Le Québec peut instaurer la gratuité scolaire pour tout le monde

Photo: Communications UQTR

Dans l’étude de l’IRIS qui paraît aujourd’hui, nous avons estimé le coût de la gratuité scolaire au Québec à environ 1,2 milliard de dollars par année. Cette estimation inclut les étudiant·e·s internationaux et internationales, qui sont généralement exclus de ce calcul. En effet, si la gratuité scolaire a déjà mauvaise presse, abolir les frais de scolarité pour les étudiants et les étudiantes qui ne vivent pas au Québec paraît pour plusieurs insensé.

Étudiants universitaires internationaux : une « clientèle » lucrative

Photo: Gerald R. Ford School of Public Policy University of Michigan

Mise en place à l’automne 2019, la déréglementation des frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants internationaux a profondément transformé le financement des universités et a accéléré certaine des pires tendances de la marchandisation de l’éducation.

État des droits de scolarité dix ans après le « printemps érable »

Photo: André Querry

La semaine dernière marquait le 10e anniversaire de la première manifestation contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de l’époque. On connaît la suite : un mouvement de grève sans précédent était déclenché à l’hiver qui, l’automne suivant, a mené à des élections et au remplacement de ce projet par une politique d’indexation. 

Le Québec est-il en retard au niveau de la diplomation postsecondaire?

Les bas droits de scolarités québécois encouragent-ils la fréquentation scolaire et la diplomation? Sur le premier point, il n’y a pas vraiment de débat : la majorité des intervenants s’entendent pour reconnaître que le cumul entre la quasi-gratuité scolaire au collégial et les bas droits de scolarité à l’université représente un puissant stimulant pour encourager la fréquentation. Cependant, d’après certains, le Québec serait systématiquement en retard au niveau de diplomation, ce qui fait dire aux détracteurs de la situation québécoise que celle-ci ne parvient pas à inciter suffisamment d’étudiant.e.s à non seulement s’inscrire dans un établissement d’enseignement postsecondaire, mais à effectivement terminer leur parcours avec un diplôme.

J’ai voulu vérifier si tel était bien le cas : souffrons-nous, au Québec, d’un retard de diplomation postsecondaire par rapport au reste du Canada? Pour répondre à cette question, j’ai utilisé les données fournies au tableau 14-10-0019-01 de Statistique Canada. Voyons cela de plus près.