La fin des gros barrages québécois?

Depuis quelques jours, la CAQ tente de faire scandale autour d’une déclaration du premier ministre sur les barrages hydro-électriques. En effet, à New York, lundi dernier, Philippe Couillard aurait déclaré à une table ronde que l’ère de la construction des grands barrages hydroélectriques était terminée et que la gestion énergétique passait par : « des réseaux électriques intelligents, davantage d’énergies renouvelables et davantage de stockage ». La CAQ voit dans cette déclaration un manque d’ambition de la part du premier ministre qui renierait l’expertise québécoise en hydroélectricité. Qu’en est-il vraiment?

 

Et si Hydro nous achetait de l’électricité?

J’ai assisté récemment à l’excellente pièce de théâtre documentaire J’aime Hydro de Christine Beaulieu, également disponible en baladodiffusion. La pièce pose notamment la question suivante : pourquoi avons-nous encore besoin de construire des barrages hydroélectriques de grande envergure comme la Romaine alors qu’Hydro-Québec continue d’accumuler d’importants surplus?é

L’hydroélectricité : grande porteuse de développement au Québec?

Dans les derniers jours, je me suis intéressé au plus récent livre de Normand Mousseau intitulé Gagner la guerre du climat : douze mythes à déboulonner publié chez Boréal. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, monsieur Mousseau est professeur de physique à l’Université de Montréal et directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier sur les enjeux énergétiques. À ce titre, il a co-présidé en 2014 la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, mais son rapport a été « tabletté » par le Parti libéral lors de son arrivée au pouvoir.

Hydro-Québec et la vente à perte aux États-Unis

Les derniers jours ont été tumultueux pour Hydro-Québec et son projet Northern Pass Transmission (NPT). Rappelons qu’Hydro-Québec se proposait d’investir 1,6 G$  afin de vendre une part de ses importants surplus à la Nouvelle-Angleterre. Cela semblait une bonne nouvelle. Pourtant, le projet avait déjà du plomb dans l’aile. Hydro-Québec semble prendre tous les risques et laisse les bénéfices aux Américains. Le tout en refusant les privilèges accordés à la population américaine à la population québécoise.

 

Déversement de diesel aux Îles-de-la-Madeleine : devinez qui va payer

Vous vous rappellerez peut-être que le 14 septembre dernier, Thierry Vandal a indiqué qu’Hydro-Québec prenait l’entière responsabilité du déversement de 100 000 litres de diesel à Cap-aux-Meules le 11 septembre, et donc que la note ne serait pas refilée au gouvernement. Ce qui veut dire qu’à travers les tarifs d’Hydro-Québec, nous, client∙e∙s, aurons la générosité d’éponger les 20 M$ de dégâts (p. 12). Cette somme ne prend pas en compte les dégâts environnementaux non chiffrables pour le moment. Cela semble si facile de prendre la responsabilité d’un événement quand on refile la facture aux client∙e∙s.

Rapport Godbout : poursuite de la révolution tarifaire sous vernis progressif

Luc Godbout frappe encore. Après avoir préparé le terrain à Raymond Bachand il y a maintenant cinq ans pour l’instauration de la révolution tarifaire, il revient à la charge. Le rapport déposé hier est clair : les Québécois et les Québécoises pourraient avoir droit à 3,4 milliards $ de baisses d’impôt et à l’annulation de la très impopulaire contribution santé. En contrepartie toutefois, ils devront payer plus de taxes et absorber d’importantes hausses de tarifs.

Quand les tarifs d’Hydro remplacent l’impôt

Il est presque devenu fréquent de recevoir à l’arrivée du printemps la mauvaise nouvelle du compte d’Hydro qui va augmenter. Cette année ne fait pas exception. Alors qu’Hydro-Québec fait des profits records, ses tarifs vont connaitre une hausse de 2,9 % pour la clientèle résidentielle. Cet exercice devrait lui permettre d’accumuler 301 millions de dollars additionnels. Entre 2011 et 2015, les hausses consenties auront représenté 8,7 % alors que l’inflation aura été de 7,41 % (prévisions pour 2015 incluses).

Quelques questions supplémentaires pour MM. Godbout et Montmarquette

Vendredi dernier, Luc Godbout et Claude Montmarquette ont publié leur rapport sur l’état des finances publiques. Un premier coup d’œil et quelques échanges avec mes collègues m’ont mené à faire ce billet et cette entrevue. Durant toute la fin de semaine, les écrits de MM. Godbout et Montmarquette ont continué de me trotter dans la tête, pour finalement me rendre compte que j’avais encore beaucoup de questions et de doutes quant à leur document. Ces questions sont un peu pointues, mais mises ensemble, elles font surgir en moi plusieurs doutes sur le résultat final auquel parviennent les deux économistes.

Stratégie énergétique 2015-2025 du Québec : levier économique ou environnemental?

Ce jeudi, le gouvernement québécois annonçait une  tournée provinciale pour déterminer les suites de sa stratégie énergétique pour la période de 2015 à 2025.  Ces consultations seront présidées par Roger Lanoue, ancien vice-président d’Hydro-Québec et Normad Mousseau, professeur universitaire et auteur de plusieurs livres notamment : Au bout du pétrole, tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique et La révolution des gaz de schiste. Elles ont pour but définir la volonté gouvernementale dans la gestion des ressources énergétiques du territoire. Le mandat officiel est disponible ici.

Notons qu’à son instauration en 2006 la stratégie énergétique du Québec avait les lignes directrices suivantes :

–          Renforcer l’approvisionnement énergétique
–          Utiliser l’énergie comme un levier économique

Tarifs d’électricité : l’indexation est un gel comme les autres

4869598560_920c098526_z

L’électricité coûtera bientôt plus cher, mais nous parlons en fait d’une baisse de tarifs puisque ce « plus cher » sera moins cher que le « plus cher » prévu par le gouvernement précédent. Tel est l’argument du ministre des Finances Nicolas Marceau pour nous convaincre que sa promesse électorale de geler les tarifs d’électricité a été maintenue. Il faut dire que l’indexation est le nouveau gel, comme nous l’a démontré le résultat du Sommet sur l’enseignement supérieur qui a eu lieu en février 2013.

Mais au-delà de ce jeu à propos des termes, cette décision laisse de côté le fait que le gouvernement a peu de marge de manœuvre pour déterminer la hauteur de la facture d’électricité des ménages. En effet, c’est plutôt la Régie de l’énergie qui détermine les tarifs pour toutes les catégories d’utilisateurs (à l’exception des contrats secrets). Le seul facteur contrôlé par l’Assemblée nationale est le tarif du bloc patrimonial. Viennent ensuite s’ajouter les coûts de l’énergie achetée en sus de ce bloc, les frais de transport, d’entretien des lignes, les projets d’économie d’énergie, le coût de la main-d’œuvre, etc. Ainsi, lorsque le gouvernement parle de hausser, de geler ou même de baisser le coût de l’électricité, il ne parle que de la variation d’une seule composante de ce qui sera chargé aux clients.

Dix propositions pour mieux vivre sans croissance (1ère partie)

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ».

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ». À l'occasion de ce colloque sur la décroissance, on a entendu de très pertinentes critiques du mouvement décroissant à l'égard de l’économie de l’accumulation qui recherche des profits illimités alors que les limites environnementales et sociales de la planète sont de plus en plus précises.

Au même moment, la revue française Alternatives économiques publiait un dossier intitulé Vivre mieux sans croissance qui met de l’avant 10 propositions afin d'améliorer notre vie dans le contexte 0ù la fin de la croissance est soit souhaitable, soit inévitable. Les propositions avancées sont très intéressantes, aisément réalisables et devraient être mieux connues. Elles ont pour but de diminuer les dépenses individuelles de manière à défavoriser la recherche de l’accumulation monétaire. Nous en faisons ici la recension en les adaptant à la situation québécoise.