L’argent virtuel, vive le progrès?

Quand j’étais jeune, mes parents me donnaient 5$ cash chaque semaine. CASH! Pas un chèque, pas un virement bancaire, pas une promesse de m’acheter quelque chose à 5$ plus tard. Un rectangle de papier bleu, avec un bonhomme d’un côté et un geai bleu de l’autre. Une autre raison de (bientôt?) me sentir vieille. En effet, l’idée d’abolir la représentation physique de l’argent circule de plus en plus. Vos portefeuilles n’en seront que plus minces, et vos transactions, plus traçables. Mais est-ce vraiment juste ça que ça changerait?

 

Six observations sur Uber

1- Une image qui séduit

Uber, c’est un joli nom. [You-beur], un peu moins. Mais s’il faut concéder une chose à cette puissante entreprise transnationale, c’est son habilité pour les relations publiques. Les porte-paroles d’Uber sont jeunes, dynamiques et toujours gentils. Même Eugénie Bouchard aime Uber. L’entreprise a vite compris qu’elle pouvait séduire des générations de nouveaux consommateurs et consommatrices en se faisant le porte-étendard d’une avancée technologique d’une infinie coolness qui vient, lentement mais sûrement, supplanter les vieux et dispendieux chauffeurs de taxis qui, on s’en doute, auront tôt fait de rejoindre les calèches dans le Vieux-Québec. Uber, dit-on, est le digne représentant d’une nouvelle « économie du partage ».

Top 100 des PDG: toucher le gros lot en une journée

Chaque année, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) lance son palmarès des PDG canadiens les mieux payés. Dans l’édition 2016, on apprend que le top 100 se partagera la coquette somme de 896 M$. Avec une rémunération moyenne de 8,96 M$ par PDG, ces derniers auront accumulé l’équivalent du salaire annuel moyen des Canadien.ne.s et en seulement 1 journée et demi de travail.  

Maintenant 700 milliards dans les coffres des entreprises

Début 2015, l’IRIS publiait une note socio-économique sur la surépargne des entreprises canadiennes, c’est-à-dire l’accumulation démesurée d’actifs liquides par les grandes entreprises. Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) publiait à son tour une étude de ce phénomène. Les constats sont similaires mais la surépargne atteindrait désormais 700 milliards de dollars.

Peut-on régler les problèmes de marché par plus de marché?

Le 29 septembre dernier, Samuel Caron et Hugo Morin publiaient sur le blogue de l’IRIS un billet intitulé « Économie et externalités : les profits et les pertes dont on ne parle pas ». On y oppose une analyse dite « classique », qui ne tiendrait compte que des coûts et des bénéfices directs, à une analyse qui donnerait « une vue d’ensemble de la société », soit celle qui tient compte des externalités. Cependant, loin de révolutionner la science économique, cette approche va plutôt dans le sens des réformes néolibérales des 30 dernières années. Voyons pourquoi.

L’héritage de John Forbes Nash : L’erreur d’Adam Smith et la critique de la politique du «laissez-faire»

C’est le 23 mai dernier, à l’âge de 86 ans, que John Forbes Nash est décédé tragiquement dans un accident de voiture. Prix Nobel d’économie 1994 pour son importante contribution à la théorie des jeux, c’est surtout en 2001 avec le film à succès sur sa vie, Un homme d’exception (A beautiful mind),  que l’économiste et mathématicien s’est fait connaitre du grand public. 

Le choix de l’austérité

Au printemps 2013, nous avons publié une étude portant sur la trajectoire de l'économie canadienne et québécoise depuis la crise de 2008. Ce soir, je participerai à une émission spéciale de deux heures sur RDI animé par Anne-Marie Dussault et Gérald Fillion où nous débatterons de l’austérité. Pour l’occasion, j’ai décidé de mettre à jour les données de cette étude pour voir comment avait évoluée la situation.

Une marque nommée Montréal

Voici enfin venu le Grand Prix de Formule 1, grand-messe annuelle de l’automobile et de la vitesse où l’on oublie momentanément l’existence des gaz à effet de serre pour mieux satisfaire notre désir ardent de voir des bolides tourner en rond pendant deux jours. L’année dernière à pareille date, le maire Denis Coderre annonçait fièrement qu’une nouvelle entente de dix ans avait été conclue avec l’entreprise du milliardaire Bernie Ecclestone. « Cela signifie que Montréal fait partie des ligues majeures de la course automobile […]. C’est une belle fenêtre sur le monde. On est une métropole qui veut s’investir dans des projets afin d’être une plaque tournante. »

La surépargne expliquée à M. Geloso

La question de l'argent qui dort, ou ce que nous avons nommé la surépargne des grandes entreprises, continue à nourrir les réflexions économiques au Québec et au Canada. À 32% du PIB, cet amas de liquidités improductives témoigne de l'échec des politiques de stimulation de l'investissement par le biais de baisses d'impôts des revenus des entreprises. Au delà de ce constat plus politique qui cadre bien avec la polarité « gauche/droite », il y a la question de fond quant à la nature du cycle de croissance qui a émergé depuis une vingtaine d'années. Un cycle marqué par plusieurs grandes tendances qui accompagnent l'accroissement de ce capital liquide dans les coffres des entreprises non-financières. D'un côté, une relative stagnation de la croissance du PIB avec des taux faibles d'année en année, à quoi s'ajoute la fin de la croissance des revenus de la majorité. La demande intérieure dépend ainsi de plus en plus de la croissance du volume de crédit à la consommation. En même temps, du côté des entreprises, un taux de profit qui se maintient et augmente même depuis 2010 combiné à une tendance à la baisse de leurs dépenses d'investissement, si l'on exclut le secteur du pétrole.