les commissions scolaires du Québec en centres de services. En pleine tempête de neige, les députés sont restés à l’Assemblée nationale jusqu’aux petites heures du matin pour que la loi soit adoptée sous le bâillon. C’est la quatrième fois en 8 mois que le gouvernement utilise ce procédé d’exception qui force le vote avant que les débats ne soient épuisés. 

Cégep inc. : ok, mais « en français s.v.p. » ?

On apprenait la semaine dernière que le Cégep de la Gaspésie et des Îles exploite depuis cinq ans un campus montréalais qui offre des programmes d’attestation d’études collégiales (AEC) à des étudiantes et des étudiants étrangers. Recrutés principalement en Inde et en Chine, ces étudiant·e·s déboursent 14 700$ par année pour suivre cette formation.

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Des congés payants

Photo: Claudia Heidelberger (Flickr)

Voilà longtemps que j’ai écrit sur le blogue de l’IRIS. La raison est bien simple : je suis devenue la mère d’une adorable crevette déjà devenue langoustine. Et après plusieurs mois à changer des couches et échanger les plus beaux sourires, c’est au tour du papa de prendre le relais. À moi les claviers d’ordinateur et la recherche de données pertinentes, à lui les couches et les jeux d’eau. Si ce partage fait le bonheur des deux parents chez moi, fait-il également sens économiquement et socialement? Regardons cela de plus près.

Quelle place pour les écoles privées au Québec?

La semaine dernière, l’IRIS a publié sur son blogue un dialogue entre le Mouvement L’école ensemble et l’ancien député, M. Camil Bouchard. Dans ce texte, M. Bouchard développe une proposition qui est finalement assez simple : au lieu de chercher à combattre la présence des écoles privées, notamment en diminuant la part de leur financement public (voir cette étude qui traite du sujet), il faudrait plutôt tendre à accroître ce financement, mais sous certaines conditions. L’idée serait d’offrir un financement public à 100 % aux écoles privées qui acceptent de réduire à zéro la facture exigée des parents, de lever entièrement leur mécanisme de sélection à l’entrée et de se plier à une règle de représentation de la mixité sociale en fonction de leur territoire administratif.

Comment empêcher l’école privée subventionnée de nuire ? – Un entretien avec Camil Bouchard

Le Mouvement L’école ensemble s’est entretenu avec Camil Bouchard à propos de son article « Pour régler l’iniquité scolaire, il faut financer les écoles privées », paru dans Le Devoir du 19 mars dernier. Nous retranscrivons ici cet échange.

Des repas gratuits pour tous les élèves, une utopie?

On apprenait récemment qu’à Montréal des milliers d’élèves provenant de milieux défavorisés étaient menacés d’être privés de collations gratuites ou de repas à prix modique en raison de l’embourgeoisement de leur quartier. Or, de nombreuses voix s’élèvent depuis quelque temps pour dénoncer les limites de ces « mesures alimentaires » destinées aux enfants les plus démunis et pour réclamer un véritable programme de repas universels gratuits dans l’ensemble des écoles publiques du Québec. Utopie? De nombreux pays ont pourtant implanté de tels programmes.

Agir tôt, mais bien! Trois idées pour (mieux) dépenser 700 millions de dollars

Une des priorités affichées du gouvernement caquiste est de favoriser la réussite scolaire en intervenant dès la petite enfance (0-5 ans). C’est dans ce contexte que s’inscrivent l’initiative gouvernementale « Agir tôt », pour laquelle plusieurs mesures ont déjà été annoncées, ainsi que le projet d’universaliser l’accès aux maternelles 4 ans. Si on ne peut que se réjouir de voir un gouvernement enfin résolu à investir des ressources substantielles pour le bien-être des tout-petits, force est de constater qu’en ce qui concerne les maternelles 4 ans, le moyen choisi fait l’unanimité contre lui, y compris dans le réseau scolaire lui-même. Heureusement, nous avons des idées pour mieux dépenser les 700 millions de dollars que le gouvernement est prêt à investir en petite enfance.

Le Québec est-il en retard au niveau de la diplomation postsecondaire?

Les bas droits de scolarités québécois encouragent-ils la fréquentation scolaire et la diplomation? Sur le premier point, il n’y a pas vraiment de débat : la majorité des intervenants s’entendent pour reconnaître que le cumul entre la quasi-gratuité scolaire au collégial et les bas droits de scolarité à l’université représente un puissant stimulant pour encourager la fréquentation. Cependant, d’après certains, le Québec serait systématiquement en retard au niveau de diplomation, ce qui fait dire aux détracteurs de la situation québécoise que celle-ci ne parvient pas à inciter suffisamment d’étudiant.e.s à non seulement s’inscrire dans un établissement d’enseignement postsecondaire, mais à effectivement terminer leur parcours avec un diplôme.

J’ai voulu vérifier si tel était bien le cas : souffrons-nous, au Québec, d’un retard de diplomation postsecondaire par rapport au reste du Canada? Pour répondre à cette question, j’ai utilisé les données fournies au tableau 14-10-0019-01 de Statistique Canada. Voyons cela de plus près.

La Consultation sur les frais scolaires : premier pas vers la légalisation des frais illégaux?

Depuis le 7 janvier dernier, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur tient en ligne une Consultation sur les frais scolaires qui se terminera cette semaine. Visant à « dégager un consensus social » et à établir des « balises claires concernant les frais assumés par les parents d’élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire », cette consultation interroge le public sur les principes devant guider l’encadrement des frais scolaires. Force est de constater qu’un principe important a toutefois été « oublié » par le nouveau ministre Jean-François Roberge : celui de la gratuité, pourtant au fondement de la Loi sur l’instruction publique.

Comment ouvrir 67 246 places en CPE sans se fatiguer?

Le gouvernement Legault le répète à qui veut l’entendre : il compte, coûte que coûte, mettre en place son projet de maternelle quatre ans. Si on peut se réjouir de la volonté gouvernementale d’étendre le réseau scolaire public, il faut bien se demander si cette mesure est utile? Au Québec, il existe déjà un réseau de services de garde capable de prendre en charge les jeunes d’âge préscolaire, et ce bien avant que ceux-ci n'atteignent quatre ans. Au lieu de développer un nouveau service, pourquoi ne pas voir à l’essor des CPE? Cette idée n’est pas nouvelle, mais elle mérite d’être étudiée.

La CAQ et l’enseignement supérieur : chronique d’une marchandisation annoncée ?

L’un des grands absents de la dernière campagne électorale est très certainement l’enjeu de l’enseignement supérieur. Alors que François Legault n’a cessé de mettre de l’avant sa fameuse maternelle 4 ans, on l’a peu, voire pas du tout, entendu parler des cégeps et des universités.