Gaza : un peuple sous les bombes

En Palestine, l’histoire semble avoir oublié de bouger. Elle est au neutre, incapable de se déplacer, résolument prisonnière d’une tragédie. Depuis l’élection du Hamas dans Gaza en 2006, les opérations punitives se multiplient contre ce petit territoire de 360 km² dans lequel s’entassent 1,7 millions d’habitant.e.s. Le nom donner à ces opérations par l’armée israélienne a de quoi faire frémir : « Pluies d'été » en 2006, « Plomb durci » en 2008-2009, « Pilier de défense » en 2012, « Bordure de protection » en 2014. Chaque fois, il est question de punir collectivement une population captive, enfermée entre un mur de sécurité et la mer, dans ce qui lui reste de territoire.

Lac-Mégantic : au-delà de la voie de contournement

La semaine dernière avait lieu le triste premier anniversaire de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic. Lors de son passage dans la ville pour offrir son support, Philippe Couillard a été accueilli par un groupe citoyen réclamant la construction d'une voie de contournement de 13 km afin que des matières dangereuses ne circulent plus par le centre-ville. Bien que cette revendication soit justifiée par la dénivellation exceptionnelle et les courbes en cascade qui caractérisent l'entrée dans la ville, d'autres accidents ferroviaires survenus récemment dans d'autres régions remettent en question l'opportunité même de permettre le transport de pétrole par train au Québec.

Êtes-vous dans la « zone d'explosion »?

En même temps que l'on se recueillait à Lac-Mégantic, l'organisme environnemental américain ForestEthics mettait en ligne la carte interactive « Oil Train Blast Zone » (zone d'explosion des trains pétroliers), qui démontre de façon éloquente que le pétrole par train passe à travers la plupart des grands centres urbains québécois ainsi que des dizaines de villages. Il suffit d'entrer son adresse civique et on peut voir si sa résidence se situe ou non à l'intérieur d'une zone à risque de sinistre. Plutôt inquiétant.

On se compare, on ne se console pas

En début d’année, une vaste majorité de pays ont dénoncé les lois et la répression homophobe de la Russie. Pour certain.e.s, la dénonciation aurait pu aller plus loin, des groupes appelant même au boycott des Jeux olympiques de Sotchi. Les images de répression nous venant de la Russie n’étaient pas accompagnées de beaucoup d’amour ou de tolérance envers l’homosexualité. On a hissé le drapeau arc-en-ciel sur le Parlement à Québec, à Queen’s Park…  mais Rob Ford n’était pas convaincu.

La démesure du traitement violent observée en Russie n’a rien à voir avec ce qui se passe au Canada et au Québec. C’est vrai. Mais l’expression « lorsque l’on se compare, on se console » n’est pas appropriée pour toutes les situations. Une violence motivée sur quelque chose d’aussi archaïque que l’homophobie entre dans cette catégorie. Quelques semaines, pour ne pas dire quelques jours, avant que les drapeaux se hissent, plusieurs voies de fait, fort probablement motivées par l’homophobie, ont été rapportées dans le Village à Montréal. Ces événements ont fait la manchette, mais ce n’est pas toujours cas. Quelle est la situation au Canada et au Québec par rapport aux crimes motivés par une haine de l’homosexualité? Sommes-nous sur la bonne voie pour éliminer cette forme de crime haineux?

Un graphique qui annonce le prochain tsunami?

Le citoyen moyen, tout comme la citoyenne moyenne d’ailleurs, est exposé sans arrêt à des nouvelles économiques sous forme d’indices et de taux qui prennent régulièrement les analystes et les expert.e.s par surprise parce qu’ils s’avèrent meilleurs ou pires que les prévisions initiales (dont on se questionne parfois sur la provenance…). Une semaine, c’est la confiance des consommateurs aux États-Unis qui est à la hausse, la suivante c’est la balance commerciale qui se creuse au Canada, ou encore c’est l’inflation, les mises en chantier, la vente au détail ou bien entendu, la progression (ou le ralentissement) du produit intérieur brut (PIB).

Walmart : entre deux fermetures abusives, une bonne nouvelle?

Le 2 février 2005, le Walmart de Jonquière fermait ses portes. Pas assez lucratif ont dit ses propriétaires. Éviter une convention collective? Mais non, ce n’est qu’un hasard que le magasin ferme tout juste après qu’un arbitre soit nommé par le gouvernement à la suite de négociations infructueuses. Et de toute manière, une entreprise peut bien fermer pour les raisons qu’elle veut, quand elle le veut et n’a pas à se justifier. C’est même la Cour suprême qui l’a dit!

Eh bien c’est plus compliqué que ça. Dans la loi québécoise, les entreprises ne peuvent changer unilatéralement les conditions de travail entre la période d’accréditation du syndicat (la reconnaissance que celui-ci représente maintenant les employé·e·s) et la signature de la première convention collective. Mettre à la porte l’ensemble de la force de travail, voilà qui est radicalement changer les conditions de travail…  Et encore une fois, c’est la Cour suprême qui l'a dit

Le Costa Rica : athlétique et heureux?

Le Costa Rica s’est attiré la sympathie de bien des fans de soccer à travers le monde dans les dernières semaines alors que son équipe nationale a atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde. Samedi, la puissante équipe des Pays-Bas, finaliste en 2010, a eu besoin de tout son petit change pour venir à bout des Costaricains en tir de barrage. Mais tout ça n’est pas la seule raison d’être impressionné par la petite république d’Amérique centrale. 

L’odeur du pari passu excite les vautours

VautourLe 16 juin dernier, l’Argentine a échoué à faire entendre à la Cour suprême des États-Unis un appel de la décision prononcée par un juge new-yorkais dans une affaire qui l’oppose à deux fonds vautours, NML Capital et Aurelius. Ma collègue Julia Posca a déjà parlé de cette affaire dans un billet publié il y a dix-huit mois. Les péripéties des dernières semaines ont suscité de nombreuses spéculations, projections et analyses dans l’univers de la finance. Cette affaire est importante puisqu’elle traite de dette souveraine à une époque où l’endettement public est une préoccupation généralisée. Et dans laquelle les vautours mangent de la dette.

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2001, l’Argentine est en faillite. Elle avait pourtant été une « élève modèle du Fonds monétaire international (FMI) » et appliqué à la lettre les diktats ultralibéraux des années 80-90 : « Elle a, en effet, mis en œuvre avec application et persévérance des programmes d'ajustement structurel, gouvernés par trois principes, qui font partie intégrante du "Consensus de Washington" : la flexibilité, l'ouverture de l'économie et le retrait de l'État, réduit à des fonctions régaliennes strictes. » (La documentation française). Mais la prospérité n’était pas au rendez-vous. Au contraire, la seule « grande classe moyenne » de l’Amérique latine a sombré avec l’économie du pays.

1er juillet : pas de quoi fêter pour les locataires

Comme à chaque année, la Fête du Canada coïncide avec le festival du déménagement, une célébration typiquement québécoise. Au menu de la journée, pour les plus chanceuses et les chanceux : chaleur, boîtes lourdes, électro encombrants, quelques fous rires entre ami.e.s, bière et pizza. Par contre, l’échéance de la fin des baux riment encore trop souvent avec des familles à la rue, incapable de se trouver un logement adéquat et abordable.

La situation du logement a beau s’être améliorée depuis quelque temps, la crise qui a frappé le marché locatif durant toute la décennie qui a suivi l’an 2000 s’étant quelque peu résorbée, rien n’est encore parfait. Encore cette année, les loyers de trois chambres et plus, dans les centres urbains québécois, affichent un taux d’inoccupation de seulement 2,3 %, soit bien en-dessous du seuil d’équilibre de 3 %. La réalité des familles à faible revenu qui cherchent un logement ne s’améliore donc pas. En plus de devoir se démener pour trouver l’un des rares appartements disponibles, elles doivent également assumer une hausse moyenne de leur loyer à payer de 23 $ (2,8%).

La colonie en fête

Aujourd'hui est célébrée d’un océan à l’autre la Fête du Canada. Jusqu’en 1982, on désignait plutôt cette date par le nom de Fête du Dominion. Un rappel sans doute devenu insupportable que bien qu’il soit politiquement indépendant, notre pays demeure une monarchie constitutionnelle. De nos jours, les visites répétées de la famille royale en sol canadien, où les sujets de sa Majesté sont invités à lui témoigner leur indéfectible amour, nous ramènent périodiquement à cette absurde et anachronique réalité.

Ce que l’austérité change dans votre vie

Le gouvernement a réduit radicalement la croissance de ses dépenses, car il a décidé que nous devions collectivement nous serrer la ceinture. Comme la croissance de certaines dépenses en santé et en éducation est inévitable pour maintenir certains services, il faut carrément en couper ailleurs. On prétend que ça n’aura aucune influence sur les services reçus par la population. Toutefois, ce n’est pas ce que nous révèle l’analyse des montants d’argent que le gouvernement compte attribuer aux ministères cette année. Voyons qui seront les gens principalement touchés :

Les enfants en difficulté : On parle d’une diminution de 150 M$ du budget des commissions scolaires. Plus tôt ce mois-ci, la Commission scolaire de Montréal a d’ailleurs annoncé l’abolition de 25 postes qui viennent en aide directement aux élèves : des psychologues, des psychoéducatrices et des orthopédagogues… pourtant déjà cruellement en demande. On trouve des mesures similaires à Jonquière et à Longueuil où on coupe également des travailleurs sociaux et des techniciennes en éducation spécialisée. Avec les compressions à venir, d’autres réductions de services sont à prévoir.

La Fête de la St-Jean : c’est le temps de fêter la richesse de nos différences…

Aujourd’hui, c’est le temps de mettre de côté nos différences politiques, d’origine, de statut social et d’être tous des Québécois.e.s. Cependant, demain matin, le retour à la réalité risque d’être plus accentué pour certain.e.s que pour d’autres. Alors que les revenus d’emploi sont relativement égaux pour les francophones, les anglophones et les allophones, pour les autochtones et les immigrant.e.s de première génération qui travaillent, la différence importante de revenus se vit quotidiennement.