Le capitalisme sur le gril

En cette saison du barbecue, de la sangria et des feux de camp, quoi de mieux que de méditer sur l’avenir du capitalisme ! À ce propos, j’ai visionné la semaine dernière deux films qui ont suscité plusieurs réflexions chez moi.

 

Médecins québécois et goulag (2e partie)

Il y a deux semaines, j’écrivais un billet qui portait sur une clinique de Montréal-Nord qui peine à recruter des médecins de famille et sur un représentant des omnipraticiens qui invoquait le spectre de lUnion soviétique pour illustrer ce que serait la situation des médecins québécois si lon devait les assigner à certaines zones où les besoins sont plus criants. Ce texte a beaucoup fait réagir et je tiens à pousser la réflexion un peu plus loin dans ce deuxième billet.

Abolissons les pourboires

Savez-vous d’où viennent les pourboires? À l’origine, il s’agissait d’une petite somme d’argent que l’on donnait aux serveurs en arrivant au restaurant dans l’espoir qu’on nous donne une bonne place et un bon service. Ainsi, le « pour boire » s’adressait à nous : on payait afin de boire et non pour offrir un verre en échange d’un excellent service. En anglais, le mot « tip » serait l’acronyme de « to insure promptitude ». Alors que la pratique a commencé en Angleterre au XVIIe siècle, celle-ci s’est répandue au gré des voyages de ceux et celles qui l’ont adoptée. Depuis, les manières de faire ont évolué. En Europe, le pourboire est rare, alors qu’ici, il est obligatoire. Et il ne s’agit plus « d’acheter » un service, mais plutôt de le « récompenser ». Mais, est-ce juste pour autant?

La répartition des richesses, est-ce qu’on s’en fout vraiment ? Réplique à Michel Kelly-Gagnon

Le 28 juin dernier, le directeur de l’Institut économique de Montréal (IEDM) Michel Kelly-Gagnon signait un billet au titre provocateur : « Les gens préfèrent une société juste… et inégale » Soyons-lui reconnaissants : ce texte nous offre une occasion en or de déboulonner un argumentaire classique de la droite libertarienne.

Subventions à la voiture électrique : bonne ou mauvaise politique ?

Récemment, l’Institut économique de Montréal (IEDM) publiait une note dans laquelle on concluait que la subvention gouvernementale pour financer la voiture électrique était une mauvaise politique publique. Ayant moi-même été critique de ce programme, il m’a semblé intéressant de voir sur quelles bases les chercheurs de l’IEDM et de l’IRIS pouvaient bien se rejoindre. Spoiler alert : elles sont peu nombreuses.

4,5 G$, ça fait beaucoup!

Québec nage dans les surplus. Le bilan de la dernière année financière nous apprend que pour l’exercice qui s’est terminé au 31 mars, c’est 4,5 G$ en surplus qui se retrouvent dans les coffres du gouvernement. Gérald Fillion, dans un texte publié cette semaine, résume bien comment nous en sommes arrivés là : un soupçon de coupes budgétaires, un brin de diminution des taux d’intérêt, une larme d’embellie au niveau économique, et l’ajout bien mesuré de quelques autres ingrédients…

Les médecins québécois au goulag?

Depuis que l’IRIS s’intéresse à la rémunération des médecins québécois, deux choses ne cessent de nous estomaquer, controverse après controverse. La première, bien sûr, les sommes d’argent colossales que les fédérations médicales ont réussi à harnacher dans le budget de l’État. La seconde, l’attitude grossièrement désinvolte des médecins lorsqu’il est question de leurs responsabilités envers la collectivité. Comme si leur donner sans arrêt plus d’argent ne faisait que les rendre sans cesse plus arrogants.

Femmes et fiscalité… c’est compliqué

La semaine dernière, la Chaire en fiscalité et en finances publiques publiait un rapport portant sur l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) de différentes mesures fiscales québécoises. Les chercheurs ont sélectionné les 25 mesures qui leur apparaissaient les plus pertinentes et ont, pour chacune d’entre elles, détaillé la répartition homme-femme du nombre de contribuables touchés et de la valeur totale de la mesure, ainsi que les montants moyens en jeu pour chacun des deux groupes. Sans surprise, certaines mesures sont à l’avantage des hommes tandis que d’autres sont à l’avantage des femmes. Ces résultats vont dans le sens de travaux antérieurs de l’IRIS, que ce soit concernant la situation des personnes selon leur catégorie de revenu ou bien selon leur genre. La fiscalité québécoise est-elle neutre par rapport au sexe? La réponse : c’est complexe.

 

S’affranchir de l’impôt ou améliorer notre régime fiscal ?

L’approche de l’été signifie pour de nombreux salarié·e·s qu’arrive aussi le salutaire temps des vacances, occasion de prendre du temps pour soi et ses proches et de recharger la batterie après d’exigeants mois de travail. Il faut dire que les Québécois et les Québécoises donnent beaucoup de temps à leur employeur : en 2015, ils ne disposaient en moyenne que de 19,7 journées de congé par année. Ils consacrent ainsi la majeure partie de leur temps à réaliser une activité dont le contenu et les finalités sont déterminés par une entreprise en échange d’un salaire qui, depuis trente ans, n’a pas suivi l’augmentation de la productivité.